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Empereur Dady : « Lady Ponce demeure une icône de la chanson camerounaise… »

Homme de média très réputé dans la cité capitale (il officie à Magic Fm), Jean Pierre Fouda Zibhino, dit Empereur Dady compte alors parmi les meilleurs animateurs de sa génération. Une voix crédible dans le milieu culturel, il fallait bien qu’on s’y attarde, le temps d’une analyse sur l’actualité qui prévaut…

Bonjour, comment se porte l’Empereur Daddy ?

Bonjour, merci déjà de me donner la parole, je me porte très bien, mais le boulot demeure toujours aussi lourd (rires).

En espérant que la culture -domaine que vous maitrisez le mieux- se porte aussi bien, qu’avez-vous à nous dire sur son actualité ?

Peut-être revenir sur la récente Répartition « Spéciale » du 02 Septembre dernier car on continue d’en parler. On va dire que ladite répartition –on garde cette appellation car on a bien voulu nous l’imposer- en elle-même était la bienvenue, quand on prend en compte le fait que les dernières datent d’un peu plus d’un an et que les artistes désespéraient déjà. En plus nous sommes dans un contexte de rentrée scolaire et tout le reste… Le vrai problème qui se pose et qui reste d’actualité c’est celui des « oubliés ». Je ne dis pas que tout le monde devrait systématiquement rentrer en répartition, mais il y a tout lieu de constater qu’on a assisté à une « distribution » où on a voulu donné de l’argent à tout le monde, mais on a aussi tôt fait d’omettre ceux-là qui ont une carrière exemplaire.

Je vous en prie, pourrait-on avoir des noms ?

Je citerai un Talla André Marie qui a dû formuler une requête dans ce sens…

Comment expliquer qu’un Talla André Marie soit oublié ?

Bon, on a coutume de dire qu’aucune œuvre humaine n’est parfaite, donc on peut accorder le bénéfice du doute à ceux qui avaient la charge de cette répartition. Seulement, quand on arrive à oublier des musiciens et instrumentistes de renom tel Afata qui a joué pour les Têtes Brûlées dont on ne saurait négliger l’épopée, un certain Anicet Solo qui est le chef d’orchestre du 103.fr et a joué dans le tube Ingratitude de Ama Pierrot consacré disque de l’année au Cameroun, ou bien dans Levez les doigts d’Aïjo Mamadou consacré disque d’or au Cameroun. Donc autant d’incongruités qui m’emmènent à me poser de questions ; vraiment ça pose un véritable problème de la scientificité même des répartitions chez nous. Alors questions : Comment arrive-t-on à faire des répartitions ? Quels sont les mécanismes qui devraient être mis en place ? Qui doit en bénéficier ? Est-ce que les querelles des clans X et Y n’ont pas impacté sur cette répartition ? Autant d’interrogations…

Un autre sujet nous intéresse, celui des chansons-hommages initiées par des artistes à chaque fois que survient un évènement ; nous avons d’ailleurs assisté à quelques unes ces derniers temps, suite au décès de Dame Mboutchouang. Que se cache-t-il derrière ?

L’idée première de telles démarches n’est pas mauvaise ; vous savez, il est tout à fait normal que l’on reconnaisse les bienfaits d’une personne ou personnalité et qu’on veuille lui rendre un hommage particulier en guise d’au revoir. Dame Rosette Mboutchouang a aidé plus d’un artiste, alors c’est tout normal qu’ils se soient réunis pour lui composer une chanson-hommage. J’ai eu le privilège d’assister à un titre avec Ebogo (le père) et Tonton Ebogo (le fils) aux arrangements. Dame Mboutchouang avait certainement eu une vie positive dont les œuvres ont impacté positivement sur la population, c’est ce qui pourrait expliquer ces regroupements artistiques autour d’une chanson à elle dédiée. Sauf qu’il faille aussi reconnaitre une chose ; depuis un certain temps, ces phénomènes d’hommages ne sont plus si simples. Au Cameroun on chante plus les gloires, les individus qui ont de grosses bourses, les personnalités. Du coup on chante plus des noms à longueur de journées dans nos chansons pour espérer des faveurs ou toute autre chose. Nous avons importé ça de nos frères les congolais, puis des ivoiriens avec le phénomène « Atalaku ». Nous ne refusons pas que les noms soient cités dans des chansons, mais il faut bien revenir dans nos valeurs d’antan, à l’époque quand on citait un nom dans une chanson, il eut fallu qu’il soit d’un homme respecté, un modèle, celui qui incarnait la référence même, et non pour des petits 100 mille francs, ou de services.

On ne saurait prendre congé de vous sans vider le sac des sorties en termes d’albums musicaux…

Oui, et il faudrait déjà saluer la constance d’un monsieur comme Govinal Ndzinga Essomba, 33 ans de carrière, des tubes à chaque fois à l’instar de Naya Naya ; il a sorti ce lundi 20 octobre son énième album, j’ai d’ailleurs eu le privilège d’écouter cet album avant sa sortie et je puis vous dire qu’il n’a pas failli à la tradition, il n’a pas prêté à la facilité, il est resté le GOVY qu’on aime avec des textes très bien léchés. A côté, il y a également comme sorties l’album de Josco L’inquiéteur qui est très bien, celui de Tonton Ebogo qui ne souffre d’aucune contestation, on a assisté aussi au grand retour de Lady Ponce. Bon, d’aucuns diront qu’on attend cette dernière au tournant, par rapport à l’évolution de ses jeunes sœurs Mani et Coco qui ont carrément pris d’assaut le pays. Est-ce que Poisson fumé aura la prétention de détrôner Pala Pala de Mani Bella, ou encore Fallait Pas de Coco Argentée ? Bah on verra bien, mais une chose est sûre, Lady Ponce demeure une icône de la chanson. On n’oublie pas la dernière livraison de Ntoumba Minka qui est d’ailleurs au pays depuis quelques jours. En passant, je lui tire un coup de chapeau car il surfe désormais sur une nouvelle dimension, depuis quelques temps il est devenu professeur de guitare dans des lycées et écoles du côté de la France. Il y a aussi le nouveau Prince Eyango qu’on continue d’attendre.

Vos contacts ?

dadyempereur@yahoo.fr 75 54 49 14 et 22 13 89 57

Par Dariche Nehdi

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