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Theatre : Non à la dictature

Les planches de la salle de spectacle  de l’Institut français de Yaoundé (Ifc)  ont  reçu mardi dernier,  une troupe assez spéciale. La compagnie tchadienne Kadja Kossi  composée de neuf femmes, fortes et  courageuses  défendant les valeurs qui leurs sont chères. La liberté d’expression et de choix. La  « standing ovation » suivi de la levée du drapeau tchadien par le public visiblement conquis  a marqué le clou du spectacle.
Des meubles rangés à l’endroit, des nappes disposées avec harmonie sur un décor assez maussade, un trône de maître posé au centre de la scène se décline de celui-ci. Les cinq jeunes filles ; Adela, augustias,
Amelia, Magdalena et  Martinio sont habillées en robes fleuries et colorées tout comme les deux femmes de ménage, elles, portent des tabliers et des jupons en couleur. Quant à  la mère, Bernada  Alba,
elle arbore une robe et un foulard noirs, choix imposé pour  le veuvage alors que sa mère, Mama Josefa, porte une robe de mariage blanche. Bernada Alba, l’héroïne principale est une veuve devenue chef de famille à la mort de son mari. Pendant plus de 4 ans, elle va imposer  un comportement strict à ces cinq filles et à sa mère. Elle
les retient prisonnières à la maison. Devenues des femmes, elles laissent entrevoir le désir dans un monde fermé, momifié par les traditions. Adela va finir par s’insurger de la soumission que lui impose sa mère alors qu’elle tombe amoureuse de Pépé le Romano, le prétendant de sa sœur ainée Augustias.
La représentation s’ouvre sur un dialogue entre les différents protagonistes de la pièce, et se termine en pleurs après le suicide de la benjamine de la famille, Adela. Pendant plus d’une heure, les neuf actrices, Mariam Mayoumbila, Tokari Virginie, Patricia Hlactou, Ousmal Elisabeth, Khobio Evelyne, Memhodjim Antoinette, Sylvie Omel, Laurence Souffa et Ngakoutou vont échanger sur scène. Critiques, calomnies, insultes, injustices, etc., tout va être revisité. Pourtant, le jeu va être approximatif coté sœurs.  Martinio et Adela la benjamine, vont dominer les autres, rendant alors les dialogues plats et les affrontements sombres.

« La maison de Bernado Alba » est une pièce écrite par le dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca  en 1936. A cette époque, la  dictature et l’exclusion des femmes dans les grandes décisions sont des faits. Aujourd’hui encore, cette pièce est d’une actualité brulante en Afrique en général et au Tchad en particulier où le veuvage et l’exclusion des femmes sont sources de plusieurs conflits dans de nombreuses familles. C’est pour cette raison que, Djamal Ahmat Mahamat a choisi de la mettre sur scène en 2010,  afin de détruire les dernières barrières de la liberté d’expression des femmes.

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