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Ousmanou Sali : «le théâtre donne la vie, du sourire à tout le monde… »

Avec la compagnie trait d’union, il est en pleine tournée de la pièce « Un rat qui passe » de l’auteur Suisse Agota Kristof. Ses premières représentations remontent aux années 96-97 à l’AFC de Garoua et depuis ce temps, il a beaucoup évolué.

Comment se porte le théâtre camerounais à votre avis ?

Je ne dirai pas qu’il se porte très bien. Côté travail on se donne à fond, mais dans le rendu, je dirais que l’artiste ne vit pas de son métier pour le moment, d’autant plus que nous ne cessons de travailler durement, mais le cachet que nous percevons à la fin des représentations suffit juste pour le taxi du retour.

On remarque tout de même qu’à chacune de vos prestations, vous drainez assez de monde…

C’est vrai, mais tout va dépendre des salles aussi. Il y a des salles où l’on vous paye votre cachet et on garde les entrées, d’autres sont d’accord pour que vous partagez les entrées. Donc ça dépend.

Qu’est ce qui vous a inspiré ce métier ?

Je vais dire la gaieté, parce que le théâtre donne la vie, il redonne du sourire à tout le monde. Je dois dire que mes débuts remontent aux années 96-97 à l’AFC de Garoua. Et aujourd’hui je ne sais pas si c’est le théâtre qui va me lâcher ou si c’est moi qui vais le faire un jour, en tout cas je ne crois pas (rire).

Vous vous plaigniez tantôt des réalités que traverse notre théâtre ; à qui la faute selon vous ?

Beh je dirais que c’est sans doute dû aux retards de la part de nos aînés, je ne pointe personne du doigt en particulier, mais je pense qu’ils n’ont pas pu installer les fondamentaux à la base. Peut –être c’est ça. Ils ont fait du théâtre, du bon, d’ailleurs ça je n’en doute pas, mais qu’est-ce qu’ils ont laissé derrière ? Je veux dire, au niveau des écoles de théâtre et tout…, je trouve que nous n’en avons pas assez dans le pays pour pouvoir développer cet art et permettre à ses acteurs de véritablement en vivre. Donc théoriquement je ne parlerai pas de théâtre, mais pratiquement c’est sur la scène qu’il prend corps.

Quel conseil à l’endroit de ceux qui voudraient s’aventurer dans ce milieu ?

Il faut tout d’abord aimer cet art et travailler sans relâche, sérieusement, un jour ils pourraient récolter les fruits de leur labeur.

Mais si, comme vous le disiez tantôt, le théâtre ne nourrissait pas tant son homme, est-ce à dire que vous menez parallèlement d’autres activités plus lucratives ?

Déjà je vous dirais que je fais dans le théâtre de sensibilisation, de développement. C’est ça qui me permet de tenir, parce qu’il y a de temps en temps des projets sur le développement, par exemple l’environnement ou la santé. Et là vous trouvez mieux que quand vous jouez du théâtre classique.

Vous écoutez parfois de la musique ?

Oui ça m’arrive. Mais comme le théâtre, dans la musique il y a beaucoup d’aventuriers qui font ce métier juste pour aller en Europe ou pour frimer. Et intérieurement tu vois bien qu’ils ont choisit ce qui n’allait pas avec eux.

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