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Gbeha Eric : « Au Cameroun, il y’a cet instinct de conservation de la culture africaine »

Le Responsable d’Africa Fête Itinérant-Bénin est investi tout comme son équipe d’une initiative en charge de la valorisation de la musique et des musiciens africains en Afrique. A présent au Cameroun, fort du partenariat entre le Festi-Bikutsi, festival des musiques bantoues et Africa Fête Itinérant, M. Gbeha Eric se livre à nos internautes pour dresser son analyse, apporter une opinion de son regard interne à l’organisation, etc.

 

Vous êtes Responsable Africa Fête Itinérant au Bénin, comment vous sentez-vous au Cameroun dans le cadre du Festi-Bikutsi ?

Comme au Bénin, comme chez moi ! La preuve, les gens sont sympa, ensemble c’est une famille. C’est un début de panafricanisme à travers la musique, à travers la culture. Je me sens comme chez moi. Ça me permet aussi de découvrir la diversité culinaire du Cameroun. Les gens sont gentils. Avec les organisateurs, les autorités, on se sent au Bénin.

L’an dernier Africa Fête Itinérant était au Bénin, étayez-nous sur son déroulé là-bas ?

C’est comme ici, il y’a eu des résidences de création avec le groupe camerounais Nkul Obeng avec comme chanteuse Dominique Essam ; les sénégalais Fou Malade et Noumoucounda Sissokho et l’artiste béninoise Sessime. Donc ça a été dix jours de rencontres artistiques, de création qui s’est soldé par un concert à l’IFC de Cotonou et ensuite au Grand Stade de l’amitié de Cotonou. Voilà, ça a été à peu près la même chose. On travaille ensemble, on essaye de composer des chansons, on propose au public. Ça a connu un grand succès à Cotonou. En tout cas, tout le monde était content de cette édition cotonoise.

Il faut bien rappeler qu’Africa Fête Itinérant promeut la consommation de la musique africaine par les africains. Pouvez-vous nous donner le pouls de la réaction du public partout là où vous êtes passé à Dakar, à Cotonou, à Yaoundé aujourd’hui ?

Au Bénin par exemple, les gens ont été émus de voir des africains de diverses nationalités, composer des chansons inédites et prester sur scène et éventrer des rythmes qui, en fait fusionnent toute la diversité africaine. Par exemple dans le cadre du projet, on n’avait pas prévu faire l’album de restitution, rentrer en studio. Mais ça s’impose aujourd’hui parce que les gens nous le demandent. Au Bénin par exemple les gens disent, il faut tout faire pour que ça soit enregistrer, qu’il y’ait un support parce que nous, on voudrait cet album là. Donc ça prouve bien que les africains veulent bien consommer ce genre d’initiative.

Là, les artistes sont très à l’aise ici, ça démontre des Etats-Unis d’Afrique on peut dire…

Oui, nous pensons que les politiques d’Afrique doivent se dire une chose au moment où on parle de l’Union Européenne, tout le monde veut être ensemble, il y’a des leaders africains qui ont pensé la chose depuis comme Kwame Nkrumah, beaucoup de gens ont pensé à ça ! Mais ça peine, chacun veut être dans son coin. Mais nous pensons qu’à travers la culture, c’est en train d’être une réalité. Que l’on veuille ou pas, pour le développement de l’Afrique, nous sommes obligés de mettre les compétences, de mettre les richesses, de mettre tout ensemble pour que l’Afrique se développe.

D’ailleurs Sessime se sent très à l’aise et espérons que le public camerounais pourra profiter de sa présence.

(Rires) Si vous lui trouvez un mari camerounais, c’est sûr que vous allez la maîtriser ici. (rires)

Le Festi-Bikutsi suit son cours ici à Yaoundé, à Lada. Comment percevez-vous cette résidence de création ?

Euh ! Je suis un peu habitué à cela, je sais que ce sont de bons musiciens, on les a suivi à Dakar, à Cotonou, et ici ils démontrent une fois de plus qu’ils maîtrisent ce qu’ils font. Et sur fond Bikutsi parce que j’ai connu le Bikutsi à travers les Têtes Brûlées que je suivais depuis et ici, j’ai vu aussi que les gens consomment local hein ! Hier par exemple, on était au Camp artistique, au cabaret qui est à côté et les gars leur ont dit qu’on n’est pas ici en Californie !! On veut du Bikutsi… Donc les gens aiment leur culture. Ça c’est assez impressionnant. On sent encore qu’au Cameroun, il y’a encore cet instinct de conservation de la culture africaine. Moi, je trouve tout ça passionnant et ça nous enrichit aussi.

Vous travaillez également de très près avec les responsables du Festi-Bikutsi, quelle est votre sentiment vu tout le travail qui est abattu derrière ?

Pour moi, c’est d’abord passionnant ce que je trouve ici, le Village artistique ; tout ce qui a été investit pour que les artistes puissent avoir un camp de distraction, de création, ça prouve qu’il y’a des gens qui sont passionnés et qu’on peut compter sur ces gens là. Ils sont sympas, on sent qu’ils aiment la culture… Pour une fois, on ne nous a pas mis en ville, on n’est pas restés dans les hôtels, on est dans un cadre convivial, au village ! Ça se passe bien, on mange bien, on mange africain et camerounais surtout. Et ça change un peu de ce qu’on a l’habitude de ce qu’on vit partout. Ici, il y’a une certaine originalité qui fait qu’on ne peut qu’encourager ces gens là qui misent beaucoup sur le développement de la culture africaine en général et camerounaise en particulier.

C’est vraiment un beau partenariat entre le Festi-Bikutsi et Africa Fête Itinérant. Quel est votre mot de fin ?

Je remercie la presse, je remercie tout le Cameroun. Je remercie les acteurs culturels concernés, Irondel et Afrique des Arts. Et je souhaite du fond de mon cœur que cette initiative puisse se pérenniser afin que circulent les artistes africains parce qu’on a ce problème, on ne circule qu’en Afrique et en Europe mais on Afrique, on circule peu. Donc cette initiative permet aux artistes africains de passer de pays en pays et on ne peut qu’encourager ça…

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