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Anicet Zoabila : « La Nuit des Voyageurs du 30 décembre au Carrosel aura plein de surprises »

Au cœur du concept qui perdure depuis 4 éditions, M. Anicet Zoabila surfe entre l’organisation de cette soirée toujours haute en couleurs et sa prestation artistique ce 30 décembre au cabaret Carrossel. C’est un travail de titan qu’il a mis en œuvre avec l’appui de ses nombreux soutiens cette année. L’entretien avec la tête pensante du concept nous édifie sur sa raison d’être.

Qui êtes-vous et c’est quoi la Grande Nuit des Voyageurs ?

Moi c’est Anicet Zoabila, promoteur de cette soirée la Grande Nuit des Voyageurs qui a vu le jour après une concertation avec d’autres compatriotes vivant en Europe. On devait se retrouver tous ensemble ici au même moment ; il ne faut pas que tel ou tel autre invite celui-ci ou celui-là là-bas. Mais il fallait un événement qui allait nous ressembler. Et il faut qu’on sache tous que nous allons à un même endroit avec toutes les autres composantes de la société camerounaise qui veulent bien le faire. On avait d’abord eu ça le 10 janvier 2011, la 1ère édition qui était à l’hôtel Jouvence. Mais on a constaté que le 10 janvier les voyageurs ne sont plus là. Et c’est à une période où les gens ont déjà tout dépensé… Et les autres personnes nous disaient que vous venez faire votre fête quand on n’a plus rien. Et on s’est retrouvé… Et la 2ème édition on l’a faite le 31 décembre parce que les gens préfèrent rester en famille. Alors on a décalé et on s’est rendu compte que le 30 c’était une date que la plupart des cabarets et boites de nuit, très peu pensent au 30 décembre. Tout le monde ferme pour se préparer pour le 31. L’année passée, on était un groupe de 4 coorganisateurs. Les 3 autres n’ont pas pu et puisque je suis pratiquement le père du concept, je me suis dit que tout le budget de la Nuit des Voyageurs cette année, je prends ça sur moi.

Pourquoi avoir donné le nom La Grande Nuit des Voyageurs ?

Nous savons tous que le voyageurs c’est quelqu’un qui se déplace, qui va de par et d’autres. Alors on se disait qu’on peut mettre la Nuit de la Diaspora et après la diaspora, on va dire la Nuit des Mbenguistes ; et après tout le monde ne se sentira pas concerné. Même celui va à Mbalmayo, à Kousseri c’est un voyageur. Tout le monde se sent un peu concerné parce qu’on voyage de toutes les façons.

Quelle différence faites-vous entre cette 4ème édition et les 3 précédentes ?

La différence que nous faisons par rapport à cette édition c’est qu’on a pris un lieu mythique qui est Carrossel… On a voulu le faire à Carrossel pour le rapprocher de tout le monde. Que les gens ne se disent pas que la Nuit des Voyageurs se passent dans un grand lieu où on ne peut pas y aller. C’est pour ça qu’on a revu même les prix d’entrée à la baisse parce que les autres éditions, on mettait l’entrée à 10 000 F Cfa. Cette fois-ci, on s’est dit pour mettre ça à la barre de tout le monde, on met 5000 et 3000 F Cfa.

Comment se passent le casting des artistes ? Avez-vous fait ces choix par affinité ou parce que vous les connaissez ?

Honnêtement parce que le groupe Kar’Four et Leader Cable entre en jeu. L’année passée on a d’abord entamé une première collaboration avec Leader Tv qui parrainait l’événement. Et cette année, étant seul j’ai dit au groupe Leader Tv moi je ne suis pas là. Autant mieux confier ça à quelqu’un qui est sur place. Autant pour le choix artistique que pour l’organisation. Pour être honnête, ce sont eux qui s’occupent de la plupart des choses. Moi par exemple c’est au niveau du budget et peut être de l’appréciation. Ils sont sur place ! C’est à peu près le message que l’homme d’Etat avait lancé, c’est-à-dire que cette symbiose là ! Moi je peux peut-être avoir les moyens mais je ne peux pas quitter l’Europe pour venir ici choisir les artistes, contacter les gens qui font ça, non ! Si tu as les moyens autant mieux donner l’opportunité à ceux qui sont sur place de faire ce qu’ils savent faire.

En tant qu’organisateur que pensez-vous de ce casting, comment le trouvez-vous ?

