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Kanouo Latchieu Fabrice: «Mon ambition, est de devenir le plus grand écrivain de ma génération »

Le diplômé de droit vient de commettre son premier recueil de poèmes paru aux éditions L’Harmattan. Intitulé Eclats de Vie, l’ouvrage de 108 pages ballade le lecteur sur les sentiers de la douleur, de la peine, des doutes, de la colère, avant de s’achever sur une touche d’espoir. Le jeune auteur résume l’ensemble de ces 52 poèmes comme « une douloureuse marche vers l’espérance ». A travers une poésie libre qui se caractérise par son accessibilité, Kanouo Fabrice a le grand désir de toucher les gens avec les mots qui trouvent le sentier du cœur. Dans un entretien avec l’équipe de Culturebene, il fait toute la lumière sur Eclats de Vie, la première réalisation de son rêve d’enfant.

 

Le 22 Février 2014 vous dédicaciez officiellement votre premier ouvrage intitulé : « Eclats de vie », publié chez L’Harmattan. D’après votre cursus académique, vous êtes diplômé de droit. D’où vous vient cette passion pour la poésie ?

Ma passion pour les mots a toujours fait partie de moi. Depuis que j’ai appris à lire, je n’ai plus jamais arrêté : lire, écrire, je le fais tout le temps, tous les jours, vu que mon rêve d’enfant, qui est désormais mon ambition, est de devenir le plus grand écrivain de ma génération (rires). J’ai d’autres cordes à mon arc certes, mais seule l’écriture compte vraiment pour moi.

 

Sur la première de couverture de ce recueil de poèmes, on aperçoit un portrait de vous comme dans un miroir brisé. Peut-on en conclure qu’il s’agit d’une autobiographie ?

Ce serait juste, car émanation de l’intimité de l’âme de son auteur, la poésie est presque fatalement autobiographique et court souvent le risque d’être carrément nombriliste. J’espère n’avoir pas trop donné dans ce piège en écrivant « Eclats de vie ».

 

Pourquoi « Eclats de vie » ?

Parce que ce recueil rassemble des morceaux de nos vies, un peu comme des éclats, des morceaux du miroir brisé de la couverture, mais aussi parce qu’il est une marche à travers les peines et les rigueurs de l’existence en direction de l’espoir et des éclats de lumière des possibles jours meilleurs.

 

L’ouvrage est structuré en quatre (04) grandes parties (Errance, Doutes, Révoltes, Lueurs). Mais dans l’ensemble on peut percevoir la domination d’une peinture pessimiste. Ceci traduit-il l’état d’esprit de l’auteur que vous êtes ?

La teinte sombre qui domine à la lecture du livre est le reflet de l’état de  mon âme au moment de l’écriture d’« Eclats de vie ». En réalité les textes (et les différentes parties) évoluent des ténèbres de la désespérance aux lueurs incertaines de potentiels jours meilleurs. Je ne suis pas un désespéré qui peint tout en noir, ni un optimiste béat qui verrait tout en rose. Je me vois plutôt comme un espérant qui reste toutefois lucide sur la condition du monde et la mienne propre.

 

Pourquoi affirmez-vous que la mort vous hante en permanence ?

La mort est le mystère de l’existence qui m’a le plus troublé et bouleversé. Et quand on sait qu’elle viendra inéluctablement pour nous, on finit par vivre au quotidien avec elle en fond de pensée. J’aime à questionner le thème de la mort dans mes écrits. C’est peut-être ma manière d’apprivoiser cette hideuse réalité, de la rendre familière et inoffensive.

 

Dans l’un des poèmes les plus long de ce recueil intitulé « Cameroun » vous faites une peinture noire de ce pays en affirmant à plusieurs reprises que «  je ne donnerai pas ma vie pour toi » Doit-on comprendre par là que vous n’aimez pas votre pays ?

« Cameroun » est l’expression du rapport complexe de nombreux jeunes camerounais à leur pays. Un rapport bizarre d’amour-répulsion. On aime évidemment notre pays, mais quand il réduit systématiquement à néant toute tentative de se réaliser, quand il condamne à l’échec, au désespoir, à la misère, c’est dur d’en être fier. Et ces moments de colère donnent naissance à des textes comme « Ne me parlez plus  de ce pays» de Valsero ou « Cameroun » de KANOUO L. Fabrice.

 

Vous dédiez cette première parution à votre père qui aujourd’hui n’est plus. Peut-on dire qu’il vous a beaucoup inspiré dans la rédaction de ce recueil ?

Absolument. D’abord c’est son décès précoce qui m’a définitivement jeté dans les bras de l’écriture. Les mots m’ont aidé à soulager la peine de l’avoir perdu et à accepter enfin son départ. Mais mon père a aussi été pour moi le modèle de l’homme qui croit à sa passion et lui donne tout ce qu’il a, tout ce qu’il est, lui qui a tant aimé l’enseignement, sa femme et sa famille, les trois grandes passions de sa vie.

 

Au bout de combien de temps avez-vous rédigé l’ensemble des 52 poèmes qui constituent cet ouvrage ?

Les 52 textes qui constituent Eclats de vie ont été écrits entre 2002 et 2012 et réécrits à maintes reprises pour obtenir les versions finales.

 

En parcourant « Eclats de vie » on se rend compte que la plupart de vos poèmes sont accessibles, faits de rimes simples et compréhensibles. Comment définissez-vous votre style ?

Mon souci premier quand j’écris c’est l’accessibilité de mes textes. J’espère toucher les gens avec des mots qui trouvent le sentier de leur cœur. Comment cela sera-t-il possible s’ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent ? En même temps il n’est pas question pour moi d’écrire des poèmes triviaux et niais, mais plutôt des mots qui planent dans les airs tout en marchant aux côtés des gens. Quant à mon style, je le veux insaisissable, mulâtre, protéiforme, mais toujours libre, éludant tout enfermement dans une catégorie quelconque.

 

Quels sont vos futurs projets littéraires ?

Je travaille en ce moment à la suite d’ »Eclats de vie » qui est en réalité le premier volet d’une trilogie poétique. J’ai en parallèle amorcé l’écriture d’un premier roman. On en reparlera sans doute bientôt.

Propos recueillis par Cédric Tachago

 

Eclats de vie est disponible chez L’Harmattan-Cameroun à Yaoundé, à la librairie du Centre Jean XXIII à Yaoundé, sur tous les principaux sites de vente en ligne (Fnac, Amazon…) ou par simple commande au 77393182. Le livre vous sera alors livré à l’adresse que vous aurez spécifiée.

Photo Kanouo Fabrice

 

 

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