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Donny Elwood conviait les mélomanes à un voyage musical riche, le 19 avril dernier à l’IFC de Yaoundé

C’est un chansonnier pas comme les autres, qu’il était donné à Jean Olivier Owona Mebara et Roblack Menye de présenter au public ce fameux soir ; un simple regard dans le rétroviseur de sa carrière qui se veut plus riche qualitativement que quantitativement (3 albums en 16 ans) nous plonge illico dans un univers de sonorités, de rythmes, de mélodies et de paroles (plus moralisatrices qu’ironiques), qui a contribué à merveille à son éclectisme. Ella Owoudou Albert Dieudonné alias Donny Elwood avait alors conscience d’avoir manqué à la plupart de ses fans ; nul avait-il besoin des artifices et autres superficiels pour compliquer son entrée sur scène…

Sourire aux lèvres, coiffé d’un chapeau (sa marque de fabrique), c’est sans protocole qu’il va saisir sa guitare et amorcer la première partie de son spectacle, plus orientée sur son dernier album « Offertorium », sorti en mars 2013. Avec à ses côtés un certain Thierry Sandjo (clavier), Jules Tawembé (piano), petit jean (batterie) et les deux vierges (Macase), le voyage est lancé et très vite d’aucuns se mettent à vibrer sous l’emprise des mélodies et textes, des ingrédients phares qui ont construit sa réputation tant localement qu’à l’internationale. « Mona liza », « Célimène », « Nomade Balar », « Ecoute et regarde », ou encore « Ebode » et « Patrick », meubleront à merveille cette première escale qui sera interrompue pour l’articulation du producteur Abega Minkala sur la non présence des supports physiques de la dernière trouvaille de sieur Elwood, non sans des excuses au passage. Le show reprendra de plus bel ; le public savoure le fameux titre « Odontol » qui visiblement n’a pas subi l’érosion du temps. L’auteur raconte l’histoire d’Ode qui a pour ami l’Odontol, un alcool artisanalement distillé qui cause trop de dégâts dans la société. « Salomé », plus hilarante encore, ne provoquera pas que des éclats de rire, mais aussi des applaudissements, car la chanson dépeint les réalités dans nos quartiers ; ici le narrateur est acteur d’une drôle de situation. Alors qu’il ne demandait qu’à se reposer « malgré l’orchestre philarmonique des moustiques, mais avec  un plat de nouilles dans le ventre » il voit son sommeil perturbé par une inopportune visiteuse (la fameuse Salomé) fagotée de manière à ce qu’il devine ses intensions… le narrateur n’a pourtant pas envie (en tout cas c’est ce qu’il dit rétrospectivement) mais il se sent dans l’obligation de « le » faire, car sa réputation au quartier est en jeu. Réputation que Salomé va malgré tout saloper, car notre héros ne l’aura pas comblé et ira même jusqu’à pester des excuses à dormir debout (la fatigue, l’odeur de parfum de cette dernière…)

La seconde partie s’ouvre sur un titre aussi connu que les précédents, « Turlupiné » où Donny Elwood raconte l’aventure d’une jeune fille qui après rapports non protégés « sucrés, salés, pimentés », ayant conçu, veut expulser le petit fœtus devenu trop gênant pour elle. La mésaventure de l’ex riche abandonné de tous « AKAO MANGA », la pauvreté extrême qui contraint un certain père de famille à compter sur son « cousin militaire », les malheurs de la sainte « Annabella» ou encore la valorisation et l’acceptation d’être « Negro et Beau » seront aussi revisités.

Même si l’absence du nouvel album de l’artiste à la sortie laisse un arrière goût d’inachevé chez certains, d’autres par contre s’estiment privilégiés d’avoir pris part à un tel show et d’avoir revu de prés leur « pygmée adoré ».

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