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Un jeune camerounais adresse « son » mot au père de la Nation.

Bonne année Président !

Président, je sais que tu dois être fatigué (après tous ces innombrables voyages en Suisse ton deuxième village), mais je te demande de lire quand même ce billet. Le 31 décembre 2013 j’ai sacrifié mes bières au bar pour suivre religieusement ton discours à la nation camerounaise. Force est de constater que cette fois-ci tu as plutôt fait l’autopsie de ton régime politique, prenant ainsi tout le monde à contrepied. Certains disent même c’est le discours qu’auraient dû délivrer tes opposants, John Nfrudi par exemple. Mais selon radio Kongossa Cameroun, il paraît qu’il est plus ton ami que ton opposant politique. Tu as été terre à terre Président, surtout lorsque tu t’es livré à un véritable exercice de réalisme en reconnaissant que le Cameroun est divisé par le tribalisme, le népotisme, l’égoïsme, le manque d’efficacité des responsables publiques, etc. Président très très fort, enfin tu reconnais que le problème du Cameroun, c’est nous-mêmes les Camerounais (Tu étais où depuis Prési ? Dis-moi ce que tu bois et je t’offre une !).

Président, je te jure qu’à un moment donné en écoutant ton discours, j’ai même pensé que tu venais de prendre le pouvoir au Cameroun, or cela fait 32 ans que l’inertie écrase le Cameroun, 32 ans où le tribalisme divise le pays d’Ahmadou Ahidjo, 32 ans que la corruption a fait son lit dans notre administration de Kumba à Kousserie, 32 ans où tu annonces le bout du tunnel à de pauvres citoyens dans les têtes desquels une sorte de philosophie générale louant la paix et l’immobilisme s’est installée. Ironie du sort ou simple coïncidence, Président j’ai 32 ans et tu constates avec moi que je n’ai connu que toi comme chef de l’État. Pourtant mon ami et camarade d’âge, Malal Talla au Sénégal, en a connu trois : Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et aujourd’hui Macki Sall. Entre nous président, en 2018 vas-tu encore de représenter ? Pourquoi je te pose même la question ? On t’a déjà tellement critiqué au point où tu es devenu une ampoule grillée qui n’a plus peur du court-circuit.

 « Je ne commente pas les commentaires », Paul Biya.

Président, le Cameroun est devenu un cas d’école et toi un mystère que même les observateurs les plus chevronnés ne viennent pas à cerner. Tu es un OVNI présidentiel pas seulement dans la sous-région Cemac( Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), mais sur tout le continent africain puisque tu n’es jamais là où on espère te voir (tu as même snobé la cérémonie du deuil de Nelson Mandela ! Mais tu as accouru quand François Hollande t’a appelé en France du 6 au 7 décembre 2013 pour le sommet de l’Elysé sur la paix et la sécurité en Afrique ) Tu es vraiment l’homme-lion ! Tu ne commentes pas les commentaires. Alors que tes détracteurs, tes pseudo-opposants (que si tu les farottes ils vont dire non?) sont sur Facebook chaque jour où ils commentent les commentaires et nous inondent d’inepties et restent finalement dans le monde virtuel. Mais où sont-ils donc sur le terrain de l’action? Président toi au moins tu promets (même si tu réalises très rarement), tu nous gaves d’espoir qu’un jour, en 2035, nous serons émergents. Mais soyons sérieux président, toi-même tu seras là en 2035 ?

Tes opposants disent que tu es inerte, que tu es incompétent, ils te traitent de tous les noms, mais ils refusent la vérité : on n’a que les dirigeants que l’on mérite! Président, tu es à l’image même des Camerounais. Pas moins de 20 millions d’Africains au sang chaud avec leur mentalité archaïque, leur acte parfois antipatriotique au point où ils donneraient du fil à retordre même à Barak Obama qui aurait de la peine à changer notre pays. Dans ce contexte je suis d’accord avec toi que même les plus grandes théories du management et de la gestion n’apporteront rien si nous n’améliorons pas nos mentalités et nos comportements.

Président, vraiment je ne comprends pas nos compatriotes. Tu as dû certainement en baver en 32 ans de fonction présidentielle. Lorsque quelqu’un prend un projet et le confie à son frère du village et que ce dernier l’exécute mal ou ne l’exécute pas du tout, est-ce toi qui lui dis de faire ça Président ? Plus grave encore, lorsqu’un citoyen recrute son frère incompétent et lui confie un poste de responsabilité il s’attend à quoi Président ? Que tu viennes travailler pour lui ? Les Camerounais exagèrent quand même Président. Est-ce que c’est toi qui demandes aux fonctionnaires d’arriver au travail a 10 h et de repartir a 14 h ? De pisser dans les bacs à ordures alors qu’il existe les toilettes publiques ? Lorsqu’un dispensaire ou une salle de classe ne sont pas construits est-ce de ta faute ? Que font nos élus ? N’est-ce pas tes compatriotes qui les élisent pour notamment résoudre ce genre de problème ? Mais lorsque ce n’est pas fait, c’est toujours toi le fautif. Mais toi-même Président tu cherches les problèmes ici dehors. Tu es comptable de tout ce que font tes ministres puisqu’ils disent toujours parler et agir en ton nom. C’est d’abord à toi que le peuple demandera des comptes à chaque fois : après tes  paroles nous attendons des actes (même si c’est 32 ans après !). Car à quoi sert-il de diagnostiquer une maladie pour ne pas la guérir ? Si tu ne fais rien, tu confirmeras définitivement ce que pensent la majorité des Camerounais, à savoir que tu es à l’origine de tous ses maux et que tu es un chef laxiste.

Président, je vais m’arrêter ici, mais n’oublie pas que l’exemple vient du haut et que poisson pourri toujours par la tête. Avant de demander aux autres de changer, Président tu dois aussi montrer l’exemple en changeant. Sans rancune Président et bonne année 2014 !

Ebah Essongue.

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