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Bertrand Torpedo : « Sam Fan Thomas et André Marie Talla sont des légendes »

Décidément, la prestigieuse salle de l’Olympia de Paris a adopté les artistes camerounais. On se souvient encore du carton plein du groupe X-Maleya le 14 septembre dernier. Cette fois-ci, ce sont deux légendes qui la parfumeront d’émotions fortes, Sam Fan Thomas et André Marie Talla, le 17 Mai prochain.

Vous nous revenez, pour un autre gros évènement à l’Olympia, après bien sûr le grand succès du X-Maleya de ce côté ?

Bien entendu, dernièrement il s’est passé des choses, et dans le futur il s’en passera encore plus ; nous sommes sortis vainqueur d’un Olympia archi-complet avec le X-Maleya, et nous nous apprêtons à rééditer l’exploit avec ce méga concert que j’appelle déjà de « légendes », puisque les têtes d’affiche sont Sam Fan Thomas et André Marie Talla.

Et c’est le Cameroun qui sera tout à l’honneur une fois de plus…

Ah il le faut ; vous savez, je suis né au Cameroun, j’ai du sang camerounais, mais cela n’excuse rien. Si la musique camerounaise est à l’honneur à l’Olympia, c’est surtout parce qu’elle a bercé plusieurs générations à travers le monde, et j’ose croire que c’est toujours le cas aujourd’hui, même si d’aucuns seront d’avis qu’elle a un tout petit peu perdu de vitesse. C’est un honneur pour moi que de travailler avec ces grands hommes, en même temps c’est une richesse, et c’est l’occasion de prouver au monde les vraies valeurs de ces artistes. C’est un réel plaisir pour moi d’être le moteur de tout ça.

Réunir deux mastodontes de la musique camerounaise à l’Olympia c’est une bonne chose, et en profiter pour présenter la relève c’est encore mieux ; y aura-t-il une première partie ?

Honnêtement nous n’avions pas pensé à une première partie, parce que nous voulions que les deux artistes aient le temps de véritablement jouer, car le public veut vraiment les entendre. Vous savez, certains artistes comme Sam Fan Thomas n’ont plus mis les pieds à Paris depuis maintenant un bon bout. Mais pourquoi pas ? Peut-être il y aura d’autres invités, parce que ces deux aiment bien faire partager aussi. Donc je vois mal André Marie Talla et Sam Fan Thomas s’approprier à eux seuls la scène. Il y aura des surprises certainement.

Et parmi ces surprises, certaines viendront du pays ?

Ce sont des surprises en tout cas (rires)…

Ok ; sinon, vous êtes au pays depuis juste quelques heures, et cette visite pourrait très bien se justifier par une évaluation des répétitions en cours de nos deux grandes stars, un peu comme ce fut le cas avec les X-Maleya…

Il va de soit ; vous savez, le concert des X-Maleya était plus porté sur la technique, genre les effets spéciaux, les lumières, les vidéos, les chorégraphies… Celui des deux légendes sera plus porté sur l’émotion, parce qu’ici on a affaire à des faiseurs de tubes depuis 30-40 ans, donc qui ont bercé des générations et des générations. Donc le mot d’ordre c’est « émotion », par rapport à leurs riches répertoires, donc oui, même les mises en scènes seront très différentes. Pour revenir à ma présence au Cameroun, je dirais qu’effectivement je suis là, pour déjà, promouvoir ce spectacle avec les artistes concernés, mais aussi juger l’évolution des répétitions.

On va encore revenir sur le concert des X-Maleya, vu que vous l’avez survolé plus haut ; quel est le regard du technicien que vous êtes ?

En toute honnêteté ce fut un gros challenge. Et il fallait bien que les artistes camerounais comprennent qu’être artiste n’est pas seulement être bon musicalement, il faut surtout être bien accompagné. Au concert de X-Maleya à l’Olympia, il n’y a pas eu un seul problème de son, les lumières étaient très synchros, techniquement il n’ya pas eu de couac. Les mecs sont à la fois des musiciens, des chanteurs, des chorégraphes, et leur génie associé au nôtre a permis que tout se passe superbement bien. Et s’ils ont réussi ; il faudrait bien que d’autres suivent également car il y a de la matière.

Actualité oblige, quel est votre regard sur la CAN ?

Je suis certes camerounais, mais personnellement, j’éprouve une certaine forme de lassitude. Je suis né et j’ai passé la grande partie de mon enfance ici au pays, avant de m’envoler pour l’Europe. Et je suis toujours de très près l’actualité du pays. Franchement, aujourd’hui, dites-moi s’il est facile de supporter les lions indomptables ? Vous vous imaginez que vous prenez une raclée en Coupe du Monde sur votre terre, et l’épisode suivant nous apprenons que les lions ne montent plus dans l’avion pour une histoire de primes, puis il y a des coéquipiers qui se cognent entre-eux sur le terrain, la récente débâcle, c’est une histoire de joueurs sur le terrain et d’autres sur le banc de touche, mais on ne sait plus qui joue et qui ne « doit pas » jouer… Bref, c’est incroyable ! Pour être sincère avec vous, ces lions indomptables doivent comprendre que, plus que le bonheur de l’équipe, ils devraient penser au peuple, à la nation, aux atrocités dont sont victimes les nôtres du côté du Nord car c’est difficile. Vous savez, à part la musique, il ne reste que du football pour redonner joie aux camerounais, et ils y ont droit. Alors, que nos encadreurs de foot et les joueurs eux-mêmes comprennent ça.

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