ExpositionInsideInterviewLight On

Tito Valery : « Le Nord-Cameroun garde espoir malgré Boko Haram »

C’est le témoignage en images de la vie au Nord-Cameroun, découlant d’un périple qu’ont initié quatre jeunes camerounais ambitieux et soucieux d’apporter leur aide aux familles désertées et aux réfugiés. L’Exposition THE NORTHEN SURVIVORS, 8ème solo de Valeriy TITO très connu sur le petit écran et depuis reconverti à la photographie professionnelle, raconte alors le vécu de pauvres innocents dans un monde de terreur certes, mais dans lequel survivent espoir et courage. Tito nous en dit plus…

Bonsoir Tito, on s’en veut presque de te prendre fortuitement dans le cadre de cette énième exposition, THE NORTHEN SURVIVORS,  au Street Corner ; l’ouverture a eu lieu il y a quelques jours et a drainé pas moins de deux cent personnes… Tu peux nous en dire plus ?

Merci culturebene d’être venu, c’est le plus important. L’exposition porte le nom : The Northen Survivors (Les survivants du Nord), et vous comprenez bien qu’il s’agit du Nord Cameroun en droite ligne avec ce qui s’y passe. C’est ma 8ème expo solo, j’ai pu compter sur la collaboration de l’Association SMILE & Peace de monsieur Jessy Happy Ndongo, initiateur de Smile for peace street. En fait cela découle d’un voyage que nous avions effectué à quatre du côté du Nord et de l’Extrême-Nord du pays notamment à Maroua voire des zones plus reculées vers la frontière du Tchad et nous avons pu nous rendre dans des camps des refugiés (on y retrouve plus de femmes et d’enfants que d’hommes)qui fuient la menace terroriste en désertant leurs villages respectifs et leurs pays. Ce périple nous a pris quatre jours, du 17 au 21 Mai dernier. On en a profité pour remettre des dons à quelques familles notamment des habits, des chaussures, de la nourriture. Alors nous avons ramené ces images que vous voyez, pour raconter un peu l’ambiance qui y règne, la terreur parfois et même la tristesse de ces familles, leur courage, sans oublier le plus important, « l’espoir », qui ne les a jamais quitté. Cette exposition est un dérivé d’un projet ambitieux qui continuera l’année prochaine, au mois de février, et on fera le déplacement avec encore plus de personnes, des bénévoles qui iront assister ces réfugiés. Ces derniers leurs donneront des connaissances, leur apprendront comment tirer profit de la terre qui les accueille en cultivant. C’est un peu ça l’esprit qui entoure ce projet.

Et en ce moment précis, nous sommes tout juste devant une photo, l’une de vos préférées, qui porte le nom MON HERITAGE. C’est quoi l’histoire ?

C’est la photo en noir et blanc d’un gamin qui devrait avoir 8 ans, debout et tenant une grande bicyclette qui visiblement a appartenu à son feu père. Sur cette photo ce qui frappe c’est le sourire innocent de ce gamin qui semble ne pas saisir la situation, le fait que ses parents aient été assassinés par la secte lui échappe complètement. Cette photo renvoi aussi à l’espoir, en voyant des gens qui continuent à sourire malgré eux et malgré tout, c’est incroyable !

Alors, combien de photos au total ?

Il y en a 20, mais le choix n’a pas été facile car toutes étaient très pertinentes ; au départ on en avait plus de 1000, vous imaginez… Je tire encore un grand coup de chapeau au commissaire de l’expo Landry Mbassi, c’est la quatrième fois qu’il assure ce poste à mes côtés. Nous sommes quittés de 1000 à 200 photos puis on en a retenu une vingtaine. Cette exposition est itinérante parce que nous partirons d’ici pour une vente privée qui se tiendra dans quelques jours, avant de rejoindre la ville de Douala, puis Buéa et hors du Cameroun parce qu’il est important de raconter notre propre histoire au lieu toujours de laisser faire les médias occidentaux notamment France 24, j’ai rien contre eux, mais nous sommes quatre jeunes et nous avons eu le courage d’aller sur le terrain voir ce qui s’y passe. Ces images sont des témoignages vrais des moments vécus.

Des images fortes et saisissantes dont nous témoignons déjà l’authenticité… Mais au-delà de cet élan social, auriez-vous été confrontés à des difficultés le long de votre périple ?

Très honnêtement, Oui ; les routes sont mauvaises, le voyage était très long et fatiguant, et nous transportions des vivres de près d’une demi tonne. Sans oublier que les zones que nous parcourions sont des zones de tension en ce moment. Mais à la simple vue de ces enfants traumatisés qui malgré tout trouvent le temps de jouer, de sourire, franchement ça berce le cœur. D’où la photo principale de cette exposition qui porte le nom PETIT SŒUR, sur laquelle on aperçoit petite fille le regard incertain vêtue de noir avec le voile et autour d’elle tout est flou. Cette « petite fille » aujourd’hui stigmatisée, parce que involontairement manipulée par Boko Haram. Elle n’a pas choisi cette réalité, et le destin lui impose le choix d’être une « proie » de tous : boko haram et même les siens. Le but de cette expo n’est pas de chialer, mais de raconter la bravoure, le courage de ces familles.

Merci Tito pour ce moment ; peut-être que tes contacts seront utiles à plus d’un pour plus de détails sur ce magnifique projet…

Bien sûr, je dis déjà merci à Henri qui nous a donné l’espace, c’est un jeune qui œuvre pour le développement de la culture de notre pays. Mon mail c’est chifdaz@yahoo.com ou  m’appeler au 675 39 67 67. Merci à vous www.culturebene.com et continuez le bon travail.

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page