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Le slam camer est stone

C’est un exploit de voir être programmé un artiste de slam sur une scène hip hop, ou alors d’assister à un featuring entre un slammeur et un rappeur. Bien même quand le slam est invité sur scène ou dans un titre rap, le nom de ces artistes est connu à l’avance pour le simple fait que si ce n’est pas l’un c’est l’autre, suivez mon regard.

Le slam camer est stone, et c’est le hip hop qui l’a pétrifié. Ce qui peut justifier une fois de plus sa marginalisation, c’est que le slam n’existe même pas dans les différentes catégories de seules cérémonies de récompense qui existent chez nous. Quand l’un de ces slammeurs a la chance d’être nominée, c’est soit en tant que meilleur vidéogramme, meilleure collaboration, ou alors révélation de l’année. Pourtant il existe une catégorie à part pour les rastafaris, et pour les « artistes fusion », avec raison il aurait pu quand même exister une catégorie à part pour le slam, mais hélas ! Est-ce une injure ?

Le slam au camer est stone, mais malheureusement il accepte tout, il est perméable et permissif, et de ce fait on profite pour y mettre tout. Comme les camerounais et les africains en général ont tendance à tout tropicaliser et tout régionaliser, on est arrivé à donner le titre de slammeur à certains artistes ici, qui étaient soient des rappeurs soit des chansonniers. Quelqu’un peut’ il me dire s’il y’a un sens à dire de Boudor qu’il est un slammeur et par la suite lui donner une statuette symbolisant le titre de meilleur artiste rap de l’année ? Le slam est’ il du rap, le rap est’ il du slam !

Le slam au Cameroun est stone, comme on l’a dit, on compte ses pratiquants du bout des doigts. C’est pour cette raison que ceux qu’on appelle les précurseurs du slam ici, en voulant se placer en maitre ont crée des petits groupe pour pouvoir former ou alors initier certains jeunes à cet art marginal. Nous ne pouvons pas nier le fait que certains génies en sont sortis, en ont émergés. Mais c’est des jeunes slammeurs dont le parcours semble déjà être tracé à l’avance, en se posant comme un parcours sans cours. Le plus grand maitre de l’histoire de l’humanité l’avait dit : aucun aveugle ne peut en conduire un autre. Ces groupes de slam qui n’existent le plus précisément qu’à ongola, n’est en réalité qu’un groupe mais qui a eu à changer de nom et de moniteurs plusieurs fois. Il ne peut pas vraiment être considéré comme un veritable vivier, a cause des questions d`hégémonie et d`indolence. On ne forme pas ces jeunes à une véritable carrière se slammeur, mais c’est des jeunes passionnés, qui sont dans leur groupe fermé, se réunissent chaque semaine, slament entre eux, et s’applaudissent béatement pour faire croire à eux-mêmes qu’ils existent malgré tout.

Le slam ne se rapproche du rap que parce qu’ils sont tous deux héritiers de la poésie. Mais le rap comme le fils prodige a prodigué tous ses biens, et il ne lui reste que le nom pour s’en revendiquer. Or le slam est resté fidèle à sa tradition poétique et lyrique. Vous attestez avec moi que je parle ici du slam universel, pas du slam stone du camer. Justement parce que les slammeurs du camer nous font nous interroger sur le rapport filial ou matrimonial qui existe entre le slam et la poésie. Ils ne cessent de nous offrir des vers versatiles et des rimes qui ne riment à rien, aucune figure de style digne de ce nom n’est mise à jour, aucune tournure de la langue n’est exploité. Ils ne maitrisent pas les règles poétiques à la base, la langue n’est pas leur partage. Or comme le disait Boileau dans l’art poétique « sans la langue, en un mot, l’écrivain le plus divin/est toujours quoi qu’il fasse un méchant écrivain ».

Le slam camer est stone, il n’existe que deux à trois albums slam sur le marché. Et pour dire vrai, d’un côté comme de l’autre, personne n’a vraiment été touché par ça. Mieux vaut encore ne peut sortir d’album et bénéficier de l’alibi du non-agir, que d’être coupable d’avoir fait ce qui n’était pas dans ses capacités.

Le slam camer est stone, comme le rap, il se porte très mal, très très mal. Chacun le fait à sa façon, comme il le sent, sans règles ni principes. Je sais que plusieurs en lisant ce titre s’attendait à ce que j’identifie tout au long de mon argumentaire, le slam Camer à Stone, mais ceux là sont tombés dans le piège de « l’arnaque » comme vrais slammeurs le disent si bien. C’est vrai, on ne peut ne pas parler de Stone quand on parle de slam au Cameroun. Et comme j’ai passé le temps à dire que le slam camer est stone, c’est peut être à cause de lui aussi. Car comme le  disait Einstein, le problème ne nait pas « à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui savent et qui se taisent ». Ceux qui ont eu à écouter Stone sur scène, savent qu’il sait, qu’il a la maitrise de son art, donc il peut être considéré dans son domaine comme un maitre. Mais il est coupable d’avoir laissé se vendre sur le marché des produits qui décrédibilisent le slam sans dire mot, et surtout coupable d’avoir laissé pousser dans ce beau jardin de l’ivraie, de la très mauvaise herbe.

Le slam au Cameroun est stone, et il le sera encore plus si de ce rocher pépin, il n’en ressort pas beaucoup de Stone.

TATLA MBETBO Félix, sur la colline.

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