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Tamara Tientcheu : « je reviens cette année… avec Bessala. La bande annonce arrive… »

On est bien loin du fameux feuilleton « Les Déballeurs » diffusé le week-end en Prime Time sur Canal2 International, dans lequel, elle officiait sous le nom d’Anas et accessoirement épouse de Mitoumba. Près d’une décennie passée, son départ résonne toujours autant. Les fans, orphelins de l’absence de cette femme pleine de vie, qui éveille et partage sa singulière joie de vivre à chacune de ses apparitions, forçant respect, admiration et applaudissements. Tamara Tientcheu fait ses premières classes dans le tas, puis forte d’une formation professionnelle et d’une expérience mûre dans son domaine  de prédilection, elle ancre l’univers artistique camerounais de son incontournable talent de comédienne duale : de cinéma et de théâtre. Notre reporter l’a rencontré à l’IFC lors d’une soirée de projection et de lutte contre le VIH/SIDA. Lors de cet entretien accordé à votre portail, elle se confie et évoque ses nombreux projets à venir dont son retour au devant de la sphère télévisuelle.

Bonsoir, comment allez-vous  Tamara Tientcheu?

Très bien merci, euh. Je suis  plus connue du grand public sous le nom d’Anas parce que j’ai travaillé avec « Les Déballeurs » à l’époque (2002-2003-2004). Je suis la première femme qu’a connu Mitoumba dans la série (Les Déballeurs) et après moi, il y’a eu Laura, il y’a eu Mado… Et, je reviens cette année. La bande annonce va commencer à partir du mois de Mai (rires). Et, donc mais cette fois-ci ce ne sera plus Anas, ce sera Bessala, qui est un personnage du feuilleton « Cercle Vicieux », écrit et réalisé par Ebenezer Kepombia alias Mitoumba.

Les rumeurs vous ont longtemps prêtées une relation plutôt particulière avec Ebenezer Kepombia ?

On ne va jamais cesser de parler des stars hein (rires). Et figurez-vous entre M. Ebenezer Kepombia et moi, il n’ya jamais rien. Tout ce qu’il y’a eu entre lui et moi c’est des relations de travail et rien d’autres. C’est mon partenaire de scène. Moi, j’ai un homme dans ma vie, j’ai une fille qui a d’ailleurs deux ans déjà, son père est Centrafricain et elle est Centrafricaine. Elle n’est même pas Camerounaise.

L’adaptation à un rôle est-elle facile pour vous Tamara,  à chaque nouveau challenge ?

Je suis une artiste comédienne professionnelle, il n’ya pas de transition particulière entre un rôle et un autre. Si on me le demande, je peux jouer la folle, je joue la pute, la présidente, ministre et la rapporteuse comme dans « Le Blanc d’Eyenga ». J’ai treize ans de métier. Je me suis formée en Arts Dramatiques. Et vraiment, on m’a appris que quand on est comédien, on joue à tous les personnages.

Quelle est donc la quintessence du rôle de Bessala que nous aurons l’honneur de vous voir épouser une fois de plus à l’écran?

Bessala, c’est l’histoire d’une jeune femme qui vivait avec son petit ami, son fiancé. Elle a été abandonnée par ce dernier alors qu’elle avait un bébé de lui en main. Elle a été aussi rejetée par sa famille avec son bébé. Elle était comme ça, elle allait de ci à là, ne sachant pas ou aller, elle a été accueillie chez un monsieur, M. Talla. Il n’est rien d’autre qu’un grand pratiquant, un sorcier d’où vient le cercle vicieux, parce qu’il appartient vraiment à un cercle vicieux­­­. Un jour, il a fait signer un pacte à Bessala avec lui, comme quoi elle n’allait jamais le quitter. Comme quoi elle était liée à un soi-disant Gourou. Elle se retrouve dans cette situation et essaye de se débattre pour en sortir et avec l’arrivée du père de son enfant quatre ans plus tard, qui l’avait abandonné. Et, il essaye de la reconquérir. Grosso modo, c’est à peu près le contenu de son personnage.

