Clin d'oeilMusique

L’album SITCHA’A de PASSOU disponible

Sitcha’a (le Monde en langue Balengou) est l’album que vient nous présenter officiellement l’artiste Passou Ngongang ; fort de ses 10 titres savamment dosés de soul, hip hop, folk, makossa, benskin et plusieurs autres sonorités d’ailleurs, à l’évidence, le projet est un pur régal.

« J’ai toujours trouvé que le monde avait beaucoup de mystère ; je me sens interpellé par cela et j’en parle » ; là sont les propos de Passou qui nous démontrent une fois encore combien est importante la tâche d’un artiste en tant que messager et éducateur. Originaire de l’Ouest (Cameroun), le titre phare de cette balade musicale est chanté en sa langue, le Balengou. Ce dernier à travers cette fleur revendique son appartenance certes, mais regrette de ne la maitriser que très peu. Il se donne néanmoins pour défi l’apprentissage approfondi de cette belle langue qu’il chérit tant afin de composer encore plus de chansons en celle-ci. Ce premier opus comporte alors 60% de titres en anglais et 30 en français, des langues qu’il maîtrise le mieux.

La thématique majeure qui s’y dégage est l’ « interpellation » ; d’ailleurs, le titre phare Sitcha’a le (où va le monde ?) qui vient en troisième position démontre combien le monde est en sérieuse perte des valeurs à mesure que le temps passe ; l’auteur va d’ailleurs sous-titrer : « Le temps qui passe est synonyme d’impasse »… Il regrette de fait, la légèreté avec laquelle beaucoup prennent cet état des choses : « Curieusement il y en a qui en sont conscients mais paradoxalement n’en ont rien à foutre ».

L’album s’ouvre sur le titre L’homme en noir ; un medley dans lequel l’auteur décrit le mauvais vent permanent qui nous emporte quand on s’y attend le moins. La mort ici prend toute sa définition et dévoile ses mystères.

Je suis une star nous rappelé l’onirisme qui très souvent retient captif nos pensées ; sous une rythmique Makossa, hip hop avec une légère nuance de soul, Passou constate que chacun de nous dans la vie traverse des moments difficiles, mais que curieusement c’est dans ceux-ci qu’il nous arrive de caresser les rêves les plus fous. Les siens ont toujours été qu’il devienne un jour une grande star de la chanson…

Honey est la quatrième plage du disque et c’est du reggae love qu’a décidé de nous faire déguster Passou ; pour ce dernier, tout est amour dans la vie, et l’amour demeure cet ingrédient essentiel dans notre quotidien.

En tant qu’interpellateur, il aurait été inconvénient que l’artiste ne consacre pas de titre à son continent, très souvent mal compris et presque pas pris au sérieux. Africa (track 04) revendique les valeurs intrinsèques et culturelles de l’Afrique dont les vérités ont toujours été déformées. Il ne manquera pas d’interpeller ses frères africains à plus de détermination et d’affirmation. Berceau de l’humanité, c’est son antre que toutes les puissances viennent puiser des ressources. Pour lui, l’Afrique doit prendre conscience de ses valeurs et avancer effectivement.

De la célébration, on retrouve également dans l’album ; Happy birthday qui en réalité est une chanson que l’auteur avait dédiée à une bonne amie (SARAH), vient marquer un petit moment de joie dans ce courant de réclamations.

Le septième titre, Je subis le temps, sèchement fait chuter la température ; il y a toujours des moments où on a l’impression que rien ne bouge et cela ne va sans nous laisser mornes. L’auteur assimile ces moments à une traversée de zone d’ombre et on se rend bien compte que l’homme n’est finalement pas maître de son destin. Une suite logique alors, quand on bute sur My Destiny, qui remet sur la table le débat sur les métiers encore considérés comme tabous. Ici Passou touche du doigt les réalités (des autres et surtout les siennes) quand il a dû faire le choix de la musique et que ses proches le lui interdisaient. Stress et souffrance étaient devenus ses compagnons, à tel point qu’il se demandait bien s’il s’en sortirait un jour : « Ça a été un combat pour moi de faire dans la musique », se rappelle-t-il.

L’avant dernier titre, She (troisième personne du singulier) raconte une histoire imaginaire ; des rêveries comme on en vit des fois… un soir, couché dans sa chambre il a imaginé une jeune dame enfermée dans une espèce de salle lugubre, alors lui, le prince charmant, venait alors au secours de celle-ci. Un clin d’œil aux lovers…

Quel bel au revoir alors que le titre Good Buy ? C’est toujours douloureux de se séparer d’un être cher. Dans la chanson, c’est une proche qui est amenée à le quitter malgré elle, pour aller poursuivre ailleurs ses rêves. Passou dit s’ « autothérapiser » ; excusez l’expression…

Le produit porte l’empreinte de Wilfried Etoundi (du groupe Macase) ici au four et au moulin. On notera également la belle collaboration de Jean-Paul Lietcheu, Sanzy Viany et Stephane Eba.

Pour l’instant, l’album se procure au 77 72 99 87 ou sur sa page www.facebook.com/Passou Ngongang .

 

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