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Jacky Kapo : « Je n’ai pas tué MERIC »

Vous êtes donc un producteur et cinéaste camerounais qui travaille avec pas mal de jeunes artistes locaux, parmi lesquels on note MC Djoboloss, DJ Kengol, et un certain MERIC, paix à son âme, décédé le 08 octobre dernier et inhumé alors le 02 novembre ; et sur qui notre attention sera portée ce matin, relativement aux dires qu’ont suscité son départ brusque. L’occasion nous est donné ici d’apporter des éléments de réponses. C’est vrai que ce n’est pas un tribunal mais nous souhaiterons avoir quelques éclaircissements là-dessus.

Déjà, revenons sur votre rencontre avec le regretté MERIC et ce que vous savez de tout ce vacarme autour du décès de MERIC.

En fait, MERIC pour moi c’était un ami. J’avais beaucoup d’appréciation pour lui. Je connais MERIC depuis 2007 parce que je suis arrivée au Cameroun. J’avais envie de me faire tatouer. Mon tatouage était un peu difficile à faire. Celui qui devait me tatouer m’a dit le dessin est un peu difficile pour pouvoir le faire. Il faudrait qu’il fasse appel à un dessinateur qui pourra venir dessiner sur la main pour qu’il puisse me tatouer. Donc, c’est là où j’ai fait la rencontre avec MERIC. Après ça, on n’est pas allé au plus profond de nos relations. Le courant est passé, il a fini de faire ce qu’il avait à faire, il est partie.