D’après l’exposé de votre personnage et plus, on voit ressortir les rouages de la société camerounaise et même africaine.

Oui, un peu de tout. Même pas seulement africaine. On a une fille qui n’a rien d’une fille de la rue mais qui se retrouve un beau matin dans la rue. Et, qui se livre à un homme qu’elle n’aimait pas. Justement parce qu’elle n’avait nulle part ou aller, se trouve dans une relation avec un homme sans le connaître parce qu’elle ne sait justement ou aller poser sa tête pour dormir et elle est obliger de marcher comme il veut. Finalement donc il naît quelque chose entre eux mais qui n’est pas un véritable amour. Elle se dit il m’a accueilli chez lui et voilà, je vais essayer de vivre avec, et encore qu’il est bien, il est riche, il ouvre une boutique à la fille, lui offre une voiture. Choses qu’elle n’aurait jamais espérées même avec le père de son enfant. Il y’en plein là dehors dans des situations pareilles. Y’a des cas ou, les sentiments peuvent naître mais sauf que le monsieur a un autre jeu qu’il prépare derrière que la fille ignore. C’est une histoire d’amour simplement et après elle va retrouver son petit ami et voilà…

On vous a donc connu dans le fameux feuilleton « Les Déballeurs » mais que s’est-il passé car vous nous avez subitement privé de votre sublime présence à la télé ?

En fait, je commence ma carrière très exactement en février 2000. Je me forme pendant deux ans à la MJC en Arts Dramatiques. Après ma formation, je commence à exercer dans les troupes professionnelles de Théâtre parce que je suis une comédienne de théâtre, ce que le grand public ignore. Parce que les gens ont l’habitude de croire que j’ai commencé à la télévision, non non non. Sinon qu’est-ce que je ferais ici ? Moi, je suis une comédienne de théâtre, je fais dans l’Art Dramatique. C’est lors d’une prestation que je suis repéré pour « Les Déballeurs », qui avait besoin d’une comédienne car ils étaient entrain de former un groupe avec l’accord de principe de Canal 2. Ils tombent sur moi, je dis « oui », pourquoi pas si la télévision s’intéresse à mon travail, pourquoi pas ? C’est comme ça que je commence à travailler avec « Les Déballeurs ». On a fait des trucs, et après un beau matin, l’esprit de groupe n’y était plus. Je ne me sentais plus très à l’aise dans mon jeu là-bas et tout. J’ai préférer me retirer mais je me retiré des Déballeurs et de la télévision. Mais je n’ai jamais cessé de travailler. J’ai continué dans le théâtre. J’ai fait plusieurs scènes en dehors de la télé, oui. Plusieurs pièces et films, j’ai voyagé, je suis allé jouer ailleurs. Je suis présente sur la scène théâtrale. Je ne fais pas de la télé mais je suis toujours là. Cette année, une fois j’ai essayé de réintégrer mais j’ai trouvé que l’esprit n’était toujours pas. Cette année, ils m’ont rappelé, ils m’ont sollicité, ils m’ont dit on a un truc pour toi, il faut que tu viennes, j’ai dit pourquoi pas. J’ai tellement sevré mes fans et tout ça, donc je reviens cette fois-ci (rires). Je demande pardon à tous mes fans. Je suis là, ne vous inquiétez pas, on va marcher ensemble…

Vous nous avez fait étalage de vos multiples facettes, en tant que comédienne de théâtre et comédienne de télé, est-ce évident de toucher les deux, étant donné que l’on confond un peu tout cela parfois ?

