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Fo Kiki Fashion : « c’est à nous même les africains de valoriser le pagne et nos tissus traditionnels »

Les couleurs, la créativité et la dualité définissent l’homme. Il crée, il façonne, il est professionnel et très plébiscité. Fo Kiki Fashion coalise les thèmes traditionnels, africains et la modernité pour s’offrir le toupet de glaner à souhait le cœur de son public, de ses clients, des autres créateurs. La passion très féroce et l’ambition intrépide déroulent le tapis rouge à sa rutilante carrière. Fo Kiki Fashion explore l’Afrique et rend naturellement à celle-ci, le respect qu’elle mérite ; la diversité de ses tenues approuve d’ailleurs ses qualités de surdoué et prononce vaillamment les traits de sa personnalité engagé pour la cause de la mode WorldWide & made in Africa. L’acteur majeur de la mode nous expose ses débuts et dévoile tout sur les contours de sa carrière et son désormais.

Le prestigieux événement en termes de mode au Cameroun vous a sollicité pour apporter votre part au façonnement de cette 7ème édition d’Annual Show comme créateur. Vous êtes donc là pour représenter aussi l’Afrique. Et bien suite à votre passage à la grande soirée de gala, racontez-nous votre jeunesse en tant que créateur depuis vos débuts jusqu’à aujourd’hui avec votre présence à Douala.

Merci ! J’ai eu le privilège d’être invité par M. Grégoire Piwele, le promoteur d’Annual Fashion Show Week ; je tiens à le remercier, également au comité d’organisation qui a abattu un travail gigantesque parce que ce n’est pas si aisé de réunir tout ce monde pour festival sur une semaine. Encore une fois nos encouragements pour que cet événement puisse perdurer et faire venir les stylistes de divers horizons. Mon parcours est assez atypique car de formation je suis juriste, je donne des cours de Droit Privé à l’Université de Lomé au Togo ! Mais la mode est également une passion pour moi. Déjà, tout petit je voulais déjà une touche particulière sur mes tenues quand le tailleur le fait. Je me suis dit comme c’est une fibre en moi, il me faut également promouvoir cela, à côté de ma vie professionnelle. Donc cela fait bientôt 2 ans que je suis sur la scène du Fashion mais il y’a beaucoup qui a été fait. J’ai eu à faire plusieurs scènes : au Ghana, au Benin, au Congo Brazza et ici… Moi je travaille beaucoup le pagne parce que je me suis dit que c’est à nous même les africains de valoriser le pagne ou nos tissus traditionnels. Que ce ne sera pas une tierce personne qui vient le faire ; surtout les occidentaux qui viendront le faire à notre place, non ! Lors du défilé, dans ma collection Colors of Africa, il y’a eu beaucoup de pagne Vlisco, Wax, Oudin, Itarget aussi ; il y’a eu des Bazins. J’ai ajouté le filet moustiquaire également. Il y’a eu les coques de noix de coco comme accessoires, etc. Et puis, moi je suis très attaché à la jeunesse. Je me vois avoir comme clientèle de 16 à 50 ans pour des tenues très simples mais assez classiques à porter…

Vous nous racontez là un parcours carrément opposé à celui du styliste classique, c’est-à-dire celui-là qui fait ses classes dans les écoles de mode dès son jeune âge. Vous avez donc un parcours atypique car par contre vous êtes juriste depuis longtemps mais votre verve de fan de la mode vous a toujours rattrapée. Dites nous qu’est-ce qui a été le déclic qui a fait que vous puissiez vous libérer pour embrasser véritablement le métier de styliste en même temps que celui de juriste ?

Je peux dire que le déclic est venu au mois de mai 2013 avec le festival Elima de Mme Limda Awesso au Togo. J’ai eu à faire l’été c’est-à-dire les défilés. Après au mois de juin, j’ai eu un contrat avec MTN Benin pour présenter une collection lors de Yellow Summer 2013. Je devais fournir les tenues de plage. C’est une collection hommes-Dames que j’ai baptisé Beach Dreams. Donc, je peux dire que c’est ce contrat de MTN qui a vraiment donné le déclic parce qu’il fallait rapidement faire les tenues et présenter la collection avec les mannequins de mon agence internationale Muse Of Elegance, j’ai des mannequins un peu partout même en France, aux Etats-Unis. On a fait ce défilé en fin Août 2013 devant 60 000 personnes à la plage. En même temps pour nous, c’était notre 1ère sortie internationale puisqu’on l’a fait en dehors de notre pays. Après cela, on a vu que les gens sont intéressés et on a décidé de faire les dessins de la nouvelle collection qui a été baptisé les Joyaux de la Passion. Comme je l’ai dit la mode c’est une passion pour moi. A travers cette collection, j’ai montré ce qu’on peut donner de bien et de meilleur. C’est pour ça qu’on la appelé les Joyaux de la Passion qu’on a eu à présenter à Accra au mois de mai 2014. Et on a eu un prix, c’était lors de Africa Festival. Celui de Best Designer Material c’est-à-dire celui qui a utilisé la meilleure matière. Après, on a également eu le 2nd contrat avec MTN pour présenter une collection lors du Yellow Summer 2014 qu’on a fait le 24 Juillet. Cette collection c’est Seduction ; toujours des tenues de plage hommes et femmes et ça été un succès. Et j’ai préparé Africa Colors for Annual Fashion Show Week. Comme je l’ai dit, on a eu à faire au moins 5 défilés au Ghana. Il y’a eu Brazza Fashion Show qu’on a fait à Pointe-Noire. On est régulièrement à Cotonou parce que c’est proche de chez nous. On est très sollicité à Cotonou pour les événements et c’est le pays le plus proche du nôtre, on peut même faire le déplacement en voiture. Et ici c’est la première fois grâce à Annual Fashion Show et les gens ont apprécié la collection. C’est la 1ère fois qu’on est à Douala grâce à Annual Fashion Show. Les gens apprécié la collection. Ce qui était bien, ça a été retransmis en direct. Les gens m’ont appelé du Niger, du Mali que waouh c’était vraiment super ! C’est ce qui fait plaisir et qu’on tirer du travail qu’on fait.