Je suis revenu au Cameroun en 2011 et j’avais des projets d’ouvrir un studio. Et j’ai pris sur mon épaule plus d’une dizaine d’artistes … et, je redécouvre MERIC quand j’ai eu envie de décorer le studio. Il fallait dessiner et donner une envie du studio. C’est là où je réussis encore à faire appel à mon tatoueur qui recontacte MERIC. Entre temps, j’avais ramené pas mal d’appareils, caméras et éclairages professionnelles, tout ce qui était complet pour pouvoir faire un studio. J’avais une idée qui était très bien pour la jeunesse camerounaise, mais sur 100 camerounais qui disent je vais chanter, en fait ils ne sont pas encore prêt. C’est pour ça que la musique camerounaise aura encore du mal à exploser. Quand vous vous rendez compte que vous prenez quelqu’un au village, vous le ramener en ville, vous le nettoyer, en fait vous le faites recommencer tout son parcours. Et dès qu’il y’a une petite étoile, vous lui dites ô vous chantez bien, c’est le vécu que vous avez donné directement. Mais il commence à se prendre la tête et insulter son producteur à gauche te à droite … Quand il vient vous voir une première fois, il n’a pas de famille. Il n’a pas de mère, il n’a pas de père … Mais dès qu’il a une petite visibilité, déjà même dans la rue, tu lui dis ton clip ce n’est pas mal, c’est là où la famille ressurgit. C’est là où il commence à te parler de sa mère, de son papa et … Et c’est ça qui m’a permis de me rasseoir et dire que je réfléchis pour une nouvelle procédure. A ce que je sache, MERIC a été un ami, un artiste pour moi. Pas un artiste genre il était à mon école, il fallait que je lui dise nanani nanana. MERIC était un artiste pour moi parce qu’il fallait que je lui donne une possibilité pour pouvoir émerger. Tous les jours, je lui disais que la vie d’un homme tient au bout d’un fil. A force de faire ce que vous êtes entrain de faire, vous avez des détracteurs un peu de partout, mais ça ne vous empêchera pas de travailler. L’histoire, elle est trop longue. Ça peut écrire des livres, ça peut faire des films. Moi, j’ai connu MERIC parce qu’il avait du talent. Et beaucoup de camerounais ne reconnaissait pas son talent. Ce que moi je peux dire à la rigueur, après c’est de la comédie. Les gens viennent dire « ôhh ce garçon, ôhh il était talentueux… ». Demandez à ces personnes qui parlent et qui montent qui descendent, et disent tout ça. Qui est venu voir MERIC ? Pour dire que bon MERIC, pour qu’on puisse valoriser ton talent, il faudra que tu fasses ça, il faudra que tu fasses ça ! Personne !!! Il n’y a que Jacky Kapo qui est venu au Cameroun en fin 2011 et quitté en 2013 ! Parfois, on a commencé à dire, oui, c’est monté c’est descendu. Est-ce que tu sais que ce mec est entrain de t’exploiter ?! C’est tous ces détracteurs. Aujourd’hui, c’est encore tous ces détracteurs qui viennent dire que c’est Jacky Kapo qui l’a vendu dans le Fâmlâh ! Le Fâmlâh n’existe pas dans ma famille. Je n’ai jamais connu depuis que je vis. Je suis un enfant de Yabassi ! Je suis Bamiléké mais j’ai grandi à Yabassi. Je connais les principes de Yabassi, je connais. Je ne peux pas dire que je connais comme poche mais comme mon deuxième village. Quand moi, j’ai lu ce truc sur internet, en disant que j’ai du vendre MERIC à 555 555 555 555, euh moi, ça m’a fait de la peine, ça m’a amusé. C’est pour autant que j’ai copié le message, j’ai fait parvenir le message à tous mes amis, à tous mes proches. MERIC même avant de mourir, j’ai eu des petits soucis avec lui, mais je lui ai dis MERIC, je suis un homme j’ai du cœur, je ne suis pas un diable… Mais moi, ce que je sais c’est que j’ai toujours fait du bien aux gens, et comme derrière ils n’ont jamais reconnu le bien. Ce n’est pas parce que vous avez fait du bien aux gens que vous attendez du bien. Non ! C’est la vie, elle est faite ainsi. Vous voyez pleins de jeunes au Cameroun qui sont dans la misère, qui galèrent, qui souffrent mais quand vous allez les retirer de là, ils vont se transformer et devenir Mobutu. Sur 20 millions d’habitants de camerounais, il y’a 1% qui sont honnêtes, le reste c’est des Mobutu !!! Tu vas tout leur donner mais ils vont te faire du mal ! Et tout ça, j’ai dit à MERIC que ne t’en fait pas. Je suis ton conseiller, je suis ta main droite. Je suis comme ton père, je suis comme ta mère paix à son âme, elle ne vit plus aussi. Tu m’as expliqué ton parcours dans la vie, tu as presque le même parcours que moi, parce que je me suis battu tout seul. Jusqu’aujourd’hui il n’y a ni mon père, ni ma mère qui est venu me dire ouais ça se passe comme ça, ouais vas-y comme ça… bon, peut-être mon père m’a un peu donné l’éducation ! Ma mère aussi elle était entrain de se chercher, comme vous connaissez dans les familles Bamiléké !!! L’enfant doit voler de ses propres ailes d’abord. En quittant du Cameroun, j’ai produit un artiste qu’on appelle MC Djoboloss. Et en quittant même du Cameroun, c’était l’embrouille parce que si vous allez sur Youtube, vous allez voir une pluie de clips de MC Djoboloss. C’est Jacky Kapo qui l’a fait. J’ai payé des studios. Il y’a un studio à Bepanda qu’on appelle le Square Blue. J’ai payé toutes les factures, j’ai ramené et des cartes sons là-bas, pour pouvoir enregistrer Djoboloss et vous pouvez lui demander dans la rue… Et je n’ai jamais reçu un seul son de ce MC Djoboloss avec les données, comme vous comprenez que le Camerounais est méchant. Alors que ça a été payé. La facture a été réglée. S’il fallait même que quelqu’un me donne de l’argent, ça devait être ce monsieur qui devait me donner de l’argent. Je suis venu chez lui, je lui ai dit qu’il faudrait que je masterise le son, et que je les remixe, est-ce que vous pouvez me donner les données du son ? Il m’a dit carrément non ! Il faudrait que tu me donnes 30 000 F Cfa. Je lui ai dit que « J’ai enregistré des trucs chez toi à pas moins de 500 000 F Cfa, la meilleure chose que tu trouves à me dire c’est de donner 30 000 F Cfa pour que tu me donnes mes données, les données du son qui m’appartiennes à moi ? » ! Je lui ai fait cadeau avec. Je lui ai dit tu peux rester avec, il n’y a pas de problème ! En ce qui concerne MERIC, je n’ai pas trop envie de parler trop de ça, c’est juste que la famille retourne trop sa veste ! Je ne sais pas si c’est son petit frère, mais je sais qu’il y’a un seul Dieu sur Terre qui est moi, je suis mon dieu sur Terre. Et après, s’il faut qu’un autre Dieu vienne me juger, c’est le Dieu Tout-Puissant qui est au ciel, parce que  nul n’est parfait pour pouvoir juger l’autre. Je ne juge personne, je n’ai jamais jugé personne ! On m’a toujours fait du mal, mais j’ai simplifié tout ça là. Donc, le petit frère de MERIC qui est dieu pour dire que j’ai vendu son frère dans le Fâmlâh, s’il peut le prouver, il le prouve. Moi, je sais que les Eto’o Fils ont été transféré dans les clubs aujourd’hui, et ils vivent de ça, parce que ça été un coup de jackpot… Si j’avais pris le tableau de MERIC et je venu en France, j’ai vendu, je suis entré au champ avec, Dieu me pardonne.  