Il est très facile, je le dis ouvertement, à une comédienne de théâtre de faire du cinéma. Par contre, il est très difficile pour une actrice de cinéma de faire du théâtre. Parce que le théâtre, ça demande le souffle, la gestuelle, la présence scénique, l’expression faciale, l’expression corporelle. Il faut maîtriser la scène,  il faut pouvoir parler devant un grand public, il en faut tellement. Quand tu as déjà cerné tout ça, tu peux facilement faire du cinéma. Parce qu’au cinéma, on dit « coupez », « action », etc. et puis, après on recolle tous les morceaux. C’est faisable. Et c’est dans la boîte. Alors qu’une actrice/un acteur de cinéma ne peut pas faire du théâtre facilement, elle faut qu’elle passe par une formation d’abord. Donc moi je n’ai pas vraiment de difficultés à ce niveau là. Quand je suis devant la scène, je m’amuse, je m’éclate.

Quelle est le conseil que vous pouvez donner aux jeunes qui veulent embrasser le métier de comédiens ou d’artistes de théâtre et être aussi professionnelle que vous ?

Ah ah ah… J’en parlais tout à l’heure avec une étudiante de l’Université de Yaoundé I, qui me disait qu’elle veut faire du théâtre. Je lui ai dit qu’il est difficile pour nous de travailler avec les étudiants parce que leurs parents les envoient à l’école pour avoir les gros emplois. Au Cameroun, on ne considère pas ce qu’on fait comme un métier. Donc vraiment, c’est très difficile. Mais quand tu persévères comme dit la maman dans « Le Blanc d’Eyenga » (film réalisé par Thierry Ntamack, 2012, Ndlr),  « c’est au bout de la persévérance qu’il y’a les résultats »… il est très difficile quand tu n’es pas allé à l’école de réussir dans ce métier. Très peu réussissent. Il faut être surdoué ou génie pour réussir quand tu n’es pas allé à l’école. Elles ont déjà un avantage, c’est des universitaires. Il faut faire des formations et aller à l’école. Et faire énormément de sacrifices parce que quand vous vous formez, il n’y a personne pour vous payer. Vous devez endurer ça pendant des années… il faut aimer le boulot, aimer ce que vous faites. Et, un beau matin, vous pouvez avoir la chance de tomber sur un beau projet qui va payer toutes ces années passées comme sacrifices. On peut dire des années perdues mais qui ne sont pas perdues parce que ça vous a forgé en fait.

Quelles sont vos références cinématographiquement parlant ?

Sans hésiter, Clémentine Essono ;  Ambroise Mbia ; Eric Delphin Kegoué, qui est un jeune qui monte; Guy Marc Abessolo très connu sous le nom de Tony Mefe, qui est un grand frère dans l’art ; Wakeu Foga ; Kouam Sawa ; Dovy Kendo… A mon avis, voilà les personnes qui m’ont données envie de faire ce beau métier qu’est le théâtre ou alors le cinéma.

Y’a-t-il un rituel auquel vous vous soumettez juste avant de monter sur scène habituellement ou lors d’un tournage ?

 Voilà, je suis très chrétienne. Les comédiens m’appellent « Mami Pasto ». Je suis très croyante. Le plus souvent, quand je veux monter sur scène, je prie. Souvent avec le groupe, on prie, on rend grâce à Dieu pour l’opportunité qu’il nous donne encore de pouvoir nous exprimer devant les gens. Et, on lui demande de vraiment prendre le contrôle par rapport à ce que nous allons faire. Donc, je fais ma prière tout simplement. C’est ça mon rituel.

Quelles sont les comédies/films qui vous ont marquées durant ces dernières années en comédie et/ou au théâtre ?

« Sango Malo » de Bassek Ba Kobhio ; « Le Blanc D’Eyenga » de Thierry Ntamack ; « Paris à Tout Prix » de Joséphine Ndagnou… il faut vraiment remarquer les efforts des réalisateurs camerounais. On a aussi « Pousse-Pousse » de Daniel Kamwa ; « Clando » de Jean Marie Nono. Voilà à peu près, pour ne citer que ceux-là.

Notre équipe prie pour vous et bon retour au devant des écrans TV.

Merci beaucoup et bisous à tous.

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