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Qui était Ingvar Kamprad, le fondateur d’IKEA, mort à 91 ans

Entrepreneur hors pair au passé controversé, le multimilliardaire suédois Ingvar Kamprad, fondateur du numéro un mondial de l’ameublement IKEA, est mort à 91 ans, a annoncé ce dimanche l’enseigne de meubles suédoise.

Ingvar Kamprad, fondateur d’IKEA, est mort à l’âge de 91 ans, vient d’annoncer la célèbre enseigne de meubles suédoise sur Twitter.  « Ingvar Kamprad est parti calmement chez lui dans le Småland », dans le sud de la Suède. « Il était né en 1926 dans le Småland et avait fondé IKEA à 17 ans », a rappelé l’enseigne suédoise.

En 2017, sa fortune était estimée 37,3 milliards d’euros, le plaçant au troisième rang des milliardaires européens, selon le magazine économique suisse Bilan. Son empire emploie aujourd’hui 190 000 personnes dans le monde et génère un chiffre d’affaires annuel de 38 milliards d’euros. En retrait depuis quelques années, Kamprad suivait néanmoins de près l’extraordinaire succès de sa petite entreprise.

« Un entrepreneur unique », salue le Premier ministre suédois

« C’était un entrepreneur unique qui a eu une grande importance pour l’économie suédoise », a réagi le Premier ministre suédois Stefan Löfvén auprès de l’agence suédoise TT.

Fils de paysans du Småland, province pauvre et pieuse du sud de la Suède, Ingvar Kamprad était devenu l’un des hommes les plus riches du monde sur une simple promesse à laquelle ont cru des millions de consommateurs : « Une maison de rêve à des prix de rêve ».

De Los Angeles à Sydney, de Laponie à Hong Kong, partout on accueille à bras ouverts ce phénomène, comme par exemple en Corée du Sud où l’ouverture du premier Ikea fin 2014 avait provoqué des embouteillages monstres dans la banlieue de Séoul.

Vendre moins cher que la concurrence

L’histoire commence en 1943. Peu intéressé par les études, le jeune Ingvar préfère se lancer dans le commerce à 17 ans. Dans une région où un sou est un sou, il se démène pour vendre moins cher que la concurrence. Des allumettes notamment, qu’il livre à vélo, puis des stylos, cadres, articles de décoration, machines à écrire…

En 1947, il vend ses premiers meubles, fabriqués par des artisans locaux, et quatre ans plus tard diffuse son premier catalogue, aujourd’hui imprimé à des millions d’exemplaires.

L’art du meuble en kit

En 1956, un employé a l’idée de démonter les pieds d’une table pour la faire entrer dans un coffre de voiture. Le concept du meuble en kit, plus facile à monter et moins cher à stocker et transporter, va le travailler jusqu’à devenir un art.

Tout le monde connaît par exemple la fameuse bibliothèque Billy, l’un des best-sellers d’IKEA

Le célèbre acronyme IKEA signifiait tout simplement Ingvar Kamprad, suivi de son adresse d’origine « Elmtaryd et Agunnaryd » (Elmtaryd, étant le nom de la ferme familiale et Agunnaryd, celui de son village natal).

 

Pour contrer l’idée que des meubles aussi bon marché et à assembler soi-même sont de mauvaise qualité, il ouvre un premier magasin dans la petite ville d’Älmhult en 1958 pour les exposer. Cinq ans plus tard, il lance une expansion internationale effrénée. Ingvar Kamprad est persuadé que la recette peut fonctionner partout : prix bas, chasse aux coûts, standardisation, autofinancement et design scandinave.

Pionnier de l’optimisation fiscale

À partir des années 1970, il conquiert la Suisse, l’Australie, le Canada, la France, les États-Unis, la Russie après la chute du Rideau de fer, l’Asie, le Moyen-Orient. Les coffres débordent : pionnier de l’optimisation fiscale, Ingvar Kamprad quitte la Suède pour le Danemark en 1973, puis s’installe en Suisse en 1977.

La structure opaque du groupe Ikea est un autre héritage de ses qualités d’entrepreneur. Les fonctions exécutives, la stratégie, la conception des produits restent dans le Småland. Mais d’un point de vue juridique et comptable, IKEA se répartit entre fondations et sociétés aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Suisse et au Liechtenstein.

En 1994, un journal révèle les liens du jeune Kamprad avec un groupuscule nazi suédois pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Il admet dans une lettre à ses collaborateurs « la plus grande erreur de sa vie », qu’il met sur le dos des accointances national-socialistes de sa famille paternelle, d’origine allemande.

Vieille Volvo et carte de fidélité

L’homme se réfugie dans sa villa d’Épalinges, près des rives du lac Léman en Suisse, où il vit chichement, fuyant les médias qui se moquent de sa Volvo hors d’âge et des points sur sa carte de fidélité au supermarché.

« C’est dans la nature du Småland, je crois, d’être économe », justifie-t-il dans un rare entretien début mars 2016 à la chaîne suédoise TV4. « Si vous me regardez, je pense ne rien porter qui n’ait pas été acheté à un marché aux puces. Je veux montrer un bon exemple ».

Dans les années 2010, il prend progressivement sa retraite, pour laisser la place à ses trois fils, avant de revenir finir ses jours au pays natal en 2014. L’héritage de l’empire Ikea a fait l’objet d’une âpre bataille entre son fondateur et ses enfants.

En 2013, un livre intitulé  « Ikea en route vers l’avenir »  affirmait que ces derniers lui ont contesté les droits de la marque et un pourcentage sur les ventes, réclamant que de 20 à 30 milliards de couronnes (2,1 à 3,2 milliards d’euros) aillent à la fondation familiale. Selon les auteurs de l’enquête, Kamprad aurait fini par céder, de guerre lasse.

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