Et, en vous passant le message, son petit frère m’appelle presque chaque semaine pour me demander l’argent des tableaux ! Et jusqu’aujourd’hui, un seul de ces tableaux, je n’ai pas vendu parce que c’est la vidéo qui pourra déterminer tout ! En passant aussi, j’ai fait plein de documentaires avec MERIC ! Il parlait de son parcours, de sa vie des gens qu’il n’aimait pas, des gens qui voulait sa peau… En fait, je ne veux entrer dans les problèmes de famille mais j’ai encore des messages que MERIC m’a envoyé pour me demander mille fois pardons pour le mal qu’il m’a fait, qu’il ne pouvait pas imaginer que ce que moi je lui disait, c’était des conseils pour lui. Sa femme aujourd’hui, si elle a la vie sauve, c’est bien moi Jacky Kapo, qui ai pris mon argent de mes films pour adultes que je fais, qui a pris ça et qui a envoyé au Cameroun pour qu’on puisse opérer sa femme… j’ai des preuves, des factures, j’ai des trucs. Je suis arrivé en France, je n’avais plus un centime dans ma poche parce que j’ai dépensé plus de 100 000 Euros au Cameroun. Tout était allé dans l’eau. Je suis remonté avec des tableaux parce que j’ai créé une association qui était faite pour les enfants de la rue au Cameroun. Et cette initiative que j’ai prise, c’était moi, MERIC et le reste des petites personnes  qui étaient à côté. La participation de MERIC dans l’association c’était de faire des tableaux, soit faire des expositions et à les présenter chez les responsables de ces œuvres.  Et les responsables de ces œuvres devaient faire des virements ou des chéquiers, parce que dans une association, on ne donne pas l’argent en main propre… Dans ces tableaux, l’argent devait servir à MERIC de pouvoir voyager partout dans le monde, pouvoir présenter les trucs comme Enfant de la Rue parce que quand il est quitté de Yabassi pour arriver à Douala, il a galéré. Il a dormi dehors, il a fait tout ça ! Mais quand on arrive du village, on a besoin de prouver, on a besoin de faire ceci, on squatte d’abord un peu dans les rues. C’est pour ça que j’ai créé cette association GIC Nanga Boko. Et puis, MERIC était un membre de l’association, il avait aussi ses participations comme moi. Une association à but non lucrative. Peut-être à la fin, dans les tableaux que je devais vendre, ou que MERIC devait exposer au Cameroun, 30 à 40% devait aller à MERIC. 30% devait aller à l’association, et peut-être le reste devait aller dans les caisses de l’association pour pouvoir payer des voyages, des déplacements et des aides pour les enfants qui veulent chanter, dessiner, ceux qui n’ont pas de suivi, etc. Bon, après maintenant Avenir dit que Jacky Kapo l’aurait vendu à 555 555 555 F Cfa. Ce petit frère la même, je ne le connais pas. MERIC a eu l’occasion de me présenter sa mère, son père et son frère. Pour lui, il me disait que c’était tout pour eux. J’avais simplement dit à son père que « je ferai tous mes efforts pour mettre son fils au niveau ». Jusqu’aujourd’hui, les Samuel Eto’o Fils ont eu de l’argent grâce au football. Pourquoi pas MERIC gagner de l’argent grâce à son talent de dessinateur, de peintre ! Et mettrai tous les moyens en jeu pour pouvoir le faire. Quand MERIC a commencé à raconter aux gens qu’il m’a envoyé en France, j’ai vendu ses tableaux, j’ai payé la voiture, j’ai fait ceci cela, je ne vois pas l’argent ! ça a commencé à me troubler, ça m’a tellement mis mal à l’aise. Il m’a appelé une fois quand son fils est né pour qu’on puisse opéré sa femme. Après, MERIC se disait que l’argent que j’ai envoyé c’était l’argent des tableaux vendus. Pourtant, ce n’était pas vrai ! Il m’a envoyé un message en me disant que son fils est mort. Bizarrement, c’est Dieu seul qui connait comment est ce qu’il fait ses choses. C’est Dieu seul qui est le maître de l’homme sur terre.  J’ai écouté le message, le répondeur et j’ai dit comment l’enfant de MERIC peut mourir alors que j’ai envoyé de l’argent pour qu’on puisse faire les soins. Merci, je n’étais pas seul. J’ai appelé un ami de MERIC avec qui il trainait à Douala ensemble, qui est ici à Paris. L’ami me dit que pendant  l’enfant de MERIC ne peut pas mourir et il ne me le dit pas ; c’est pas vrai. Je donne le crédit  à cet ami de MERIC. Il appelle MERIC devant, il met le haut-parleur. Il dit comment va l’enfant, il dit l’enfant « va bien, ses jours ne sont plus en danger » !!! C’est là où moi-même, je disjoncte, je pète un plomb. Je deviens carrément dingue. Je me demande pourquoi ça, je suis dans quel monde là ? Quelqu’un que je ne dormais pas, je passais des nuits blanches parce que je voulais trouver une solution pour pouvoir le sortir de la galère, comment est-ce qu’il peut venir dire des choses comme ça là ! J’appelle la mère de mon enfant au Cameroun, elle dit non, le mec est venu ici, il nous a dit la même chose ! C’est là où la mère de mon enfant appelle la belle-mère de MERIC et elle dit « ma fille, vous avez trop contribué pour que cet enfant là soit en vie hein. L’enfant est là, ses jours ne sont pas en danger ». C’est là où je rappelle Mathématik de Petit Pays qui me dit que « Kapo, il faut qu’on gère l’affaire ci ». je viens, je l’invite, on est dans ma voiture, on appelle MERIC ensemble et Mathématik lui dit que « MERIC est ce que tu sais que les tableaux dont parles là, j’ai vu ça chez Jacky Kapo et chez mon Manager qui est à Paris, il n’a pas vendu un seul de ces tableaux. C’est son argent qui est à la sueur de son front qu’il t’a envoyé pour que tu puisses sauver ton enfant ». MERIC entre temps, a commencé un peu à banaliser, il croyait que Mathématik