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Portrait : Qui était la combattante, Winnie Mandela ?

Née le 26 septembre 1936, Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela devient Winnie Mandela quand elle épouse le leader de la l’ANC Nelson Mandela en 1957.

Lorsque celui-ci est arrêté et mis en prison d’août 1962 à février 1990, Winnie devient une figure de la lutte anti-apartheid. Durant cette période, elle aussi est assignée à résidence dans la ville de Brandfort et n’est autorisée à rencontrer son mari que deux fois par an, tous les six mois, à la prison de Robben Island où il se trouve.

A la sortie de Mandela en 1990, c’est aux bras de sa femme Winnie qu’il fait ses premiers pas d’homme libre après plus 27 ans de prison. Mais quelques temps après la libération de son héros de mari, Winnie est citée dans plusieurs scandales et a maille à partir avec la justice. Ce qui oblige Mandela et l’ANC à prendre ses distances vis-à-vis d’elle. Séparée donc de fait de son mari dès 1992 et bien que mariée à lui jusqu’en 1996, le rôle de Première dame d’Afrique du Sud lui échappe au profit d’abord de l’une de ses filles puis de Graça Machel qui avait, par la suite, épousé Nelson Mandela. Malgré sa disgrâce et sa mise à l’écart, Winnie qui a occupé des postes au sein de l’ANC et dans le gouvernement de Mandela est restée très populaire dans la base du parti et surtout parmi les militants radicaux qui ne voulaient pas d’une coopération avec les Blancs. Elle a écrit plusieurs ouvrages pour donner sa vision ; en voici un extrait :

« …Lorsque mes avocats sont venus me voir après neuf mois de détention, je n’avais toujours pas eu le droit de me laver. On ne me donnait que deux litres et demi d’eau par jour. Mes avocats m’ont conseillé de ne pas me plaindre sinon on leur retirerait leur droit de visite. J’ai donc tout écrit dans un *carnet au jour le jour. Je ne l’ai jamais relu depuis, même avant qu’il soit publié. En fait, je pense que j’ai enfoui tous ces souvenirs au plus profond de moi-même. Mais si tout le monde peut les lire aujourd’hui, c’est pour qu’on n’oublie pas ce que nous avons vécu et pour que cela n’arrive plus jamais. Pour qu’on n’oublie pas les épreuves que j’ai traversées. Si je ne m’étais pas battue, il n’y aurait pas eu de Mandela, le monde entier l’aurait oublié et il serait mort en prison comme le souhaitaient ceux qui l’y ont jeté. »

Notons que Winnie qui a eu deux filles avec Mandela, Zenani et Zinzi, est morte à 81 ans.

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