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Merlin Nyakam : « je serai au festival Abok I Ngoma, J’ai déjà mon billet d’avion … »

Merlin Nyakam, merci d’accorder cette interview à culturebene.com, tu es invité à la 6e édition du festival Abok I Ngoma, tu nous confirmes ta venue au pays ?

C’est un plaisir d’échanger avec vous et les internautes de culturebene.com que je ne connaissais pas, merci de l’invitation, et je vous confirme bien ma venue à la 6e édition du festival ABOK I NGOMA. J’ai déjà mon billet d’avion (rire).

Qu’est ce qui t’inspires à la base, cette passion pour la danse ?

La passion pour la danse m’est venue depuis l’âge de 3 ans parce que j’étais un enfant très curieux, qui aimait la musique et le chant. Dès que j’écoutais  un son à la radio je me mettais à danser et ça impressionnait et faisait rire tout le monde dans le quartier, car j’imitais les adultes. Sinon la danse pour moi représente une source de vie, c’est vraiment vital. J’ai toujours dansé, tout en m’inspirant de notre quotidien et des éléments de la nature qui nous entourent. Mais dans ma famille on dit que j’ai hérité cette passion de mon arrière grand-mère maternelle.

Te considères-tu plus comme danseur, comme chorégraphe ou les deux?

Je suis vraiment un danseur et chorégraphe, donc les deux, ce n’est pas facile mais pour l’instant ça se passe très bien.

Dans ta Biographie, tu mentionnes je te cite « je suis Danseur, chanteur, comédien, chorégraphe » comment arrives-tu à gérer toutes ces disciplines?

Je crois que je suis un artiste très polyvalent, comme vous l’avez lu dans ma bio, je suis danseur, chanteur, comédien, chorégraphe, auteur compositeur, et professeur de danse, africaine et afro-contemporaine. Pour moi j’ai l’impression que tout va ensemble, sauf bien sûr la chorégraphie, la mise en scène et la composition musicale où il faut avoir soit du talent ou être doué, parce qu’un bon danseur n’est pas forcement un bon chorégraphe, tout comme un bon chanteur n’est pas forcement un auteur compositeur etc…..

Mais moi je suis un fou du travail, et j’essaie d’être toujours très pro pour satisfaire mon public, et pour l’instant je crois que ça me réussi plutôt bien.

Vous savez chaque discipline citée ci-dessus est un vrai métier.

Tu as fait partie du Balai National à l’âge de 14 ans. Alors Racontes-nous cette aventure qui a surement était très passionnante…

Quand la télévision a commencé à émettre au Cameroun, j’y passais tout le temps et c’est comme ça que les dirigeants du ballet national m’ont découvert.  En 1987 le ballet national devait représenter le Cameroun à la foire internationale et gastronomique de Dijon en France, le Cameroun étant l’invité d’honneur, le ballet avait besoin de renfort, comme j’étais mineur, ils ont envoyé des émissaires voir mes parents pour leurs autorisations, c’est comme ça que je rejoins les éléments du ballet national à 14 ans, et à 16 ans je devenais soliste. C’était magnifique, à l’époque le ballet national du Cameroun était reconnu et apprécié dans le monde entier, j’espère que la nouvelle génération relèvera le défi et pourra transmettre de l’émotion aux publics comme nous l’avons fait.

Tu as quitté le Cameroun en 1992 pour la France, 20 ans plus tard quel regard portes-tu sur  cette discipline au Cameroun ? A-t-elle évolué ou régressé ?

Oui ça fait 20 ans que je suis parti du Cameroun, mais rassurez-vous je suis souvent revenu pour ma famille. Le regard que je porte sur la danse dans mon pays  et très critique,  pourtant les jeunes sont là, très motivés et pleins de talents.  Les autres pays tels que le Burkina Faso, le Mali etc, dont on n’entendait pas parler en danse sont très loin devant le Cameroun, mais attention ce n’est pas la faute aux danseurs, il faut des structures, et des lieux de formations, créations et diffusions. Et je crois que, les autorités compétentes doivent se réveiller, il n’est pas tard. Le Cameroun et très riche culturellement et humainement aussi nous sommes là il nous faut des moyens pour redresser le niveau de la danse au Cameroun, il ya tellement de choses à faire et nous sommes prêt.

Tu vas diriger pendant 3 jours  (du 17 au 19 Juillet) un Stage Afro-Contemporain, de quoi s’agit-il exactement ? Et qui pourra participer à ce stage ?

Oui du 17 au 19 juillet je vais animer un stage  de danse afro-contemporaine, quand je parle d’afro-contemporaine, c’est de partir de la tradition vers la modernité, donc utiliser toute la richesse des danses traditionnelles et les possibilités du contemporain, notamment l’utilisation de l’espace, ou encore comment le son, la voix et le corps ne deviennent  qu’une forme harmonieuse d’expression. Le stage est ouvert à tous ceux qui veulent découvrir mon univers et qui ont envie de laisser exprimer leurs corps sans complexe, donc vous êtes tous convies mesdames et messieurs.

