La tradition d’abord

Alors que Ama Tutu Muna, la Ministre des Arts et de la Culture annonce sa réouverture officielle dans quelques jours, la liste d’œuvres d’arts que renferme le musée national du Cameroun s’allonge de nouveau. Après les vestiges retrouvées sur la route du pipeline Tchad-Cameroun, voici « Hommage aux traditions : l’unité dans la diversité ». Un ensemble de 12 tableaux peints par une dizaine d’artistes congolais issus de l’école de peinture de Poto-Poto à Brazzaville au Congo en 2006, qui rappelle les valeurs défendus par l’explorateur Italien Piertro Savorgnan de Brazza durant son séjour. Hier 02 juin 2014, au cours d’une cérémonie organisée à cet effet au musée national, Ama Tutu Muna, la Minac a réceptionné ce cadeau offert par Idanna Pucci, la descendante de l’explorateur et Terence Ward, son mari. Placée sous la présidence de Philémon Yang, Premier ministre du Cameroun, la dite cérémonie a été marquée par une forte présence des membres du gouvernement, du corps diplomatique et de nombreux artistes.

Polyptyque

Exposée dans une des pièces du musée toute de bleue conçue, « Hommage aux traditions : l’unité dans la diversité », la nouvelle acquisition du musée, c’est une série de douze peintures à huile sur toile traditionnelle mesurant au total 18m de longueur. Chacune d’entre elles faisant du 1,50 m sur 2m. Des couleurs chaudes, représentant la joie, la vie, l’amour et le partage sont très souvent utilisées par les peintres. Quelquefois, on retrouve des teintes de vert pour marquer la forêt, et du noir pour la démarcation. Des symboles, des formes géométriques, des cauris, des masques, et autres figurines, sont l’essentiel du style abordé par les auteurs pour expliciter leur art. Une véritable réussite. Le roi Makoko Iloo I, gardien des traditions ; l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza, défenseur des valeurs de la solidarité ; le Sénégalais Malamine, défenseur de la terre de ses ancêtres, etc., sont autant de figures historiques que l’on retrouve sur ses toiles. Les traditions locales et les différentes rencontres entre l’explorateur et les peuples bantous racontées dans une sorte de symbiose.

En 2006, après la réalisation du polyptyque, ce dernier a rejoint l’auditorium de Parco della Musica à Rome, avant d’être présenté aux Etats-Unis au National Arts Club de New-york. Aujourd’hui, le polyptyque est une propriété du Cameroun et a pris ses marques au musée national du Cameroun.

Jeanne Ngo Nlend