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Pourquoi je célèbre la dé-fête des lions indomptables

Un recrutement aveugle et hasardeux, juste pour émouvoir le public et faire bonne impression. En matière de football comme partout ailleurs, on n’invente pas du fil à couper le beurre. On ne crée pas des formules pour créer. Le plus grand pédagogue l’a dit depuis des millénaires : « on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ». Le sport est évolutif, ce qui a payé hier n’est pas forcé de payer aujourd’hui, et les victorieux d’hier sont les vaincus de demain. Que ce soit en Europe, en Asie, en Amérique, il est difficile de voir une nation briller sur dix années successives. Parce que les énergies s’estompent, le temps qu’on prend à les remettre à jour, c’est le temps pour les autres de bénéficier de la faille. C’est le cas avec les lions indomptables, on a connu nous heures de gloire ceci est péremptoire. L’erreur qu’il ne fallait pas commettre et qu’Akono n’a pas su et pu éviter, c’est de vivre la nostalgie, l’euphorie d’un âge d’or qui ne reviendra pas d’aussitôt. Ce ne sont pas les noms qui jouent au football, le passé non plus n’a pas d’influence, ne parlons plus de la sorcellerie et tous ces rites autour d’un match de football. Or c’est ce qu’on a eu à faire jusque là. Et je pense que pour une fois encore, la théorie de Jean Bruno Tagne se vérifie à ce jour, une fois de plus on a été « programmés pour échouer ». Une équipe de football, n’est pas un cercle de mercenaires, qu’on envoie en mission pour une opération précise, ni un groupe d’experts ou de consultants, pour une mission « ad hoc ». Non ! Elle se prépare, sur des années à l’avance. Arrêtons comme l’a dit Samuel Eto’o de « travailler sur l’urgence ». Je pense que Akono est l’un des rares camerounais à n’avoir pas compris le Chef de l’État quand il disait ceci « osez, innovez, créez ». Assez de ressasser les vieilles formules.

Je suis fier de cette dé-fête parce qu’elle nous ouvre les yeux. L’amour fou qu’on avait pour cette équipe nationale nous longtemps a voilé les yeux, il nous a rendus aveugle, il a distrait et détourné la plupart de nos citoyens. Les lions étaient devenus un instrument politique pour nous distraire de nos préoccupations quotidiennes. Cette dé-fête n’est que l’exemple ultime de la vraie notion de justice qui doit régner dans notre pays. Cette justice qui se veut distributive, celle qui consiste à donner à chacun selon ce qui lui revient en propre. Si on gagnait ce match, le pays aurait été fier, et les camerounais devaient continuer à croire que tout va bien pourtant ce n’est pas le cas. Rien ne va. On nous a longtemps menti, et pour appuyer ce mensonge politique, le chanteur Petit Pays nous a fait chanter « on a gagné, on a gagné ». Pourtant la réalité nous prouve le contraire, on ne gagne toujours rien. Il est temps que le peuple se réveille de son inanité, que les jeunes qui se vautrent dans le sport se rendent compte qu’il vaut mieux chercher ailleurs. On doit prôner la compétence dans notre pays. Assez les victoires remportées non méritées. Assez de payer ceux qui n’ont pas travaillé suffisamment pour gagner cet argent. Il est temps que le politique se rende compte de ces sommes faramineuses qu’on investi dans le football camerounais. Pendant que les autres disciplines sont mises au ban, pendant que d’autres secteurs sont bâclés. Juste parce qu’ils ne brillent pas, ils ne peuvent pas servir de sublimation, ou de fausse propagande. C’est incompréhensible que dans un pays comme le Cameroun, on attende toujours un décret pour agir. Le président ne peut pas être partout au même moment, et alors, quand les taches déléguées n’avancent pas à cause de l’inertie de gens chargés pour ça, on  accuse toujours le président. Les responsables du football camerounais doivent répondre de leurs actes. Ils doivent avoir l’humilité de demander conseils. Je parie mon dernier dollar qu’ils n’ont pas lu « programmés pour échouer » de Jean Bruno Tagne, et tous ceux qui ont fait l’autopsie du football camerounais, ils ont honte de voir qui ils sont réellement, pourtant c’est une affaire de peuple et non d’individus. Le jour où on va comprendre ça, je pense qu’on va avancer d’un pas.

La dé-fête des lions est celle de tous les camerounais. Et aucune défaite ne provoque le sourire, à part celui des adversaires. Je devrais plutôt dire, certaines défaites. Car l’adage dit qu’ « à quelque chose malheur est bon ». Il faut qu’on se dise que rien ne va, et se mettre à l’œuvre pour que ça change. Voilà où se trouve et repose le meilleur des patriotismes. Être patriote ce n’est pas dire que c’est bien, quand c’est mal, juste pour plaire et faire bonne impression. Je célèbre cette énième défaite des lions, parce qu’elle est le tremplin d’une nouvelle ère au Cameroun, enfin on doit s’asseoir pour réfléchir des problèmes réels de notre pays, enfin on doit mettre le main où ça fait mal, et si c’est le bras qui est pour nous une occasion de chute, on doit le couper, sans complaisance. Enfin la pensée soit prôner sur l’action, enfin on doit réfléchir avant d’agir, et à force de le faire, on trouvera surement la bonne formule, et forcément on arrivera à de bons résultats. Parce qu’on aura terminé avec la fuite face au destin, on aura terminé avec le déterminisme, on aura terminé avec la magie, la sorcellerie, et commencé la vraie vie, celle qui est la lutte dans la vie quotidienne, celle qui demande à chacun d’être le bâtisseur de son propre avenir. Et pour y arriver il faut des outils pour cela.

Que Vive la jeunesse camerounaise, le socle sur lequel doit se bâtir le Cameroun de 2035.

By, TATLA MBETBO Félix, dans la capitale.

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