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Prince Eberreipy : « C’est triste qu’au Cameroun les défilés de mode soient un divertissement ».

On tout d’abord lever un équivoque ; lors de votre récent point de presse, il a été dit qu’il faille aujourd’hui parler de l’universalité de la mode ou de mode universelle, or vous évoquiez la mode Ouest-africain lors de votre exposé. Est-ce qu’en se limitant sur de telles expressions, l’ « identité » de la mode « camerounaise » ne se voit-elle pas ainsi étouffée ?

Déjà, il faut dire que la mode est vieille comme le monde, la mode est universelle tout comme la musique, et avec une autre connotation (comme elle est universelle) on peut parler aussi de mode en tant qu’identité qui peut être culturelle, cultuelle et même traditionnelle. Tout dépend donc des concepts. Vous savez quand on parle musique, elle est universelle, mais on peut aussi parler de musique traditionnelle, on pourrait tout aussi parler de musique camerounaise, ainsi que celle africaine. Donc la mode ne saurait être écartée de cette logique. Pour la petite histoire, cela fait des siècles que la France a institué la mode dont la capitale est Paris. Donc on ne peut pas parler de mode en disant c’est « Cameroun, Cameroun », ça dépend des contextes.

Aujourd’hui on assiste à une certaine expansion de la mode au Cameroun grâce aux acteurs comme vous à travers CAMERFEELING, sinon, quel regard panoramique faites-vous de cette pente « ascendante » du secteur dans notre pays ?

Ecoutez, il faudrait d’abord voir la bas, et quand on dit « base », c’est les fondamentaux ; nous sortons d’un échange avec les hommes de la presse, parce qu’aujourd’hui, c’est l’information qu’on passe qui intéresse. Parfois on entend dire « qu’on est africain » etc. Alors, si on est si africain, alors qu’on porte le cache-sexe ; pourquoi porte-t-on le pantalon ? Et bien quand on le coupe ce sera une culotte. Pareil pour la chemise, si on coupe ses manches, elle devient une « chemisette », ça c’est des noms universels. Bon, maintenant, dire que la mode va grandissante aujourd’hui, je dis OUI c’est vrai, parce qu’à un certain moment elle battait de l’aile. Il faudrait amener les camerounais à comprendre que c’est également un secteur qui peut lutter contre le chômage. Une maison de couture « professionnelle » emploi ses mannequins, emploi ses stylistes, emploi ses modélistes.

Est-ce que vous avez le sentiment qu’au Cameroun ont respecte ce secteur ?

C’est vraiment malheureux mais chez nous au Cameroun quand on organise des défilés de mode les gens qui y viennent se disent que c’est du divertissement ; alors on vient, on boit, on mange… Or c’est une opération marketing où on parle de Collections, on parle de Tendances, on parle de ce qu’on portera telle ou telle saison (humide, pluvieuse ou sèche). Maintenant, s’il faille ouvrir le débat sur les matières qui ont servi à concocter tel ou tel vêtement, vraiment qu’on nous laisse le discours du « pagne » parce que c’est décoré ou africain. Peut-être c’est pour amener les africains à ne pas réfléchir sur des tenues uniformes, des monochromes quoi… La soie, la pure soie, la laine etc., mais on nous amène à réfléchir sur du tissu pagne. Mais bon…, la mode chez nous, c’est entrain d’aller, et c’est bien.

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