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Dr. Viviane Biwolè Ondoua : « C’est dur d’être une femme dans le milieu professionnel…»

Bonjour Dr. ONDOUA Biwole Viviane.

Je vous en prie appelez-moi Viviane, je préfère (sourire).

Merci de nous recevoir dans vos locaux.

C’est moi qui vous dis merci pour cette considération, et surtout de l’intérêt que vous portez à mon récent ouvrage « Au secours je suis patron ».

Vous êtes enseignant/consultant et  Directeur adjoint à l’Institut Supérieur de Management Public (ISMP), et enfilez plusieurs autres casquettes ; laquelle aimeriez-vous porter ce jour ?

Disons celle d’auteure parce que c’est une nouvelle passion et c’est un statut qui me plait et me convient le mieux. Mon premier ouvrage, «La PME camerounaise et le développement durable »  est paru en Novembre 2012, édité par les éditions Clé. Celui-ci, un peu spécialisé, passera presqu’inaperçu, parce qu’il n’a pas été très médiatisé. Il y a quelques semaines, je présentais officiellement le deuxième, « Au secours je suis patron » qui porte sur un sujet aussi pertinent que lointain, et qui intéresse plusieurs cibles. En outre je suis auteure d’articles scientifiques, mais ça c’est obligatoire dans notre parcours universitaire.

Avant d’être auteure, vous êtes une femme, peut-être pas comme les autres mais qui a une vie et un parcours propres à elle. Succinctement, qui est Viviane ?

Viviane Ondoua est une camerounaise ; j’aurai 43 ans le 1er Novembre prochain, je suis une mère divorcée, et ma fille a 17 ans. Comme vous l’avez dit plus haut je suis actuellement Directeur adjoint de l’ISMP, antérieurement j’ai été inspecteur général au Ministère de la fonction publique et de la reforme administrative, avant ce poste j’ai d’abord été Inspecteur numéro 1 dans le même ministère. Mon corps d’origine est celui d’enseignante à l’Université de Yaoundé 2 (Soa) ; recrutée en Septembre 1998. En 1999, on a lancé un recrutement spécifiquement féminin parce qu’on s’était rendu compte que le corps des enseignants n’avait pas assez de femmes, on en comptait 1/13 hommes. Le niveau requis était celui de Bacc+5. J’ai donc été retenue comme professeur/consultant depuis 1999 et par ailleurs depuis 2010 j’en suis Directeur Adjoint. Vous savez, à l’ISMP on fait également beaucoup de consultations et dans ce cadre j’ai eu à le faire pour la Banque Mondiale, le PNUD, l’Union Africaine etc. J’ai également occupé des postes de gestion le long de mon parcours, d’une importance à ne pas négliger. Le fil conducteur de toutes ces expériences c’est bien la pratique de la gestion ; d’abord en tant que théoricienne, enseignante et chercheur, en suite en tant que consultante en termes d’usage de ces outils pour résoudre des problèmes concrets, et troisièmement en tant que praticienne au front, si vous me permettez l’expression. Je ne saurais finir sans évoquer un fait qui m’a marqué cette année ; c’est que j’ai été retenue parmi les 92 figures féminines qui ont marqué l’histoire du Cameroun. La recherche a été faite par le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation. En fait cette reconnaissance me vient d’une démarche entreprise il y a quelques années, quand je suis rentrée d’une mission au Canada où j’avais fait la rencontre d’un groupe de femmes enseignantes qui tenaient un programme de développement dans le cadre des actions visant à encourager l’insertion ou l’implication des filles dans l’éducation et dans plusieurs secteurs d’activités. J’ai œuvré à ce que ledit programme s’établisse ici chez nous et aujourd’hui il en ai à sa troisième promotion.

D’où l’inspiration de votre récent ouvrage…

Justement c’est la combinaison de toutes ces postures, étudiées sous un angle vraiment éclectique, c’est-à-dire, se dire : J’ai vécu un certain nombre d’évènements, j’ai des outils qui me permettent de comprendre, j’ai peut-être et surtout la possibilité d’expliquer aux autres ce qui leur arrive, et finalement pourquoi ne pas écrire un ouvrage dans lequel la somme de tout  cela serait portée ? Cette problématique qui interpelle toutes les personnes nouvellement nommées au poste de patron ou de dirigeant ; pas uniquement dans l’administration publique comme me l’ont fait remarquer certains, mais aussi dans le secteur privé, je dirai même surtout dans le secteur privé.

Sinon, dans votre cadre professionnel, auriez-vous été confrontée à des situations d’antagonisme, vis-à-vis de vos collègues hommes ? Des petites crises de jalousie ? Et comment vous vous y preniez pour gérer tout cela ?

Vous savez, on ne saurait dire exactement si c’est de la jalousie ou pas, mais toujours est-il que c’est de l’antagonisme. Je pense que tous les travailleurs le vivent dans leur cadre professionnel à leur manière, et le gèrent à leur manière. Mais en ce qui me concerne, lorsque vous avez préparé votre carrière, vous êtes préparé à ça également, et c’est d’ailleurs l’un des avantages que j’ai eu dans mon parcours, je savais que je rencontrerai des obstacles, surtout quand on est une femme. D’abord parce que c’est un milieu virile, et de nature la femme est douce, souriante et compréhensive, alors ça ne le fait dès l’amorce. Du coup on demande souvent deux ou trois fois plus aux femmes qu’aux hommes, alors faut démontrer qu’on est forte, démontrer qu’on peut, et croyez-moi parfois c’est un peu vécu comme une sanction ; on fait les mêmes efforts mais on n’est pas récompensé pareil, on n’a même pas la même considération. D’autre part il y a le harcèlement que la femme subi en milieu professionnel. Ce harcèlement s’amplifie une fois qu’on vous sait divorcée ou célibataire. D’ailleurs j’ai bien aimé le livre du Pr Emmanuel Pondi qui parle du Harcèlement sexuel en milieu professionnel. Une amie à moi a vécu une situation dernièrement qui m’a frustrée ; elle est privée de missions aux côtés de son patron et les raisons avancées sont qu’on ne voudrait pas qu’il se dise qu’elle entretiendrait des rapports extraprofessionnels avec ce dernier… Vous imaginez ?

Comment se procurer le livre ?

Pour le moment il est plus présent sur la grande toile ; déjà on peut entrer en contact avec www.culturebene.com pour plus d’informations, ou taper mon nom sur le moteur de recherche Google. Je dois également souligner que je me devais de venir vers ceux des zones reculées pour qu’ils aient également l’ouvrage, alors mon éditeur a prévu des dédicaces dans plusieurs villes du pays, et sous peu nous commencerons par Douala. Mon adresse mail ond_viviane1@yahoo.fr

 

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