Une journée sur le tournage du film « Le colis » (Partie 2)

Le réalisateur de ce film est Brice Numkam, jeune camerounais formé au Canada et la production est une fois de plus l’apanage de Michel Kamga. Cette partie 2 du film « Le Colis » a été baptisée Cercle infernal.

Cette séquence s’est passée à l’hôtel Masso Palace au quartier Essos ; pris d’assaut pour la journée. Il fallait se rendre au quatrième étage et voilà que s’offrait à vous la suite Sanaga, tout doucement affrétée pour le tournage des scènes. Entre les appels ça et là de la maquilleuse-« un peu maquilleuse », pour faire un humour compris par l’équipe-, des acteurs, l’éclairagiste, etc, tout se passait en symbiose et en synchronisation conforme au scénario prévu pour la journée.

Le tournage peut en fin véritablement commencé lorsqu’on finit de maquiller l’actrice Thérèse Ngono, à fond dans son rôle, au point de nous faire même croire par sa gestuelle et ses mimiques que son bandage est la résultante d’une réelle blessure. Après elle, il fallait passer à la scène du salon où l’actrice Blanche Bana (Orphée) donne le ton dans son rôle d’héritière d’un trafiquant d’organes humains, de drogue, ex-ministre décédé, une sorte de société familiale de la mafia. Cette journée est d’ailleurs aussi concentrée sur son personnage, qui se présente en tant que « Navigatrice » dans le film ! Elle est dans son appartement où elle fait des remontrances à celui qui était chargé de réceptionner la cargaison d’organes humains et de drogue… Il s’agit d’une organisation menée de main de fer par la jeune actrice Blanche Bana. Un business lucratif qu’elle ne veut pas laisser couler, quite à se salir au maximum les mains et préserver cette entreprise du crime debout ! Le jeu des acteurs là, semblait tellement vraisemblable qu’on se demande s’ils n’ont pas véritablement cette cargaison quelque part. L’un donne la réplique à l’autre. Ebode se confond en excuse pour s’être fait dupé et Système contraint à un choix surhumain face à la faute grave de son frère… les efforts incroyables de System à faire couler une larme…

Tout autour du plateau, une équipe concentrée et rompu au succès de ces scènes. L’éclairagiste forcé de jouer avec ses lumières pour les scènes de jour et de nuit. Le silence à gérer presqu’avec le fouet autour des acteurs en scène. Les autres acteurs se titillant sur ci ou ça et en rigolant à gorge déployé comme des gamins. Tout cela participant de l’ambiance de famille et associative créée. Le visionnage des uns et des autres. Le réalisateur ne ménageant aucun effort pour être au four et au moulin de la charge de travail que sa fonction, lui confère. Il cherche un meilleur espace ici, repositionne un acteur là-bas, lui rappelle un mot sauté dans son texte, rappelle à son équipe les détails recevables ou irrecevables. Alors au réalisateur Brice Numkam d’accepter l’appel et de lancer « ça tourne action » ! Le cadreur se tordant parfois pour trouver le bon angle, lors des contre-plongées et plongées, malgré sa taille ! La composition incroyable du champagne prévu pour la dernière scène. Un tout qu’il fallait gérer. Comme par exemple les bruits émanant des escaliers si la porte était ouverte ! Le coup de main de Saint-Père sur la décoration. Les consignes de Michel Kamga à tel ou tel autre. Tel acteur figé devant l’écran dans la chambre devant les dessins animés ou un autre film, Etienne Eben ! Un membre de l’équipe effectuant aussi des photos pour marquer ce moment.

Un petit condensé de cette journée qui nous édifier sur ce qui se passe derrière la caméra de ce film « Le colis (2) ». Intitulé cercle infernal, il ressasse les mœurs maléfiques en cours dans nos sociétés. Une mafia dans laquelle sont mêlées des personnalités importantes. Un trafic pourvoyeur de gros sous, que ces derniers ne veulent pas laisser facilement laisser tomber. Une leçon que le producteur Michel Kamga voudrait subtilement laisser passer dans son film prévu pour 90 minutes. Ceci pour fustiger et s’insurger contre ces trafics de drogue et d’organes humains. Une lutte perpétuelle qu’il estime qu’on doit mener pour le bien de la société et de nos familles aussi. Le tournage continue mais nous avons hâte de découvrir le final.