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Rodrigue Tapeo, président du comité d’organisation de Sahel Fashion Night : «Les communes doivent investir dans le secteur de la mode…»

Quel bilan faites-vous de la 1ère édition de Sahel Fashion Night ?

Tout d’abord permettez-moi de saluer la nouvelle dynamique impulsée par la rédaction de votre tribune de promouvoir les valeurs culturelles locales. Sahel Fashion Night 2015 a été pour nous une consécration dans la mesure où le comité d’organisation à eu plus que les résultats qu’il espérait en terme d’acquis. D’abord il faut noter que c’était l’édition pilote du Festival qui s’est voulu sobre et centré uniquement sur la soirée de gala.  Malgré la nouveauté de l’événement, nous avons connu d’important soutient institutionnels notamment le Ministère des Arts et de la Culture et la Communauté urbaine de Ngaoundéré qui ont parrainés la manifestation du 5 décembre dernier. Au delà, la réaction des stylistes a été impressionnante avec 11 créateurs qui ont  présenté leurs collections. Le public n’était pas de reste malgré le doute qui planait au vue des chèques souvent enregistrés dans l’événementiel.  Et comment ne pas terminer ce bilan par la présence de Dany Muna à Ngaoundéré qui a honoré nos partenaires et invités de son immense talent. Encore merci à ceux qui ont cru à ce projet du Groupe FAD’ART depuis le début au premier rang desquels les médias nationaux et internationaux dont l’Œil du Sahel en fait partie.

Comment se prépare la seconde édition et quelles seront les innovations cette année?

Cette 2e édition constitue en lui seul un gros challenge pour le Groupe FAD’ART promoteur au vue de sa diversité de plateaux proposés. Pour une fois dans l’histoire, le public aura l’opportunité de se plonger dans les racines de la Mode sahélienne à travers un festival elle dédié. En effet, du 02 au 05 novembre se tiendra à Ngaoundéré Sahel Fashion Festival dans sa configuration grand format. En plus de cette avancée, nous avons voulu mettre en avant les acteurs de premier ordre dans la préservation de cette richesse qui fait l’originalité du sahel africain dans le monde entier.

C’est à ce titre qu’une femme a été désignée Marraine en la personne de Madame Kildadi Adda Koulsoumi qui n’est nul que l’une des épouses de Kildadi Boukar, Gouverneur de l’Adamaoua. En plus, les institutions ou structures agissant dans l’encadrement des  couturiers ont été convié, certains Lamidats invités à venir exposer les tenus datant d’il y a 13 siècles pour que les gens s’en inspirent, les participants de plusieurs pays du continent seront présent, entre autres innovation. Dans le fond le menu sera dense et intense à savoir les conférences débat, ateliers de création pour un partage de techniques entre stylistes, la foire exposition, la street fashion et les séquences culturelles et touristiques. Comme le veut la tradition des festivals, les meilleurs seront célébrés pour encourager la créativité.

Quels sont les ambitions de Sahel Fashion Festival dans l’ensemble ?

Pour faire simple et juste, le Groupe FAD’ART espère par cette initiative imposer la mode sahélienne dans l’univers fashion très concurrentiel et fortement dominé par les tendances étrangères au détriment de nos valeurs locales.   Ce ne sera pas facile car les ainées et les médias on contribuer à construire cette orientation extérieure de la mode décalée de nos réalité mais nous savons la jeunesse africaine prête à s’approprier ses cultures.

Peut-on dire que Ngaoundéré est la capitale de la mode sahélienne ?

Bien évidement de part sa position géographique de ville carrefour de l’Afrique, en étant au centre du Cameroun et voisine de trois pays ainsi que 5 régions. C’est naturellement un haut lieu de brassage et le Groupe FAD’ART y participe simplement en y ajoutant une autre étoile et pas des moindre « Sahel Fashion Festival » qui drainera du beau monde dans la cité cosmopolite et terre d’accueil.

Que pouvez-vous dire à propos de l’état de santé de la mode sahélienne en ce moment ?

Faut voir les choses en face, la mode sahélienne est malade mais pas agonisante. C’est simplement une petite fièvre qui vas très vite passer quand on voit le réveil actuel impulsé par certains créateurs à l’instar de Fanta Labaï avec Fany Fashion, AKB fashion, etc., qui font un travail formidable non seulement de pédagogie, d’encadrement mais surtout de développement de ce secteur sans complexes aucun.

Quels sont les freins au développement des métiers de la mode dans la partie septentrionale du Cameroun selon vous ?

La plus grosse difficulté vient d’abord de nos gouvernants et institutions dont les communes qui tardent à comprendre que la meilleur manière pour nous de nous démarquer est de brandir et faire valoir ce que nous avons de particulier et non de persister dans les standards sans aucune attractivité. Voyez-vous si nos communes pouvaient investir dans la diversification des secteurs, les populations se sentiraient plus considérées et apporteraient plus d’impact au développement local. Nous nous enlisons dans une routine stressante qui décourage plusieurs entrepreneurs. Or pourtant la nature a horreur du vide et l’homme besoin de changement autant la société d’innovation. Avec un peu de moyen, de soutien et d’accompagnement, les jeunes africains sont capable de beaucoup en témoigne les nombreuses initiatives qui font la fierté de toute l’Afrique dans divers domaines. Le Groupe FAD’ART s’inscrit dans cette démarche évolutive qui voudrait combler autant que possible les vides mais cela ne saurait être possible de façon isolé et délaissée. C’est ensemble que nous ferons de notre culture de véritables industries porteuses de croissance et génératrice d’emploi dont les jeunes ont fortement besoin.

Quels sont les possibilités de développement pour la mode et les créateurs de mode au Sahel ?

Énorme ! C’est étonnant de voir qu’après toutes ces années de travail, on dirait que la mode sahélienne vient à peine d’acquérir son indépendance. Dans le secteur du pagne, on note que le pagne traditionnel filé à la main est très prisé, rare et coûteux. Ce qui veut dire qu’il est temps de soutenir ceux qui veulent revenir au métier de Tisserant en voie de disparition si on s’en tient seulement au cas de la région de l’Adamaoua. Voyons maintenant les couturiers qui malgré leur nombre n’arrivent pas à servir la demande au point ou les chinois les prêtent déjà main basse pas forte. L’industrie qui ont l’opportunité à travers la mode sahélienne de rehausser l’éclat du textile local. Et que dire de l’agriculture, fournisseur de la matière première le Coton qui devrait connaitre un essor avec le retour aux sources vecteur un accroissement de la transformation ainsi que la consommation sur place.

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