CamerounDansePortrait

Portrait : Ayissi Le Duc

C’est auprès de son grand-père maternel, Fouda Tabi Ngono, à qui il rend très souvent visite à Nnomayos (une banlieue de Yaoundé), que le jeune Luc Séraphin apprend la danse dès l’âge de 9 ans. Avec le temps, il est convaincu que son avenir se trouve dans la danse. Aussi, décide-t-il, alors qu’il est en classe de 3ème, d’abandonner ses études pour se consacrer entièrement à sa passion. Ses parents crient au scandale, ce d’autant plus que leur fils n’a obtenu aucun diplôme. « A l’époque, la danse ne payait pas du tout et on imaginait très mal y faire carrière. Mais je sentais que j’avais une mission », reconnaît Ayissi le Duc. Face à sa conviction, ses parents finissent par se faire une raison.

A partir de 1975, Ayissi le Duc travaille avec des groupes de danse traditionnelle des quartiers de Yaoundé. Plus tard, grâce à son oncle, Victor Ayissi Mvodo, alors ministre de l’Administration territoriale, il va passer un casting et intégrer le Ballet national du Cameroun, à sa création, en 1977. Dans ce groupe cosmopolite, il apprend les danses traditionnelles des autres régions du Cameroun. Mais l’aventure tourne court. En 1978, il claque la porte du Ballet national et commence à créer des chorégraphies pour des stars de l’époque : Ashanti Tokoto, Aladji Touré, Marthe Zambo, Anne-Marie Nzié, Beti Beti, Ali Baba…

En 1982, Luc Séraphin crée le groupe Ayissi Danse unie du Cameroun, baptisé Ayissi le Duc, qui deviendra son nom d’artiste. Les premiers membres du groupe sont ses frères : le styliste Imane Ayissi et la chanteuse Chantal Ayissi. Puis arrivent Solange Anaba, Serge Abessolo, Merlin Nyakam… Sous l’encadrement de son fondateur, le groupe compose des chansons pour accompagner les chorégraphies qu’il crée. En 30 ans de carrière, Ayissi le Duc n’a pas trahit ses premières amours. « Je possède la danse traditionnelle comme un trésor, je ne veux pas faire de mélange », témoigne-t-il.

Le groupe Ayissi le Duc connaît du succès. Des cabarets, il est invité à des rencontres internationales et sous-régionales. Il accompagne aussi les Lions indomptables en Coupe du Monde : en Italie en 1990, aux Etats-Unis en 1994 et en France en 1998. Quelques mois avant cette compétition, Ayissi le Duc sort son premier album, « Le soleil se lève en France ». Un titre un peu controversé, parce que le public ne comprend pas que le chanteur prédise la victoire à la France et non au Cameroun. « J’ai un don de prémonition. J’avais eu une vision qui s’est révélée juste », confie-t-il aujourd’hui. La même année, Ayissi le Duc s’installe en France. Il y réside aujourd’hui encore, entre Paris, où il travaille, et Montpellier, où vivent son épouse française et leur fils de 13 ans. En 1992, Yannick Noah le sollicite pour créer la chorégraphie de « Saga Africa », pour une tournée européenne.

Quelques années marquantes dans sa vie

29 avril 1962 : naissance de Fouda Ayissi Luc Séraphin à Yaoundé

1982 : création du groupe Ayissi le Duc

1998 : « Le Soleil se lève en France », 1er album. Il s’installe en France

2002 : « Les artistes du monde », 2ème album

2007 : « Afro-Bantou », 3ème album, avec un hommage à Nelson Mandela

2009 : « Art de la danse et spiritualité », L’Harmattan, Paris

2011 : « Soul Bikud-si », 4ème album

Commentaires

0 commentaires

Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux:

📸 INSTAGRAM: https://instagram.com/culturebeneofficiel
🌐 FACEBOOK: https://www.facebook.com/culturebene
🐤 TWITTER: https://twitter.com/culturebene
📩 EMAIL: culturebene@declikgroup.com
Afficher plus

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Bouton retour en haut de la page