mentait, il ne disait pas la vérité. C’est quand j’amène son ami pour les voir qu’il appelle MERIC pour lui dire que « MERIC, tu as fait la connerie, la pure bêtise ; franchement, je vois le fonctionnement de ce mec en France, il ne parle que de toi. Il n’a jamais mal parlé de toi… ». Sa femme, elle est là. Vous pouvez demander à sa femme au Cameroun. Je ne sais pas combien de Mbenguiste arrive au Cameroun, il est simple, on dirait un clochard. On dirait quelqu’un qui n’a jamais fait l’Europe ! Moi, je ne suis pas complexé. Je ne viens pas au Cameroun pour montrer les vestes ou aller dans les boites de nuit, dégager les six bouteilles de champagne parce que je suis arrivé. Je viens au Cameroun parce que si je peux enlever un Camerounais dans la misère, je serai content. Je ne viens pas au Cameroun pour donner à boire aux gens et les laisser demain continuer dans le jonglage, non je ne suis pas comme ça. Je ne bois pas je ne fume pas ! C’est ça qui me faisait aussi m’attacher à MERIC ; il avait presque la même vision que moi mais il fallait qu’il soit épaulé par quelqu’un qui devait lui dire comment est-ce qu’il doit marcher. Qu’est ce qu’il doit faire et ne doit pas faire ? Il avait juste un problème d’orientation et après, ça venait tout seul. Je lui disais que ça ne sert à rien de faire des portraits. Essaye de faire des créations, essaie d’imaginer tes choses. Va quelque part à Akwa, tu t’assoies, tu dessines, tu fais des expositions… ça c’est valable ! Mais maintenant, tu peux faire des portraits parce que tu veux captiver des personnalités, pour organiser après des ventes privées. Il a compris, mais je ne sais pas, le diable ne marche jamais seul. Après à un certain moment, il a perdu la raison… Il m’appelle après il me dit Jacky Kapo est ce que tu peux me rappeler ? Je dis non, je n’ai pas d’unité pour te rappeler. Bon, après c’est sa femme qui m’appelle pour me dire « si moi, je prends le téléphone pour t’appeler, c’est que tu pardonnes mon mari » ! A l’instant, je demande à sa femme que raccroche, je te rappelle ; c’est là où sa femme me dit que « est-ce que tu sais que ton ami est souffrant ? Ton ami veut te demander pardon. Ton ami veut reconnaitre ses erreurs ». Et, il m’a parlé, il m’a parlé et je lui ai passé la femme avec qui je vis. J’ai tout dépensé au Cameroun si bien que quand je suis allé en France, j’étais obligé d’aller faire une colocation avec une dame. Donc, chaque mois, au lieu de payer des loyers exorbitants, je préfère payer une petite part, qui pourra me permettre de gérer d’autres situations au Cameroun. C’est comme ça que MERIC parle avec moi ! C’est comme ça qu’il dit que ça va aller. Je dis que mon frère, ce qui ne tue pas l’homme, le rend fort. On me dit toujours qu’il est malade, ça ne va pas, c’est la mère de mon enfant qui m’appelle encore pour me dire effectivement, il est malade, ça ne va pas ! Après, quand je parle avec lui, il m’envoie le message, il me dit « Mollah comme tu vois, ça va, j’ai bien dormi dans la nuit parce que franchement ton pardon là m’a beaucoup soulagé, ça m’a redonné une confiance. J’ai juste quelque chose à te dire, les gens ne sont pas bien, les gens sont méchants, les gens sont ceci cela »… J’étais surpris que je l’appelle, on me dit que MERIC est sorti alors qu’il était souffrant. Bon, après qu’il soit décédé, c’est la femme de Mathématik pour me dire que MERIC est décédé ! Je dis comment ça ?! Arrête, arrête de me raconter  les choses. Ne me dis pas que c’est la même histoire qu’on m’avait dit qu’Ama Pierrot est mort pour faire le buzz… Donc, dans ma tête, c’est juste le buzz que les gens veulent créer autour de son dos. Mais elle me rappelle encore pour me dire que je vois ça sur Facebook, partout ! Moi-même, je vais sur Facebook, je vois mais je ne peux pas accepter… J’ai un ami qui est Canal 2 qui me di qu’il faut que la preuve vienne d’abord ici pour que moi je puisse accepter que MERIC est mort. C’est le lendemain matin qu’il m’envoie un message pour me dire qu’effectivement MERIC est mort ! C’est là où je mets les mains sur la tête… Après même pas deux jours, je vois un message sur le Facebook de son petit frère qu’il paraît qu’un producteur en France nommé Jacky Kapo aurait du vendre MERIC dans le Fâmlâh à une somme de ceci cela ! je suis resté là, j’ai dit eukiééh les camerounais ! Ils ont sorti tout… J’appelle la belle-mère de MERIC parce que je veux causer avec sa fille et elle  me dit que sa fille n’est pas là parce qu’il n’y a que sa fille qui connait la vérité dans tout ça, la mère de son enfant qui connait toutes les vérités, qui connait que quelque soit ce que vous allez dire, Jacky Kapo n’y connait rien dans cette affaire. Bon, il y’a aussi un problème ! Quand vous êtes camerounais, et on dit qu’il est mort de foie de…, etc, et que la famille vient contester que ça c’est des bobards, la science c’est des conneries. Ça veut dire qu’il y’a encore beaucoup d’éducation à faire. Moi, je dois normalement porter plainte pour diffamation. Je ne suis pas méchant mais pour ma sécurité à moi, parce que si quelque chose m’arrive au Cameroun, on va dire que c’est ceci cela, alors qu’il y’a toutes les preuves qui montrent comme quoi je suis allé dans une bonne lignée avec ce mec pour pouvoir lui donner un avenir meilleur. Même jusqu’à maintenant, s’ils connaissent les gens qui peuvent venir chercher ces tableaux parce que ça ne me sert à rien, ça ne me servira plus à rien. Ce n’est plus important pour moi. C’est pour son fils parce que si on se battait là, c’était pour son enfant, pour lui, sa femme et peut-être moi ! Mais maintenant, il n’est plus là, je vais faire comment ? Si je peux créer un musée en France mais si déjà avec des conneries comme ça… La famille attend sa mort pour pouvoir récolter les sommes ? Il n’est pas Micheal Jackson ! Il devait ramener de son vivant autant ou plus, mais pas après sa mort ! C’était un génie, c’était un talentueux, les camerounais n’ont jamais reconnu ce talent. Son père marche avec un document que c’est le Ministre de la Culture en 2000 qui l’a récompensé à Yabassi, parce que le petit a dessiné le Ministre de la Culture sur Un format A4 et le il le Ministre n’en croyait pas. Mais ça n’a pas suivi. Il a gagné plein de concours mais qu’est-ce qu’on a fait pour lui ?

