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Maimounatou Bourzaka : « Le cinéma camerounais renaît de ses cendres, Il retrouve ses heures de gloire… »

CEO du site internet cinecamer.info, Maimounatou Bourzaka nous parle de ce portail dédié exclusivement au cinéma Camerounais, lancé il y a  2 ans.

Maimounatou merci de répondre aux questions de culturebene. Vous avez  lancé il y a quelques temps, un site internet dédié au cinéma camerounais. Pouvez-vous nous présenter ce portail ?

Bonjour à la grande équipe de Culturebene et merci de l’opportunité. cinecamer.info a été lancé il y a deux ans à la suite d’un constat. A l’époque, j’étais responsable de la communication digitale du Festival Ecrans Noirs et je faisais face à un gros défi dans la réalisation de mes tâches : le manque d’informations sur les cinéastes camerounais pour l’élaboration du catalogue officiel du festival. Et comme vous le savez, les cinéastes n’étaient pas autant présents sur les plateformes digitales comme aujourd’hui. Il fallait donc les appeler pour obtenir des informations. C’est pour cette raison que j’ai décidé de mettre en ligne cinecamer.info . Le projet de création de ce site intervient aussi dans un contexte où le cinéma camerounais renaît de ses cendres. Il retrouve ses heures de gloire avec les festivals organisés sur l’ensemble du triangle national. Le dernier recensement du Ministère des arts et de la Culture fait état de 23 festivals. Suite aux réalités suscitées, nous avons trouvé qu’il était important  d’apporter notre pierre à la valorisation et au développement du cinéma camerounais. Ceci en créant un site qui s’intéresserait aux productions locales. C’est pour ces raisons que vous retrouverez sur cinecamer.info l’actu people, les appels à candidature, les informations sur les colloques, conférences, festivals, sorties ciné.

Quelles sont les rubriques qui animent ce site ?

Ce portail est constitué de nombreuses rubriques. D’abord, la rubrique « Actu » dans laquelle on retrouve des informations sur les avant-premières de films, le programme de projection de films en salles et bien d’autres. Ensuite « Festival » consacrée aux informations relatives aux appels à films, les films sélectionnés dans les festivals… Puis « Cinétélé » qui fait un zoom sur les séries et films camerounais qui sont diffusés sur certaines chaînes de télévision. « Ça tourne », une autre  rubrique réservée aux films en production, « Les gens », une sorte de gros plan sur les cinéastes camerounais qui font l’actualité. Enfin, « Cinéastes » qui est une base de données non-exhaustive des professionnels du cinéma camerounais avec leurs filmographies complètes.

Comment ce projet a été accueilli par les acteurs de la profession ?

J’ai été très impressionnée par l’accueil réservé à cinecamer.info, surtout qu’à l’époque, il y avait peu de sites web dédiés au cinéma camerounais. Notre professionnalisme et l’engouement de l’équipe, nous ont très vite permis de signer des partenariats avec de nombreux festivals. Nous avons eu l’opportunité de sillonner le Cameroun pour couvrir un éventail de festivals. Au-delà des festivals, bon nombre de cinéastes nous ont contactés pour les accompagner dans la promotion de leurs activités. Nous nous sommes également rapprochés de nombreux cinéastes étrangers afin de leur proposer des acteurs camerounais pour des séries et films étrangers. Je pense à Habi Toure qui était venue vers moi pour les contacts de Charlotte Dipanda et Gérard Essomba pour sa série « River Hotel ». Ou cette fois où j’ai été contactée par une productrice ghanéenne et la réalisatrice et productrice camerounaise basée en France, Anne Macon. Au-delà des recommandations pour les castings, le travail abattu sur cinecamer.info m’a permis de faire partie du jury du festival First Short et d’intégrer plusieurs autres festivals internationaux. C’est une belle aventure qui n’est pas prête de s’arrêter.

On sait que les informations dans ce domaine ne courent pas les rues. Quelles sont vos sources d’informations?

Vous faites bien de le souligner. Je suis en effet constamment connectée pour écumer les pages et profils des festivals et des cinéastes camerounais. J’obtiens également certaines informations via Google Alerts. Sans oublier que je suis en contact permanent avec les cinéastes et très présente dans leurs groupes WhatsApp entre autres…

Que faut-il faire pour que le cinéma camerounais puisse vraiment décoller?

Je crois qu’on ne doit pas parler d’envol en ce qui concerne le cinéma camerounais. Car, il était leader sur le continent africain il y a quelques années. Nous étions premiers dans la qualité des films et le jeu d’acteur. C’est à la suite des écueils que nous connaissons tous, que le cinéma a connu des turbulences. Maintenant, pour que le cinéma camerounais renaisse de ses cendres, il faut absolument trois éléments : le financement, la promotion et la formation. Nous avons des projets de films et scénarii de hautes factures qui n’attendent qu’à être exploités. L’Etat devrait davantage accompagner les cinéastes et promouvoir leurs œuvres, ainsi que les chaînes de télévision nationale. Je salue déjà l’effort de la CRTV et Canal 2 International qui diffusent de plus en plus des films locaux. Mais, il le faut davantage. Dans certains pays africains, les chaînes de télévision sont tenues de privilégier les productions locales au détriment des télénovelas qui n’ont généralement rien à voir avec notre culture. Par ailleurs, que l’Etat continue de subventionner les productions locales. Au Burkina Faso par exemple, le gouvernement octroi des fonds aux cinéastes pour préparer les compétitions internationales notamment le Fespaco.

Journaliste à Cameroon Tribune, comment conciliez-vous ces deux passions ?

Ça été très facile pour moi car, j’ai été affectée à la rédaction web. Ce qui m’amène à passer le maximum de mon temps en ligne. Néanmoins, je mets d’abord l’accent sur mes responsabilités au sein du quotidien national bilingue avant de m’adonner à toute autre activité. Aussi, je continue d’écrire des articles pour la page cinéma de Cameroon Tribune. Je ne me plains vraiment pas, surtout que j’ai eu la chance d’avoir un top management assez compréhensible. Aucun domaine n’empiète sur l’autre.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaitez pour cette année qui commence ?

Déjà la santé parce que sans elle on ne peut pas travailler. Il faut être en super forme pour pouvoir couvrir toutes ces activités. Et, le courage. Car, l’envie d’abandonner m’a effleuré l’esprit à plusieurs reprises. Heureusement que je suis bien entourée et Allah fait le reste.

 

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