En Europe, on n’entend pas tous les artistes. On connait peut-être deux ou trois qui peuvent jouer dans toutes les grandes soirées mais tous les autres c’est quand on voyage, on arrive sur place qu’on rencontre d’autres. C’est comme tous les rythmes. Les artistes qui arrivent à l’international ne représentent qu’une infime partie de ce qui se passe justement au niveau national. Et parfois on se rend compte que ceux qui sont au niveau national sont peut-être meilleurs que ceux qui sont au niveau international. Seulement, le showbiz a ses réalités qui rattrapent tout le monde. Les meilleurs ne sont pas toujours en haut.

Y’a-t-il un artiste que vous auriez aimé avoir à cette soirée qui ne fait pas partie ?

De toutes les façons, on a toujours un petit pincement au cœur. Même un entraineur de foot, lorsqu’il finit sa liste des 23 joueurs, il se dit toujours est-ce que j’ai fait la bonne liste qui soit ? On se dit toujours est-ce qu’on a oublié quelqu’un qui serait meilleur ? Mais en fin de compte, on fait confiance à son instinct et on se lance avec ceux qu’on a. ceux qui n’ont pas pu être là, on les cale pour les prochaines éditions puisque c’est partie pour au moins aussi longtemps que Dieu nous donnera la force… On va toujours organiser d’autres éditions de la Nuit des Voyageurs. Dernièrement, on m’a proposé un grand artiste de renommée internationale Eddy Kenzo. Son contact m’a appelé depuis le Danemark. Il doit être en Guinée pour un spectacle. Mais il m’a dit que puisqu’il sera en Guinée, tu peux aussi le prendre pour la Nuit des Voyageurs. Moi, je lui ai dit honnêtement, le budget qu’on a mis pour la nuit des voyageurs, j’aurais encore préféré le prendre pour le donner aux artistes locaux que de payer un tel cachet pour un artiste qui vient de loin, et qui peut-être arrivé ici, ne va pas faire l’affaire ! Je suis d’abord artiste et le problème des artistes c’est que parfois, on paie plus chère ceux qui viennent de loin et on néglige ceux qui sont sur place.

N’avez-vous pas l’impression que la Nuit des Voyageurs c’est un événement élitiste puisque dans le commun des camerounais lorsqu’on dit voyageur, c’est forcément celui qui vient de l’extérieur et puis on se dit tiens, ils sont entrain de venir faire la fête entre eux. N’avez-vous pas l’impression qu’il y’a un public qui ne va pas se reconnaitre là derrière ?

Euh ! les mentalités, on les casse ! C’est ma logique. Et puis, moi j’ai connu le terme voyageur quand j’étais au Cameroun et on disait d’un voyageur, celui qui voyage beaucoup. Maintenant ça s’est accentué celui qui part de l’autre côté et prends l’avion. Mais d’habitude, on dit d’un voyageur qu’il est toujours dans les rues. Pour ma part, le voyageur c’est quelqu’un qui se déplace et il faut s’arrêter un moment pour qu’on se retrouve tous ensemble. C’est peut-être ma façon à moi de voir une société parce que je vais vous dire, c’est une frustration parfois pour nous autres parce que quand tu prends l’avion et viens ici, parfois tu as l’impression que tu es étranger. Et la personne qui vit de l’autre côté se retrouve étranger dans deux mondes. Il ne s’identifie plus. De l’autre côté par exemple, là où je suis en Suisse, les suisses nous disent rentrez chez vous ! Mais quand tu arrives ici, c’est encore un autre rentrez chez vous qu’on te présente ! Tu es presqu’apatride !

Là on voit sur l’affiche différentes générations, des artistes de la jeune et de l’ancienne génération et même de l’humour. Que promettez-vous en tant qu’artiste à ceux qui seront là le 30 décembre à Carrossel ?

Ce que je promets au public c’est de donner le meilleur de moi-même parce que c’est assez difficile d’être en même temps organisateur et artiste. De toutes les façons, la balance pèse beaucoup plus du côté organisateur. Et j’oublie carrément que je suis artiste. La preuve en est que les répétitions, les danseurs étaient là et me disent tu nous lèses, on commence les répétitions quand ? En tout cas demain tu choisiras. Où tu iras à la radio pour faire la promotion ou tu seras avec nous pour répéter. Je promets de donner le meilleur de moi-même à ceux qui viendront et je suis sûr qu’ils viendront assez nombreux.

Qu’est-ce qui est au menu de cette soirée ?

Justement, celui qui arrive s’attend à voir des personnes qui s’assoient autour d’une table pour briser les barrières. On est en train de réfléchir avec l’équipe. On ne va pas vous livrer la quintessence de la soirée. Après ce n’est plus une surprise parce qu’il y’a beaucoup de surprises au cours de la soirée…

Votre dernier mot ?

Essayons de faire de la Nuit des Voyageurs, l’événement de tous les voyageurs (sourire). Venons et rendons le concept encore plus beau.

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