 Merci pour ces nombreux éclaircissements. Il est important ainsi de revenir à la source. Mais étant donné que vous détenez toujours les tableaux, que comptez-vous en faire ?

Mon projet à moi, c’était d’abord de finir les projets que j’avais à faire. L’arbre d’un homme ne meurt pas, c’l’homme qui meurt. Quelque soit ce qu’on va dire de Jean Miché Kankan, il a laissé les œuvres qui ne mourront jamais. Demain peut-être à 18 ans, son fils pourra être propriétaire de ces tableaux. Tu peux pratiquer la loi. Les tableaux n’appartiennent ni à MERIC, ni à moi. Ils appartiennent à l’association. Tout ça c’est le bien matériel. Vous auriez déjà vu un milliardaire qu’on enterre avec son coffre fort derrière son corps billard ? ça n’existe pas… Aujourd’hui, si Jacky Kapo décède, il a juste les œuvres qu’il a mis sur pied. La seule chose que les gens vont retenir c’est ce que j’ai fait de ma vie. Pour les tableaux, il faut encore un professionnel pour les remettre sur les cadres. Ce que je comptais faire de c’est de renvoyer à la famille. Où ils font le taro avec ou ils font la sauce avec, n’importe quoi, ça les revient ! L’association a 10 000 façons de pouvoir exister. Il n’était pas le gérant de l’association, il était un membre. Mais maintenant s’il n’existe pas ou si moi-même je n’existe pas, l’association doit fonctionner, il y’a toujours la relève !

