Prix Nobel alternatif: un cultivateur burkinabè récompensé !

Yacouba Sawadogo est un vrai combattant. A 80 ans, ce cultivateur burkinabè est récompensé pour l’ensemble de ses œuvres. Il a reçu le lundi 24 septembre dernier à Stockholm, le « Right Livelihood Award » 2018, plus connu sous le nom de « prix Nobel alternatif ».

Il s’agit d’une récompense pour les énergies déployées dans son combat contre l’avancée du désert. Avec des moyens limités, Yacouba Sawadogo a réussi à mettre en œuvre des techniques de lutte contre ce fléau qui sévit dans son pays et dans les pays environnants du Sahel.

Une détermination qui dure depuis des années et qui lui a valu le surnom affectueux de « l’homme qui a arrêté le désert ». Depuis l’enfance, Yacouba Sawadogo a baigné dans l’agriculture, domaine duquel il ne s’est jamais éloigné jusqu’à présent. Habitué aux résultats acceptables, l’agriculteur a commencé par constater l’impact des changements climatiques et surtout l’avancée du désert.

Il a développé une méthode innovante, appelée le « zaï ». Une technique dont le principe s’avère simple : il s’agit de préparer le sol en saison sèche, en creusant des trous, remplis de débris organiques. Ces débris attirent ensuite les termites, naturellement présentes dans cette zone. Ces dernières creusent des galeries, qui permettent la rétention de l’eau dans les sols. Reste alors à planter les graines.

Grâce à cette technique traditionnelle, Yacouba Sawadogo est parvenu à planter une forêt d’une trentaine d’hectares dans la région très aride de Ouahigouya. Cette prouesse écologique a été réalisée dans une zone devenue aride après une longue période de sécheresse dans les années 1970.

La réussite de sa méthode, a poussé à son utilisation dans certains programmes agricoles dans les pays de la sous-région notamment au Sénégal, au Mali et au Niger.

En dehors de ses cultures et de son implication dans la lutte contre le désert, Yacouba Sawadogo travaille sur la médecine douce et traditionnelle.