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Narcisse Pryze : La douleur d’une perte qui inspire une carrière exaltante.

Le virus de la musique le gagne à l’âge de 9 ans quand il père son papa ; la tristesse est grande, mais le jeune gamin la canalise dans la musique, cristallisée par la suite par des textes. Narcisse Priso a alors 12 ans quand il gribouille ce qu’il a lui-même appelé « de petits bouts  de chanson ».

Le fils de ce guitariste (à ses temps perdus) aurait plutôt contracté les gènes de sa grand-mère (paternelle) qui pour lui était un petit génie de la guitare. Admiré de tous, le jeune collégien (collège Alfred Saker de Douala) intègre sans difficulté le groupe de musique de son établissement comme chanteur principal. Il va néanmoins poursuivre son secondaire au Lycée d’Edéa où la magie opère des plus belles. Son Baccalauréat à la poche, Narcisse Priso décide de rentrer à la métropole économique Douala, socle de la musique et du Makossa en particulier, rythme pour lequel il se dévoue entièrement.

Talent et coup de chance aidant, il tombe sur le prince du Makassi, qui n’est nul autre que Sam Fan Thomas, auteur des tubes Noa, Mandela, ou encore African Typic Collection. La star du Makassi sortait fraichement de sa tournée américaine. A la même époque, Samba Show (de regretté mémoire) l’incitera à commettre un album, parce qu’il regorge de beaucoup de potentiels. Commence alors la grande et sulfureuse aventure musicale de celui qui va désormais porter le nom Nar6 Pryze.

L’artiste entame l’enregistrement de son tout premier album aux côtés du monstre de la musique, Albert Broeuk’s, grand auteur-compositeur-arrangeur-producteur et surtout pionnier de l’industrie de la musique locale grâce à son Studio Dobell 16 à Douala. C’est dans ce studio « professionnel » que Nar6 aura le privilège de concocter son tout premier projet. Fini, le produit sortira en compact cassette (couramment abrégé par l’allographe K7) et portera le titre Itoued’a Muna (Enfant Malheureux en Duala), que beaucoup redécouvriront 18 ans plus tard… Malheureusement, cet album n’ira pas loin, du fait des désaccords des deux producteurs qui avaient misé sur l’artiste.

Malgré ce départ quelque peu « raté », Nar6 Pryze ne baisse pas les bras. Quelques années plus tard, l’inspiration est au rendez-vous et le deuxième album, « Muayé » (La Lumière) voit enfin le jour. Dans ce produit, l’homme ne manque pas de dédier tout un titre à l’ex Délégué du gouvernement auprès des communautés urbaines de Douala,  Thomas TOBO EYOUM. Pour l’artiste, c’est « le » meilleur album de sa carrière…

Il faudra encore compter quelques années pour voir arriver le troisième du genre, « Love & Love » où figurera d’ailleurs le fameux tube Itued’a Muna, qui sera un succès total. Quatre ans plus tard, Narcisse Pryze sort « Elégancia », qui le propulse au sommet de son art. Du Makossa taillé sur mesure, par celui-là qui se particularise par son sens assez pointu de l’élégance, du chic et de l’esthétique.

Aujourd’hui, Narcisse Pryze se prépare à sortir son 5ème album « Sassayez » (le 31 Octobre prochain), non sans y apporter à son rythme une nouvelle vision ; habitué des scènes européennes, il dit y avoir fait le malheureux constat d’un public à 95% camerounais, or son désir est de communier le maximum d’étrangers autour de notre musique. Cet album, selon lui,  résout approximativement cette équation en ce sens qu’il l’a (l’album) voulu « ouvert », car aujourd’hui et plus que jamais, on parle de la musique « africaine », celle qui accroche un plus large public et non plus seulement « un » seul pays, pour ne pas dire une seule ville. Il ne manquera pas de prendre pour exemples la musique ivoirienne, la musique nigériane, ou encore la musique ghanéenne. Pour lui, le succès de ces musiques réside dans sa composition où l’on retrouve des airs de makossa, du high life, du ndombolo, bref, un peu de tout. Pour Narcisse Pryze, c’est dans cette logique qu’il faudrait s’inscrire, mais sans toute fois spolier notre musique de son authenticité, de son originalité.

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