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Tony Nobody : « Les africains francophones tuent leurs leaders, et j’en fais partie… »

Tony, je dois déjà dire que c’est un plaisir de t’avoir sur culturebene…
C’est moi qui remercie toute votre équipe ; tu sais, celui qui n’accorde pas  d’attention à la presse ne sait pas ce qu’il fait parce que la presse c’est l’histoire, et une vie sans histoire n’est pas une vie.

En parlant d’histoire, il faut reconnaître que tu es véritablement entré dans celle du hip hop camerounais avec ton concept Mboa à partir duquel plusieurs autres vont naîtront par la suite…, qu’en est-il de tes projets tout d’abord ?
Avant d’en venir à mes projets je dirais tout d’abord qu’à l’époque où je lançais L’émission Mboa, le but était de mettre en exergue tout ce qui était caché au fond des tiroirs, puis venait la phase où il a
fallu que j’essaye d’accompagner des icônes devenues véritablement des stars aujourd’hui, comme Sultan Oshiminh, X-maleya, Valsero et tous ceux que vous connaissez, je ne vais pas citer Krotal parce que lui,
était déjà une star. La troisième phase consistait à prouver, et ce, en prêchant l’exemple avec l’annonce de la qualité ; et c’est ce que j’ai fait, sans prétention bien sûr, avec mon album et avec la qualité d’image que j’ai imposé sur tous mes projets télés, ainsi que mes propres vidéogrammes. Aujourd’hui il y a déjà la chaîne de télé Mboa music  sur le bouquet Tv +, et qui, bientôt par la grâce de Dieu sera sur le satellite. Le magazine Bled Mag paraîtra très bientôt aussi. Merci déjà pour cette opportunité que tu m’offres à travers votre
vitrine, de relater avec fierté ce que je fais, avec le soutien de toute mon équipe de Blaxity composée de 52 jeunes au service du travail.

Eminem au Cameroun…, ça te dit ?
Rire. Il y a plein de gens qui m’ont appelé pour me demander pourquoi je ne suis cité nulle part dans ce projet, alors je leurs ai répondu tout simplement que je n’étais pas au courant, c’est d’ailleurs toi qui m’en informe. Tu sais je ne suis pas trop facebook ou internet, j’ai des gens qui travaillent pour moi en ce qui concerne de tels
domaines. Sinon, tu vas m’excuser, mais je trouve que c’est une utopie, si ça ne l’est pas, ce serait une très bonne chose pour le Cameroun.

Il se pourrait qu’Akon, via son label Konvict music, ait signé le jeune Jovi ; en as-tu attendu parler ?
C’est possible, et ce serait même une victoire ; le petit Jovi que tout le monde connait comme faiseur de beats, un bon rappeur et tout…, si Akon l’a signé c’est parce qu’il apporte quelque chose de particulier. La « particularité » a été l’objet premier de mon identité et de mon évolution au Cameroun. Je suis celui qui est à côté
du public, celui qui révèle les valeurs du bled. Et c’est ces valeurs du bled qui font qu’aujourd’hui, si cette information s’avère vraie, Akon ait remarqué ce garçon parce qu’il est unique.

Tu as jeté ton dévolu sur le rappeur black la rue, déjà qu’est-ce qui justifie ce choix et qu’as-tu prévu pour la suite de sa carrière ?
J’ai voulu faire de Black la rue l’exemple d’un vrai soutien à l’égard d’un artiste, et surtout de montrer ce que veut dire le sens du sacrifice et de l’humilité. Black est un garçon qui vient de la rue, un milieu très dangereux, mais j’ai pu le maîtriser, et lui, a accepté tous les sacrifices pour venir travailler avec nous. Son album est sorti, le clip est presque prêt, Shamak peaufine les teasers, nous sommes déjà à plus de 424 cd vendus, c’est une victoire pour ce garçon qui avant dormait sur des planches dans la rue.

A ce qui parait, l’émission  Mboa serait bientôt internationale ?
Oui, ces derniers mois j’ai beaucoup voyagé et je puis te dire qu’en Afrique francophone la culture urbaine n’existe pas. J’aimerais passer de ce côté-là, trouver des partenaires et faire évoluer la chose. Mais
très humblement je pense que l’Afrique regorge de beaucoup de potentialité, mais l’africain ne se rend  même pas compte de ses richesses et c’est ce qui nous tue. Les africains francophones tuent leurs leaders, et j’en fais partie, mais je te le dis, j’aimerais mourir de cette mort là, sachant que je vais clamser pour avoir voulu aider mon frère. Mais aujourd’hui tous ont compris qu’on est dans le ndem ; faut pas rester dans sa chambre se masturber et penser qu’on est arrivé, non. Tu tiens ce micro parce que tu le fais mieux que celui qui est derrière toi peut-être, mais il faudrait qu’il accepte déjà ça, autrement, il ne veut pas sa propre évolution.

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