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Thembo Kash : « Faut être professionnel, et c’est ce qui nous manque »

Il débarque à Kinshasa l’année suivante pour tenter de parfaire à l’Académie des Beaux Arts, ses talents prometteurs de jeune dessinateur amoureux de la BD. Au sortir de l’école, il publie ses dessins dans la presse.

Outre ses planches destinées aux magazines ou publiées dans des albums collectifs, il convient de citer parmi ses albums : « Le Candidat », 52 pages, édité par l’ACRIA et Africalia en 2003 ; « Tchounkoussouma sous les Eucalyptus » et « Le Choix de Vivre », co-réalisés en 2004 avec Barly Baruti ; « Moni Mambu », adapté d’un texte de Yoka Lye Mudaba, avec Barly Baruti. En 2007, il participe à un recueil de caricatures, publié par les éditions belges Luc Pire, « Congo, vingt ans de caricatures » et son dernier album, scénarisé par André Paul Duchateau, « Vanity : la folie du diable», est paru chez Joker Edition à Bruxelles en juillet 2007.

Il est aussi l’auteur d’une illustration sur deux pleines pages ouvrant l’album collectif « Là-bas…Na poto… » édité par la Croix Rouge de Belgique et de RDC.Thembo Kash est une des principales figures de proue de la BD congolaise et de l’Afrique en général. Invité à la 2ème édition du Festival Mboa BD, nous nous sommes rendus auprès de sa personne pour mieux vous le faire connaitre.

Bienvenu au Cameroun, Thembo ; pour ceux qui ne te découvrent qu’aujourd’hui, qui est Thembo Kash ?

Merci cher monsieur, je suis un Bédéiste, caricaturiste, designer publicitaire, c’est-à-dire que je travaille pour un quotidien qui s’appelle Les Potentiels (à Kinshasa) 6Jours sur 6, et puis je produis des bandes dessinées en Europe pour les éditions JOKER.

Peux-tu déjà partager tes œuvres avec nous ?

A Kinshasa j’ai commencé à produire une série qui porte le nom JUNGLE URBAINE dont le premier tome est sorti en France dans les éditions l’Harmattan au mois de Mai dernier ; là je suis entrain de peaufiner le deuxième tome qui sort l’année prochaine.

Comment te retrouves-tu à Yaoundé dans le cadre du Festival Mboa BD ?

Quand j’ai reçu l’invitation du collectif A3n (qui pilote cette initiative) je n’ai pas hésité parce que c’est ce genre de projets qui sont susceptibles de nous donner la reconnaissance que nous méritons, puisque ça fait quand-même pas mal d’années que les auteurs africains essayent d’avoir des espace comme ça ; mais ce n’est pas facile, dans la mesure où la plupart de dessinateurs se sont formés sur le tas. Et je suis content d’apprendre qu’au Cameroun il y ait des écoles d’art dans lesquelles le dessin occupe une bonne place, mais on retrouve aussi beaucoup de dessinateurs au bord de la route parce qu’il manque de structures d’encadrement.

Quel est selon toi le réel problème que rencontre la bande dessinée dans nos pays ?

Les problèmes majeurs qui se posent à la bande dessinée africaine sont ceux de la diffusion et de l’édition ; or c’est pas les talents qui manquent, ni les cadres de formation. Si je suis là, ou encore Pahe (qui faisons travaillons ici et qui arrivons à nous faire éditer en Europe), des comme nous il y en a un peu partout en Afrique. Si seulement on pouvait se faire éditer ici et vendre, se serait une bonne chose, puisque le terrain est encore vierge en Afrique. En Europe c’est minimum 4000 albums qui paraissent chaque année, donc c’est saturé. Bien sûr, pour un début, du point de vue qualitatif on ne pourra pas avoir des albums cartonnés et en couleur comparés à ceux de l’Europe, mais se serait déjà ça. Il suffira juste de les adapter au pouvoir d’achat.

Mais Thembo, l’urgence ne serait-il pas aussi de vous réunir entre dessinateurs aux fins de créer un noyau qui pourra non seulement consolider votre famille mais aussi rendre plus visible ce que vous faites aux 4 coins de l’Afrique ?

Absolument, et d’ailleurs si je suis à Yaoundé aujourd’hui c’est l’une des raisons, créer un noyau solide avec mes autres confrères présents aussi à ce rendez-vous, profiter pour échanger et avoir des projets communs. Vous savez, le métier de dessinateur est encore très fermé en Afrique et n’est pas encore rémunérateur.

Est-ce qu’il y a une réelle demande, et vos prix sont-ils à la hauteur du jeune africain moyen ?

Je vous disais tantôt que nous nous adaptons au pouvoir d’achat, puisque l’africain se diverti facilement en achetant une bière, pourquoi ne pas le faire en achetant une BD qui elle est éducative en plus d’être aussi un bon divertissement. Je pense juste que le problème que nous africains avons, c’est que l’on veuille très souvent être à la fois l’artiste, le promoteur, etc. Faut être professionnel et c’est ce qui nous manque. Voilà pourquoi certains commencent et abandonnent sans faire long feu.

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