Dites-nous un peu il se pourrait que MERIC ait vomi un bout de papier sur le quel était inscrit les fameux chiffres décodés par un miroir. Selon vous, que signifie cette mascarade ?

J’ai grandi à Yabassi et c’est le temple mythique… Ce que je disais à MERIC tous les jours c’est que l’art que tu pratiques, c’est une magie. Et la magie, c’est ce que toi tu sais faire et que moi je ne sais pas faire. Donc, c’est ta magie à toi ! il arrive que les Yabassiens sont tellement croyant de la magie que pour eux, tout peut-être possible. Comment quelqu’un de son mourant, peut vomir un plastique avec une bague dedans et puis, la somme que MERIC a été vendue, ça c’est des conneries ! C’est ce qu’on appelle au Cameroun, le Chiba (la calomnie, ndlr) ! et en même temps du spirit. Ça c’est du cinéma. Il suffit juste que quelqu’un mette la bague entre ses mains, et puis c’est une mise en scène… C’est tout ça, qui a fait que ce mec décède même !!! parce qu’il est inadmissible qu’un enfant est malade, amenez-le à l’hôpital, mettez-le sur perfusion… En ce moment là, on pouvait aller dans des radios dire et parler… Qui a compris que MERIC était malade ? Quelle radio ? Quel Télé ? On a seulement compris qu’il est mort ! Même dans la logique des choses, il y’a des choses qui ne trompent pas, au lieu de doigter les gens … S’il était en Europe c’est qu’ils sont déjà toues en prison ! On ne s’amuse pas avec la vie de quelqu’un.

C’est vrai qu’on vous nous apportez beaucoup d’éclaircissements par rapport à tout cela mais on vous accuse d’avoir tué MERIC pour engranger une fortune. Que répondez-vous définitivement à ces accusations ?

