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Amadou kiénou : « j’ai vu naître le festival Abok I Ngoma… »

Le Burkinabé Amadou Kiénou n’est pas une figure moins connu de la musique traditionnelle africaine ; maître tambour et fondateur de deux écoles d’instruments traditionnels basées à Los Angeles et à Toronto qui portent toutes son nom, il mène aussi parallèlement une carrière artistique qui jusqu’ici lui a permis de sortir 3 albums. Sollicité par la 6e édition du Festival de danses et de percussions « Abok I Ngoma » dans le cadre des ateliers de formation, l’homme ne cache pas son plaisir de revenir une fois de plus dans ce pays qu’il aime tant.

Bonjour Amadou Kiénou, quel est votre état d’esprit depuis votre arrivée au Cameroun ; il faut préciser que vous êtes là dans le cadre de la 6e édition du festival Abok I Ngoma…

Bonjour et merci de me donner l’occasion de m’exprimer ; ça a toujours été une joie pour moi de me retrouver au Cameroun, d’autant plus que j’ai vu naître ce festival, j’y ai d’ailleurs participé plusieurs fois avec mon groupe et aujourd’hui en solo en tant que formateur. Donc c’est une fierté pour moi d’être à Abok I Ngoma une fois de plus et merci à Madame Elise Mballa qui à pensé à moi.

Vous parliez tantôt de formation et bien sûr c’est l’animation d’atelier de formation au Tambour qui justifie votre présence à la veille du début effectif de ce festival ; le Djembé, le tama, le N’goni ou encore le doundou (balafon et tambour) n’ont aucun secret pour vous. Alors comment se passe l’atelier qui il faut le rappeler a commencé Mardi 10 juillet et ira jusqu’au 16 juillet prochain ?

Je dirai tout de suite que ça se passe bien, vous savez étant maître Tambour même venant du Burkina Faso, mon devoir est de transmettre. Il m’a toute fois fallu passer par une sélection parmi les jeunes qui participent aujourd’hui à ce stage de formation et je pense que les gens verront au bout de ce stage ce qu’en une semaine seulement ces jeunes sont capables de produire sur scène. Et le fait qu’ils aient leur culture en plus de celle du Burkina Faso que je leurs apprend, traduit la magie même de la percussion, qui est un instrument universel. le Djembé, le tama, le N’goni ou encore le doundou que vous avez cité plus haut sont des instruments que nous avons au Burkina Faso, alors je viens au Cameroun transmettre leur technique aux jeunes passionnés de percussion d’ici désireux d’apprendre un autre style ou enrichir leur façon de jouer.

En assistant à votre atelier d’aujourd’hui, on a remarqué quelques termes techniques qui revenaient notamment le Tonic, la basse ou encore le claquet…, que désignent-ils exactement ?

Et bien, le tonic, la basse ou le claquet sont les trois sons principaux du Djembé qu’il faut maîtriser avant d’oser prétendre en jouer. De façon pratique, le son de la basse s’obtient avec le creux de la main que l’on tape au milieu du Tambour. Le tonic est un son un peu plus aigu qui s’obtient en tapant le bord du Tambour avec les doigts serrés tout en prenant le soin de ne pas y mettre tout le long des doigts, c’est juste une partie. Le son claquet s’obtient en positionnant la main à l’image d’un avion sur le point de décoller, tout en écartant les doigts et il vous suffit de vous servir de la partie de la main située entre le poignet et la paume pour taper sur le Tambour.

Parmi vos participants, on note également la présence la présence de deux femmes…, est ce que les femmes s’intéressent autant à cet instrument, du moins chez vous au Burkina Faso ?

Ça c’est une question qu’on me pose très souvent et j’ai toujours donné la même réponse ; vous savez mes mamans ont toujours joué de la percussion. J’ai eu la chance de naître dans la famille de griots, qui sont les gardiens de la tradition ; on naît griot, on ne le devient pas, ça se transmet de génération en génération. On peut devenir musicien ou chanteur, donc ce n’est pas pareil. Pour vous dire que j’ai été bercé par ça, mon apprentissage et mon initiation à ces instruments m’ont été fait par mon père et mes mamans, mon père est polygame avec 4 femmes qui jouaient toutes à la percussion. Le seul hic c’est que le Djembé est un instrument physique, il faut le tenir et jouer en même temps ; ce qui fait que les femmes ne s’y intéressent pas trop comme c’est le cas chez les hommes, parce que c’est une véritable épreuve de force et d’endurance. Seulement, il y a des pays où le contexte est différent ; au Canada par exemple où je réside, dans mon école, mes élèves sont constitués à 90% de femmes.

Parallèlement à votre métier de maître Tambour, vous êtes aussi artiste à part entière avec  sur le marché trois albums. Où en est votre carrière Amadou Kiènou ?

C’est vrai, j’ai sorti Aya Fo en 1999, Sya en 2009 et le dernier Percussion Malette en 2009 qui est un mélange des rythmes traditionnels et contemporains. Vous savez, je n’ai pas envie d’être celui-là qui sort les albums tous deux ans, encore que la musique traditionnelle n’est pas une musique commerciale.

Expliquez-vous…

La musique commerciale est celle là dont les gens sont avides de nouveautés, que les gens veulent danser dans des boites de nuit… moi, ma musique c’est une musique de génération ; qui est très profonde et qui fait partie ou reflète un patrimoine. Donc des générations et des générations l’écouteront. Quand je dis que c’est notre patrimoine culturel, c’est pour dire qu’elle nous ouvre les portes de nos racines, elle nous dit qui nous sommes et d’où nous venons, nous autres africains et fiers de l’être.

Alors qu’espérez-vous de votre séjour au Cameroun ?

Que du bonheur. Vous savez, le Cameroun c’est aussi mon pays ; avant d’être Burkinabé je suis d’abord africain. Donc, à chaque fois que je viens ici, je me retrouve chez moi, j’ai même eu le privilège de visiter les villes comme Kribi, Bafang, Bandjoun et Bafoussam, pour moi c’est des expériences riches. Mes premiers stages de formations ici, j’avais plus d’une centaine d’apprenants, j’en ai même fait venir au Burkina Faso dans le cadre d’une formation plus approfondie. J’ai également monté un groupe de jeune ici au nom d’Abiali et c’est une fierté pour moi et non venir découvrir les belles maisons, les belles femmes, ou la bonne nourriture, amis laisser une étiquette.

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