ABOU SOROBA : un Peul à la conquête du monde

La terrasse de l’hôtel Bénoué s’est avérée étroite pour contenir le monde venu assister au concert dédicace de l’artiste musicien Abou Soroba. Ce dernier en effet, présentait au public sa premier album, biddo debbo, dans lequel rythmes sahéliens du nord Cameroun flirtent avec reggae ou encore zouk love.

Abou Soroba nous propose à travers les huit titres de cet opus, une synthèse des mélodies et des mélopées ingurgités durant son enfance et les rythmes venus d’ailleurs ; cet ailleurs qui est désormais sa seconde patrie.

Biddo debbo est le résultat d’une fusion entre les instruments traditionnels (garaya, kalangou…) et les instruments modernes, héritage de sa culture occidentale.

Pour réaliser cet album, Soroba s’est entouré de musiciens tous connaisseurs avertis des rythmes sahéliens. On peut citer notamment Sali à la garaïya, Appolo et Moussa à la percussion, Piket Bass et Couchou Bush à la basse ou encore Olivier Peyon pour le saxophone.

Né le 1er janvier 1966 à Garoua au nord du Cameroun, Bassoro Aboukar de son vrai nom quitte l’école primaire en cours élémentaire pour s’occuper du bétail de sa famille comme tout jeune Peul selon les prescriptions du « pullaku ».

Adolescent, devenu un berger confirmé, il égaye son troupeau avec des beaux chants lyriques. C’est ainsi que débute sa passion pour le chant.

En 1998, Soroba décide de se lancer dans l’aventure musicale. Sa première étape fut Yaoundé, capitale du Cameroun. Dans le quartier de la Briqueterie, il fait la connaissance de quelques grands musiciens et assure le chant au côté du célèbre musicien camerounais Ali Baba (paix à son âme).

En 2000, après avoir sillonné les cabarets de Yaoundé afin de se perfectionner, il part pour la France rejoindre son épouse. Ce changement contraint par ailleurs Soroba est à mettre entre parenthèses sa carrière musicale pour pouvoir se consacrer à sa famille. L’artiste décide pourtant rapidement de retourner à sa passion, le chant. Il se consacre alors à un premier album, qu’il baptise biddo debbo et qui sort en 2011.