Ce genre d’événement c’est une vitrine donc pour vous les créateurs, les stylistes… Mais vous particulièrement votre nom dans la mode c’est Fo Kiki. Pourquoi et quelle est votre nom à l’état civil ?

(Rires) effectivement les Fashions show sont des carrefours de rencontres, d’échanges ; c’est vrai qu’on ne fait pas de vente directement mais on échange entre promoteurs, les stylistes, les mannequins, comme ça on élargit notre carnet d’adresses pour les rencontres futures et les contrats. Donc, mon nom à l’état civil c’est Voule Yaovi parce que je né un jeudi et Marc le prénom de baptême ; et puis Kiki, c’est mon petit nom, Fo veut dire frère. Donc Fo Kiki ça veut dire grand frère Kiki (sourire). Et mon nom de créateur c’est Fo Kiki Fashion. Je n’aime pas trop vocable le styliste, je préfère plus créateur de mode parce que c’est plus stylé et ça donne plus de matière à réfléchir. Egalement quand tu es entrepreneur ces jours ci, il faut toute une politique derrière. C’est également à nous d’aller vers le client, de les bousculer. Parfois je veux même plus Acteur de la mode parce qu’en dehors de la création, il faut arriver à communiquer, chercher les contrats et se faire valoir. Egalement, je fais de la Direction artistique pour les défilés ; c’est ce rôle que j’ai joué pour le Brazza Fashion Show, en plus de la présentation de ma collection.

Vous êtes habillé en pagne. Très souvent vous faites des mixtures entre pagne et tenues classiques. Quelle est la particularité des matières que vous utilisez souvent en plus du pagne et pourquoi celles là plutôt que d’autres ?

Le pagne a des motifs rattachés plus à l’Afrique. Chez nous, nous avons le concept Nana Benz qui sont des négociantes en tissus qui dessinent des motifs et on envoie en Hollande ! C’est fait là-bas et on nous les renvoie. Le Togo était vraiment la plaque tournante pour le commerce de tissus. L’Afrique centrale, la Côte d’Ivoire, tout le monde venait là pour se ravitailler. Donc il y’a Oudine, Itarguet du Ghana; il y’a également le Quintet qui est à cheval entre le Togo et le Ghana. On a beaucoup de choses à partager. Ce short que je porte est en Wax, le nom c’est Pekui qui veut dire pierre ; j’ai ajouté le design le truc pour faire sport pour montrer qu’on peut le porter pour aller au sport mais c’est également très Casual. On peut le porter tout le temps pour aller faire des courses, les sorties, pour faire juste un tour, du sport, etc. Le tricot a été décoré avec les motifs de pagne avec le cacao, la fève ; c’est en même temps une richesse pour nous. Cet autre motif est en rouge pour montrer la puissance. Nous avons la couleur verte qui domine, qui est l’espérance, l’espoir…

C’est tout un bouillon de créativité qu’on préfère laisser aux créateurs des œuvres de l’esprit comme vous ! Que dites vous pour clôturer votre passage à Annual Show et par rapport à votre carrière d’acteur de la mode.

Nous remercions M. Grégoire Piwele et tout le comité pour se déplacement parce que c’est le 1er et grand déplacement pour l’Afrique de l’Ouest en Afrique centrale. Il faut bien dire qu’Annual fashion Show c’est le grand événement qui est fait pour le moment au niveau de la CEMAC, parce que ça dépasse les autres Fashion show des autres pays, pris individuellement. Et puis, ce qui est vraiment bien c’est que c’est le 1er show que moi je participe où il y’a eu tant de mannequins venus de l’extérieur. Le comité est à féliciter de cela. On a pris des  contacts et on l’espère qu’il y’aura des contrats futurs qui vont découlés de cela. Notre agenda est très chargé car du 19 au 21 décembre, on est à Lagos pour le Fashion for Change, un concept qu’on fait pour le Fund Raising et aider les gouvernements des pays touchés par la fièvre hémorragique Ebola. C’est toute une tournée. Ils ont déjà commencé le 21 novembre à New York et le 21 décembre on est à Lagos, le 07 janvier à Accra et le 14 février en Jamaïque. On est également attendu à Abidjan le 27 décembre pour World Top Model Black. Mai 2015 aussi sera chargé pour nous parce qu’au Togo nous allons organiser le festival Elima. On espère avoir la force et les fonds nécessaires pour que ces événements puissent promouvoir la culture africaine parce que nous sommes vraiment attachés à l’Afrique qui est notre patrie mère (Sourire). Nous lançons un cri de cœur aux promoteurs pour que les sponsors les assistent pour qu’on puisse lancer tous ces mannequins pour que le show soit vraiment international…

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