Quels sont les obstacles que tu as bravé pour t’imposer dans la danse en Europe?

je crois que j’ai un parcours très particulier, en tant que danseur, je n’ai pas eu beaucoup de soucis à m’imposer en Europe car j’ai toujours été un bosseur et un pro, je crois aussi grâce à ma polyvalence aux niveaux des danses, je crois que je suis né pour faire ce que je fais et tous les jours j’essaie de me surpasser car il n’y a que le travail qui paye. En tant que chorégraphe, c’était différent, il fallait convaincre les professionnels et je l’ai fait avec ma première pièce " recréation primitive " qui a été saluée par toute la profession et les medias européens, d’ailleurs je crois qu’avec cette pièce, nous étions la première compagnie de danse noire à jouer au théâtre national de Chaillot et à l’opéra de la Bastille à Paris. Il faillait par mon travail leurs prouver qu’aujourd’hui il ya des chorégraphes africains capables de créer  des spectacles avec tout ce qu’il faut pour passer dans des lieux prestigieux  comme les opéras.

Quels sont selon toi, les grands défis qui interpellent la danse africaine en général et camerounaise en particulier dans le contexte actuel?

A mon avis les grands défis dans le contexte actuel au Cameroun en particulier dans la danse, c’est comme je l’ai dit  tantôt, des structures, des lieux ou écoles de formations, résidences, et diffusions, il faut que le gouvernement accorde une grande place au développement  de la culture, les jeunes ont besoin d’être guider, accompagner, soutenus et pour cela il faut des structures.

Pour les danses africaines en générale  il faut que les jeunes continuent à se former aux danses traditionnelles, c’est très important de savoir d’où l’on vient, c’est nos racines et ça nous servira de matière pour la création contemporaine.

Quels sont les conseils que tu peux prodiguer aux jeunes qui veulent suivre tes pas ?

Pour les jeunes qui veulent suivre mes pas, travaillez sans relâche, ayez confiance en vous et dites-vous aussi que rien n’est jamais acquis, ma seule magie c’est le travail. Inspirez-vous de tout ce qu’il y a autour de vous et surtout n’essayez pas d’être quelqu’un d’autre, soyez vous-mêmes, et sachez d’où vous venez, c’est très important. Il n’ya aucun marabout au monde qui vous fera devenir une star c’est faux, travaillez et faites-vous confiance, c’est seul le travail qui paye.

En dehors du festival Abok I Ngoma, peux-tu nous donner ton actualité ? Qu’est ce que tu prépares d’autres ?

Déjà j’ai dû annuler une semaine de stage international de l’université d’été que j’anime depuis plus de 10 ans pour venir à Abok I Ngoma. J’ai crée et chorégraphié le flashmob  africa pour le festival de jazz à Vienne et aussi pour la biennale de danse à Lyon, plus le bal africain de Merlin Nyakam, j’ai le stage à Mama Africa en Italie, à fribourg juillet danse, le stage d’été à Cadenet, un stage international en Hollande à Amsterdam, puis après en Août je pars un mois au Japon pour poursuivre le projet spac enfant, qui est un projet super avec les jeunes de 12 a 15 ans. Depuis 3 ans j’ai monté un spectacle là-bas qui s’appelle " le rêve de takase " et c’est presqu’une révolution au Japon, le spectacle a beaucoup de succès, j’espère pouvoir faire ce genre de projet au Cameroun un jour. Il ya aussi les concerts avec mon nouvel album "temde tchoube" métisse, qui est en vente sur internet sur les plates formes (itunes, zimbalam, fnac music, amazone etc…) il ya 2 clips du nouvel album sur youtube, en tapant mon nom Merlin Nyakam…je m’arrête là pour le moment (rire).

Quelques contacts utiles pour ceux qui souhaiteraient te joindre personnellement ?

Pour ceux qui veulent me contacter personnellement, soit un mail,merlinnyakam@hotmail.com ou mon site web: www.lacalebasse.org ou encore sur facebook: merlinbleriotnyakam

Quel est ton dernier mot dans le cadre de cet entretien?

Mon dernier mot c’est la danse est un langage universel, et j’invite tout le monde à venir partager des moments de bonheur de danse pendant le festival Abok I Ngoma, un grand bravo à madame Elise Mballa et toute son équipe pour tout ce qu’ils font pour que la danse retrouve sa place au Cameroun. Rendez-vous  le 17 juillet en forme et de bonne humeur

Le site culturebene.com te remercie de ta disponibilité et t’encourage à être toujours plus imaginatif pour une danse camerounaise plus conquérante.

Merci à culturebene.com de m’avoir accueilli. A trés bientôt. peace and love.

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