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Marafa a volé la vedette à Vanessa Tchatchou

Marafa, celui que l’opinion publique camerounaise présentait comme étant le remplaçant le plus probable de l’irremplaçable, a été défait par celui-là même qui l’avait « fait » ministre il y’a quelques années. Les raisons de son arrestation ne nous servirons à rien ici, puisque tout le monde en parle et en a parlé, sauf Marafa qui préfère nous faire croire que même étant dans les fers il jouit d’une liberté sans pareille, usant d’une liberté de penser, qui a été avant lui, emprisonnée depuis le jour où il a été appelé à servir le régime. Cette liberté de pensée qui ignore parfaitement les mobiles qui la font agir, a amené Marafa à ressusciter en lui son Franz Kafka assassiné, et nous faire découvrir sa nouvelle passion pour l’écriture. Celui qui hier était réputé pour être un homme des « chiffres », dans tous les sens du terme, cherche aujourd’hui à devenir en un temps record un homme de « lettres ». Respectueux de la formule aristotélicienne, il espère qu’à force d’apprendre à jouer de la cithare, il va finir par jouer de la cithare. Ces sorties spectaculaires aussi fondées qu’elles puissent paraitre l’être, n’ont pas pu laisser indifférent la presse camerounaise, championne dans la poursuite et la publication des titrailles à sensation.

Beaucoup considèrent ces sorties comme étant une faute, si faute il en existe, elle est pour la presse un « félix culpa », une heureuse faute. C’est ainsi que depuis l’aube de cette arrestation, Marafa est devenu un « people » comme on le dit dans le monde des stars. Son nom seul est devenu un fonds de commerce, qui rapporte assez, si bien que lorsqu’il arrête de parler, les journalistes parlent à sa place. L’heure est aux soldes, il suffit de parler de Marafa, pour vendre plus que la veille, il faut parler de lui, même si ce sont des histoires biaisées, pourvues qu’elles soient provocantes et teintées d’un zeste réalité, aussi apparente soit’ elle. Cette leçon, ce n’est pas à la presse camerounaise qu’il faut l’apprendre, car elle sait plus que quiconque que lorsqu’un baobab tombe, il peut servir à tout : servir de bois pour la fabrication des nouvelles idoles, servir de pont pour traverser la mer, et servir d’occasion idoine aux ancêtres enfouis en terre, de réclamer des nouveaux sacrifices…

Que la presse camerounaise est infidèle ! Elle a la mémoire très courte, alors elle oublie assez vite ses anciens « fonds de commerce » quand un autre se fait jour. Avant la débarque de Marafa, la presse n’en finissait pas avec les « unes » et les éditoriaux consacrés à Vanessa Tchatchou, qui est devenue en un temps record une « star malgré elle », grâce au jeu médiatique, elle est passée de la jeune étudiante sensuelle et candide, à une femme célèbre, recevant même les distinctions, faisant d’elle « la femme de l’année » : symbole du courage au féminin et de la maternité. Mère d’un bébé « volé », « sans nom », et d’ « un père inconnu », donc la presse n’a jamais voulu faire allusion parce qu’il n’allait pas rapporter gros, depuis le début de cette année, Vanessa Tchatchou était la vache à lait de la presse. « Affaire Vanessa Tchatchou » ainsi était le titre de tout article qui souhaitait être lu, « Vanessa a fait ci…elle a fait ça » ainsi était la une de chaque journal qui désirait être vendu, et même se hisser à la tête des ventes. Comme chez Marafa, il fallait user voir même abuser de ce nom pour gonfler le chiffre d’affaire, certains journalistes en quête de renommée, ont profité de l’occasion pour écrire n’importe quoi sur Vanessa. Contrairement à Marafa, elle n’avait jamais rien écrit, les scribes près d’elles accouraient, et déformaient même souvent ses propos. Que dire, « le traducteur est un traitre ! ». Elle était devenue un personnage public, elle inquiétait, elle était à l’ordre du jour dans tous les débats sur les droits de l’homme et partout dans le monde. Mais la presse, faiseuse de star, a remis Vanessa dans l’ombre, aujourd’hui elle est réduite au silence. Silence dans lequel le confort où on l’avait déjà installé ne lui laissait pas le choix du contraire. Même ses défenseurs les plus chevronnés n’en parlent plus, comme si le combat était terminé. Les champions dans le sport de faire de l’argent sur le malheur des autres, profitent de ce virement de centre d’intérêt de la presse, pour faire des coups bas avec cette juteuse affaire de Vanessa. On annonce les fonds collectés volatilisés, les promesses non tenues, et les abus de confiance. Ils le savent, la presse est occupée à autre chose à l’heure actuelle.

On a volé le bébé de Vanessa on ne sait qui jusqu’à présent, j’utilise ici, la banalité rectiligne du « on » pour désigner la majorité des camerounais constituant l’opini« on » et le bas peuple. Or quelqu’un lui a aussi volé la vedette, et on sait qui l’a fait, s’il plaide non coupable pour les faits dont’ il est accusé, nous le prions d’écrire une autre lettre pour son mea culpa à l’endroit de la jeune Vanessa, qui a besoin de récupérer sa vedette, moyen qui sais, de récupérer enfin son bébé. Bien sûr, si elle en a toujours besoin !

By TATLA MBETBO Félix, dans la capitale

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