Cameroun: Le Nouvel An 2014 célébré dans la joie

Une foule difficile à évaluer était rassemblée entre le rond-point de la poste centrale et celui du Premier ministère à Yaoundé, la nuit du 31 décembre. Quelques minutes de patience sur les lieux où règne une effervescence sans commune mesure, puis minuit. Et c’est l’heure de se souhaiter la bonne année. Mais aussi d’énoncer ses vœux. L’on s’embrasse, pianote frénétiquement sur son téléphone portable… Les incontournables vœux de bonne santé, prospérité financière et chance en amour sont prononcés. Edmond K., chômeur de 35 ans, souhaite du travail pour tout le monde et moins de misère. «Que la crise en RCA se termine rapidement et surtout sans débordement sur notre territoire», prie Estelle N., jeune ressortissante de la région de l’Est. Pour accompagner ces vœux, les bouteilles de champagne n’ont pas été oubliées par certains fêtards. D’autant plus que célébrer le passage à la nouvelle année sur cette place est une grande première pour certains.

Grande première pour d’autres également de prendre part à une «Nuit de la traversée», devenue une tradition dans les églises de réveil. De l’Eglise pentecôtiste chrétienne « Va et raconte» aux différentes chapelles de la World Mission Agency, en passant par la Cathédrale de la foi… des cultes prophétiques ont été célébrés jusqu’à l’aube le 1er janvier 2014. C’est édifiés sur ce qui les attend en cette année que les fidèles se sont séparés pour les réjouissances familiales dans les quartiers.

Ici et là, les enfants ont pris très tôt leurs bâtons de pèlerins et leurs petits bouquets de fleurs pour semer leurs vœux à tout vent. Souvent contre friandises et pièces d’argent. Et comme chaque 1er janvier est l’occasion, pour les adultes, d’émettre des souhaits et de prendre de bonnes résolutions, ce mercredi les optimistes courent les rues à Yaoundé. Il y a des rêveurs et ceux qui savent exactement ce qu’ils veulent. Après de gros déboires amoureux, Maelys A., la trentaine, aimerait rencontrer un vieux monsieur riche… Pour changer de vie. Jules S., 20 ans, aimerait enfin faire honneur à ses parents, en abandonnant définitivement ses mauvaises compagnies.

Vis-à-vis des politiques, les attentes sont également nombreuses. Patrice N., cadre administratif, espère un nouveau gouvernement, une économie forte, une baisse du chômage. «Il est temps que les politiques sortent de leurs tours d’ivoire et aillent sur le terrain, pour travailler », réclame-t-il. D’autres jeunes souhaitent la fin des détournements des deniers publics, de la corruption, plus d’investissements sur l’humain, la santé et l’éducation. Pour que 2014 soit plus porteur que 2013. Et que notre pays prenne enfin l’envol qu’il mérite.