MOI ? Hum ! (Rires) ça m’amuse ! J’ai tellement eu l’habitude en fait… quand le fusible pète, le disjoncteur reste indemne ! Tout ce que j’ai envie de dire depuis, c’est de laisser la naïveté de ces personnes… Je ne sais pas s’ils ont un cerveau ! Je n’indexe personne. Mais ce n’est pas comme ça qu’aujourd’hui, un camerounais doit réfléchir. C’est pour ça que la musique a du mal à prendre de l’ampleur. Deux personnes qui voient clair ne peuvent pas s’entendre. Le camerounais croient tellement qu’il voit clair… Et on reste toujours autour du pot ! Demain, quand tu vas ramener quelqu’un et tu lui dis, il faut que je fasse ci ou ça et tu as 10% ; quand il va voir que tu es entrain de transpirer, ça ne doit rien lui mais dès le public va l’acclamer, il va commencer à se prendre la tête. Les américains ont compris. Et en Afrique, c’est les Arabes et les Nigériens… Parce qu’il sait que la chance là ne vient que de lui. Si on laisse cette chance là…

Vous nous avez signifié que vous faites des films à caractère pornographique, parlez-nous de cette vie là, de producteur ?

Ce que j’ai à dire sur ma vie de producteur c’est un choix de vie … Il arrive parfois qu’on peut être bon footballeur, on n’a pas la chance de percer dans ce milieu. Et après, on se retrouve à laver les plats dans des bars et s’occuper des poubelles partout. Je suis arrivé, j’ai été éveillé, j’ai compris que dans la vie quand tu as une occasion, saisis-la du moment que tu exerces sans verser de sang. Tu ne tues personne. Donc, j’ai ma société en France, qui est Jacky Kapo et qui ne fait pas que dans la production des films pour adultes mais aussi dans la production de film normal, de clips vidéo, en fait vous avez tout mon parcours sur internet. Celui qui me ramène un projet, si je vois que je vais gagner, je me donne là dedans. Moi, mon métier à moi je suis acteur producteur. Maintenant, les gens qui prennent bien, qui ne prennent pas bien, c’est leur problème. La vie est faite des ennemis et des amis. Mais n’empêche que vous ayez de fan !

Est-ce que vous comptez vous installer au Cameroun plus tard ?

C’est le village, je suis né là-bas. J’ai grandi là-bas. C’est le destin, si on le connaissait c’est qu’il y’a beaucoup de choses qu’on ne devait pas faire. Le fait d’être acteur-producteur de films pour adultes, c’est arrivé que ça m’a trouvé et j’ai fait avec. Tout ce que je fais, c’est pour le Cameroun. Il y’a toujours les artistes que je suis au Cameroun et ici. Si je n’avais pas d’amour pour le Cameroun, avec tout ce que j’avais eu comme misère au Cameroun, je l’aurais plaqué ! Et aujourd’hui, il y’a des gens qui ont une vie aisée grâce à moi au Cameroun. Ils vivent bien parce que Jacky Kapo leur a donné l’opportunité de pouvoir être des hommes ! Si vous voyez quelqu’un qui a fait plus de 20 ans de rue, vous l’avez nourri… J’étais le seul mec qui investissait sur quelqu’un que tu ne sais même pas que tu vas gagner mais j’ai plaqué tout et je suis passé à autre chose ! Ce MC Djoboloss, il avait 1000 FCfa par jour. Et il fallait qu’il mange, qu’il fasse des choses… Combien de maison de production offre cela au Cameroun ?

Nous espérons que le futur sera moins chaotique par rapport à toutes ces accusations, par rapport à toute cette histoire !

Oui, ça veut dire que tout ce qui ne tue pas l’homme le rend fort. Ça m’a muri, ça m’a rendu intelligent. Il y’a beaucoup de gens que je ne fréquenterai plus parce que la vie est ainsi. Maintenant, s’il faut que je prenne quelqu’un à mon épaule, il faut seulement beaucoup de prudence et beaucoup d’organisation. Donc, c’est pour ça que je ne voudrais plus m’investir à tord et à travers parce que c’est pour l’amour d’abord, non ! Il faudrait que quand je m’investis, ça protège mes arrières et que demain je puisse gagner. Donc, il ne faut pas que demain, je vienne juste parce que j’ai de l’amour pour la personne et automatiquement, je sors la personne de la galère parce que ça ne m’a pas avancé. Ça m’a plutôt tué ! Tous les appareils que j’ai ramenés au Cameroun, j’ai été obligé de les laisser au pays…

Un mot sur un DJ Kengol ?

C’est mon petit frère. On n’est pas de même mère mais il est très talentueux. Il faut un peu d’organisation. Il a de l’avenir…

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