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Richi En-Dada : « Maintenant ils savent que les films camerounais sont compétitifs à l’international »

Bonjour Richi En-Dada ; que pouvez-vous nous dire déjà sur votre long parcours dans le domaine du cinéma et de la production télé ?

Disons que je me lance dans le cinéma une fois après avoir vécu ma passion dans les théâtres scolaires. Je vais peut-être vous épargner cette époque et tomber directement sur mes débuts en cinéma… Bon, disons que tout part d’un casting lancé à la Crtv (cameroon radio and television) par une certaine Augustine Fouda qui avait en projet une série intitulée « Scènes de vie », là nous sommes carrément dans les années 1998-1999-2000 si ma mémoire ne me trompe pas… Ledit casting était dirigé par une personne très rigoureuse que vous connaissez d’ailleurs, M. François Bingono Bingono. Alors, lorsque j’ai été choisi –à l’unanimité par les membres du jury-, j’ai compris que la rigolade est terminée. Dans « Scènes de vie » j’incarnais le jeune « Bobby », un grand tchatcheur qui avait pour mission d’arnaquer les clients. Alors quand j’étais encore stagiaire à Canal2 International, le ministère de la communication (à l’époque de Pierre Moukoko  Mbonjo) avait lancé un stage de perfectionnement des employés des médias privés au centre de Formation professionnel de l’audiovisuel (Crtv CFPA) à Ekounou, même si curieusement j’y ai appris la prise de son. Mais je continue incessamment de me perfectionner en prenant des cours en ligne.

Parlez-nous des films dans lesquels vous avez joué…

Disons qu’après mon entrée à Canal 2 en 2004, toujours par voie de casting mené cette fois-là par Rodrigue Kouakam, j’incarne le personnage Serge dans une série. En 2005, alors que j’aidais Rodrigue Kouakam à faire un montage, Parfait Zambo est venu vers moi et m’a proposé de travailler avec lui en découvrant mes qualités technico-artistiques. C’est comme ça que j’intègre véritablement l’équipe de Canal2 ; je voulais le souligner avant de continuer. Parlant à présent des projets, il y en a eu pas mal. Le premier film fut « La Serviette », tournée en 1997. Ce film parle des amours excessifs entre un garçon et sa sœur. Ces deux se partageaient tout au point de s’essuyer avec la même serviette et utilisaient les mêmes produits de beauté et de toilette. C’est comme ça que la sœur a attrapé une grossesse, du fait de s’être essuyée avec la même serviette que son frère… Il y a eu aussi « Scène de vie », la série « Lueur d’espoir », « Le blanc à tout prix », bref plusieurs films réalisés par Rodrigue Kouakam. J’ai aussi beaucoup joué dans les films de Parfait Zambo notamment la série « Qui cherche trouve » (Coup de Balais), « L’homme », « Ex-Silence », il y a également « Sacrifice » qui a eu un franc succès. J’ai joué dans les films de Luc Mvondo avec qui je coréalisais : « Quand amour devient passion », « Le bon Don juan », j’en oublie…

On va à présent parler de votre tout récent bébé « La poudre aux yeux », qui vous propulse une fois de plus…

« La poudre aux yeux » est sorti en 2013 et dès sa sortie, il a été projeté aux Ecrans Noirs de la même année, avant de passer au FICORD (festival de films courts de Douala). Par la suite, il a remporté (même si je n’ai pas encore vu ces prix) deux distinctions au festival de cinéma et de vidéos de Bafoussam (2013). Pour parler de ce film, tout est parti du contexte qui prévaut dans l’environnement du travail dans notre pays. Pas d’assurance, salaire maigre, pas de contrat de travail, etc. Donc le film parle d’un groupe de journalistes qui n’ont plus perçu leur salaire depuis des mois et décide d’observer un mouvement de grève, ce qui n’est pas du goût de leur patron qui prend donc la décision de les licencier. C’est comme ça qu’ils font recours à l’inspection du travail qui malheureusement par la suite se révèle être corrompu. Voilà où entre en scène l’acteur EKOBENA que j’incarne, décidé de mettre tous les moyens en jeu pour rentrer en possession de ce qui lui revient de droit.

Ce projet attire l’attention, même des structures étrangères…

Oui, il y a le festival international Vue d’Afrique 2014 (la 30ème édition) a reçu ce film dans la catégorie « Afrique Connexion court-métrage» ; ledit festival est basé au Canada. Pour moi c’est déjà une victoire car on disait que les films camerounais n’étaient pas compétitifs au niveau international, et là, parmi les films en compétition il y en a deux qui viennent du Cameroun. Je rappelle également que ce n’est pas ma première participation à ce festival, j’y étais déjà l’an dernier avec mon avant-dernier court-métrage intitulé « L’argent soigne la mort ».

Comment contacter Richi En-dada ?

Permettez-moi tout d’abord de préciser que le film « La poudre aux yeux » a déjà été projeté à la CRTV, la chaine nationale. Pour ceux qui voudraient bien me rencontrer, je dirais que je suis simple et ouvert, alors ils peuvent me contacter au 77 88 80 74 ou à l’adresse endadarichie@yahoo.fr ; je vous en prie faites vos critiques, car elles nous font grandir.

 

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