CamerounHistoire & Patrimoine

Ruben UM NYOBE

Puis il intègre en 1931 , l’école normale de Foulassi en pays BULU, tenue également par les presbytériens Il est renvoyé de cette école l’année où il doit obtenir son diplôme de fin d’études, accusé d’être toujours prompt à prendre la tête des mouvements de revendication et de protestation. Il obtient son diplôme de fin d’études, en tant que candidat libre.

Il poursuit ses études en travaillant et obtient par correspondance sa première partie du baccalauréat en1939. Il est affecté aux Greffes du tribunal d’Edéa. Dans l’exercice de ce métier , il se passionne pour le Droit. Ce faisant, il découvre l’injustice à laquelle sont soumis les Camerounais, à travers le système d’indigénat.

En 1945 UM NYOBE participe à la création de l’Union des Syndicat Confédérés du Cameroun (USCC) dont il devient le secrétaire général adjoint. Il va alors consacrer son énergie à créer une multitude de syndicats qu’il réussit à fédérer en unions syndicales régionales puissantes.

UM NYOBE pense que l’indépendance seule peut permettre l’amélioration du sort des travailleurs et des masses laborieuses. L’indépendance du Cameroun devient alors pour lui, un objectif stratégique. En 1946, la France autorise les activités politiques au Cameroun. Le 10 Avril 1948, UM NYOBE avec d’autres patriotes créent l’Union des populations du Cameroun (UPC).

Pour faciliter la reconnaissance du parti, ses fondateurs syndicalistes, parmi lesquels on retrouve UM NYOBE décident d’un commun accord de ne pas faire figurer leurs noms sur la liste officielle des membres fondateurs. Après plusieurs hésitations des autorités coloniales, le parti est reconnu le 9 juin 1948. Aussitôt, UM NYOBE se dévoile et apparait le 17 Juin à Abidjan comme le représentant officiel de l’UPC au Congrès du Rassemblement Démocratique Africain. En réalité ce n’est qu’en 1950 officiellement secrétaire général du partis à l’issu du premier congrès. A ce titre, il est le principal animateur du parti.

A partir de cette date, UM va se consacrer exclusivement à la politique et abandonner son poste de Secrétaire de l’USCC à son ami Jaques NGOM.

En décembre 1952, il se rend à New YORK où il prononce un réquisitoire contre la France à L’Organisation des Nations Unies (ONU) devant la Commission de Tutelle. Dans ce réquisitoire, il démontre que la France administre le Cameroun de la même façon que ses propres colonies, avec l’intention de l’incorporer dans l’empire français, alors que le Cameroun est une pupille de l’ONU qui en a seulement confié la tutelle à la France. Il dénonce les lenteurs de la France pour mettre en place les reformes politiques au Cameroun.

De retour au Cameroun au début de 1953, UM NYOBE fait imprimer le texte de son intervention aux Nations Unies d’un mémorandum intitulé : « Que veut le Cameroun ? »

Dans ce texte, on peut retenir que le Cameroun veut la Réunification des deux Cameroun d’une part et l’Indépendance d’autre part. UM NYOBE, qui a trouvé une tribune attentive à l’ONU, y retourne en décembre 1953 où il accuse encore la France de retarder l’émanstipation du Cameroun. En janvier 1954, il demande à la France d’organiser un referendum sur la question de la Réunification et de fixer un délai pour la fin de la tutelle et l’accession à l’Indépendance. Dès lors, il fait l’objet d’une surveillance stricte des autorités françaises. Le 18 avril 1955, son domicile est attaqué par la Police. Sa femme et une vingtaine de ses partisans sont pris en otage. UM se réfugie à Boumnyebel, son village natal. C’est le moment que choisit l’Eglise Catholique pour mettre en garde les fidèles contre l’UPC.

A la suite de la publication de la « lettre pastorale », des incidents éclatent entre les indépendantistes de l’ UPC et les anti-indépendantistes animés par le Bloc démocratique Camerounais (BDC). Dans certaines localités, les missionnaires sont agressés et les biens de l’Eglise saccagés.

UM NYOBE et ses partisans gagnent le maquis dans la forêt de Boumnyebel pour poursuivre leurs activités politiques dans la clandestinité. Félix MOUMIE, le président officiel de l’UPC avec d’autres leaders, Abel KINGUE, Emest OUANDIE se refugient à Kumba. De Kumba, ils s’exilent à l’étranger. UM NYOBE resté au Cameroun, incarne désormais tout seul, I’UPC sur le sol colonial. Les Français qui savent qu’il est de l’aile la plus modérée du parti et qu’il est le plus populaire et le plus écouté des leaders de l’ UPC, lui envoient plusieurs délégations pour le convaincre de sortir du maquis avec ses partisans pour négocier. Mais UM NYOBE demande des garanties politiques, notamment la réhabilitation de son parti, I’UPC, ce que la France refuse.

Au début du mois de Septembre 1958, les militaires français localisent son poste de commandement à Mametel. Informé, UM NYOBE quitte Mametel le 10 septembre en pleine nuit sous une pluie battante avec huit de ses fidèles dont deux femmes et son homme de confiance, MAYI MATIP Theodore. Ils ont décidé d’aller se cacher ailleurs dans le maquis dirigé par Alexandre MBEND LILOT. Le lieu de rendez-vous est une grotte secrète. Apres quelques heures de marche, le cortège qui s’est perdu dans la forêt décide de bivouaquer dans les rochers environnants. Le lendemain au lever du jour, le groupe réalise avec effroi qu’il a passe la nuit dans la « tanière aux lions », « lia ii njee » en langue bassa, lieu connu et fréquenté par l’armée. UM NYOBE décide alors de dépêcher deux éclaireurs au village le plus proche. Leur mission est de ramener un guide capable de conduire le groupe jusqu’au maquis de Mbend Libot. Mais le 13 Septembre avant le retour des éclaireurs, des coups de feu éclatent. Son compagnon YEM MBACK est tué à bout portant ainsi que les deux femmes qui l’accompagnent. UM NYOBE est identifié par les indicateurs qui accompagnent la patrouille. Il est sans arme. Il tient à la main un cartable qui contient ses documents et son agenda personnel. Paul ABDOULAYE, soldat d’origine Sara (Tchad) enrôlé par l’armée française, ouvre le feu sur lui. Il est atteint au dos et meurt dans d’atroces souffrances. Theodore MAYI MATIP a échappé au massacre. Pressé par un besoin naturel, il était allé se soulager (dit-il) lorsque la patrouille a surpris UM. Le corps de UM NYOBE est enroulé dans un drap puis trainé jusqu’à Boumnyebel où il est exposé en public.

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