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Nicolas Eyidi : « Au Cameroun, rien n’est fait dans le domaine de la photographie »

Comment est-ce que vous êtes choisi pour aussi exposer vos photos, en complément on le précise, dans le cadre de cette célébration de la Journée Internationale des Archives ?

Il faudrait déjà préciser que l’idée vient du ministère des arts et de la culture, avec le Département des archives, qui m’ont sollicité puisque nous travaillons ensemble depuis pas mal de temps. Personnellement je détiens une banque de données en images, et en ce moment je suis en train d’achever complètement le Cameroun. Voilà comment ils me contactent en me présentant le projet, alors je n’ai pu qu’apporter ma modeste contribution, sur le choix des photos, les recherches etc. Vous savez, les Archives Nationales détiennent tellement de documents, alors le Directeur M. Ngwang Michael m’a juste donné le sujet, le thème : « Yaoundé : D’hier à aujourd’hui » de l’exposition et le tour était joué. Les photos que vous voyez en noir et blanc sont celles prises « hier » (il y a longtemps), et celle en couleur viennent de ma collection personnelle pour signifier l’ « aujourd’hui ». Donc en gros, c’était pour comparer l’ancienne Yaoundé à celle d’aujourd’hui.

Comment se fait votre immersion dans la photographie ?

(Rires) Disons que c’est une très longue histoire…

Nous avons tout notre temps, vous savez…

(Rires) Bah, j’ai appris ce métier, j’ai appris la photo, je n’ai pas commencé dans la rue comme les autres je savais ce que je faisais et où j’allais. Aujourd’hui le choix de la photographie se fait par défaut par des jeunes. Moi je l’ai fait parce que je me suis orienté vers les archives et je me suis spécialisé.

C’est quoi votre record ?

Aujourd’hui je compte plus de 64 000 photos du Cameroun. Et je puis vous dire qu’avant de vous rendre dans votre village, donnez-moi juste le nom et je vous montrerai ses images, qe ce soit celles d’avant ou celles récentes.

Et vous y êtes depuis combien de temps ?

J’ai un peu plus de 20 ans dans le métier, de façon professionnelle.

Que répondez-vous à ceux-là qui trouvent dévalorisant, ce métier ?

Je vous arrête tout de suite ; il n’y a aucun métier qui soit dévalorisant. Ça n’existe pas. C’est à vous que revient de valoriser ce que vous faites.

Encore faudrait-il préciser photographe « professionnel » et photographe tout court, pour ne pas citer ceux qui se contentent de filmer et de développer les images sur place…

C’est justement là où le bât blesse…

Vous a-t-on déjà confondu à un vulgaire photographe de la rue, pendant que vous êtes en pleine activité, Si oui, avez-vous trouvé cela offensant ?

Non, heureusement je n’ai jamais été sujet à confusion ou quoi que ce soit. Bah sinon, à chaque fois que j’ai eu l’occasion de tomber sur un jeune  photographe, c’est avec beaucoup de plaisir et de sérieux  que je lui prodigue des conseils.

En tant que professionnel, si je vous demandais de me prendre en photo à l’instant que me diriez-vous ?

Déjà je refuserai, tout simplement parce que le soleil est au zénith et qu’en photographie c’est une faute.

Merci pour cette précision technique.

Je vous en prie.

Alors, vingt ans passés dans ce milieu, comment y êtes-vous parvenus ?

Disons que j’y ai cru.

Et c’est encore possible aujourd’hui ? De croire comme vous l’avez fait il y a vingt ans ?

Oui, c’est possible. Moi je dirai même qu’on n’a encore rien fait. Dans le domaine de la photographie au Cameroun rien n’est fait croyez-moi ; vous vous rendez-compte, un pays comme le Cameroun qui n’a pas de carte postale ?

Nicolas Eyidi tiendrait-il une grande galerie ou un bâtiment qui servirait d’abri à ses multiples œuvres ?

Oui, ma structure porte le nom FREEDOM IMAGE, située à Douala.

 

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