Musique: Les Tambours burundais enflamment Yaoundé

La compagnie de tambourineurs du Burundi a été une marque forte de la semaine allemande sur la mémoire.

Ils sont jeunes vigoureux. En harmonie avec leurs corps, leurs costumes, ils sont de véritables guerriers, porteurs d’une culture de rythmes et des couleurs. Leur pouls rythmique bat certainement à des milliers de vocalises et la sueur ruisselante d’eux en démontre davantage c’est le club Intwari Tambour du Burundi, se déploie en chants traditionnels et en percussions. Ils se déchaînent à la manière des félins pour emporter le public dans leur univers. Tout commence par une entrée enlevée dans les vestiaires. Le long de la rue, ils le transforment en une scène, psalmodiant au passage quelques expressions traditionnelles.

Poésie pastorale

Le club INTWARI est un regroupement des jeunes tambourinaires professionnels. Ils propose un florilège de thèmes dans leurs chorégraphies. Outre leur magnifique communion avec les tambours. Ils racontent les histoires liées à la poésie de l’univers pastoral. Sur scène, des houes. Elles illustrent à la fois, la joie de manifester l’amour en travaillant en toute solidarité. Leur son mène à la transe. Ils frappent à rompre les phalanges mais en suscitant de l’admiration et de l’émerveillement. Sur la vigueur de leur jeunesse, se lit cette ferveur de croire à la vie. Ils exultent. Ils clament. Ils protestent. Ils tressent le bonheur dans le désarroi. Ces artistes proposent une introspection dans l’univers du Burundi d’hier pris dans l’étau du colonialisme et celui qui construit sa toile avec sa jeunesse. On y voit une sorte d’exorcisme naturel opéré au fil du temps et des générations. L’agriculture et toutes les autres activités mettant les corps et les esprits à rude sensation, ils en proposent. Le spectacle est emportant. Tout comme leurs rêves se traduisent en toute gaité. En deux sorties dans le cadre de la semaine The Burden of the memory, ils ont tiré une belle salve de séduction à Yaoundé.

Martial E. Nguea