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Claire Ndi Samba : « Arrêtez de stigmatiser les enfants des détenus, ils ne sont pas coupables de erreurs de leurs parents … »

Promotrice de l’association Relais Enfants –Parents du Cameroun (REPCAM), Claire Ndi Samba vole au secours des démunis depuis 2006 et se sent revivre à chaque fois qu’elle a eu à donner un morceau de savon à un détenu ou encore un cahier à son enfant. Très engagée, elle parcourt parents détenus et leurs enfants restés à l’extérieur, mais aussi, distille beaucoup d’amour. Elle a accepté de nous rencontrer pour en dire plus.

Parlez nous un peu de votre association…

Le Relai Enfant –Parent du Cameroun (REPCAM) a été crée en 2006, nous nous occupons des enfants dont les parents sont détenus des prisons du Cameroun ; nous nous occupons aussi des mineurs, des enfants de la rue pour la plupart orphelins. En gros, on prône le maintien du lien parental entre l’enfant qui est à l’extérieur et son parent en prison et on prend en charge les bébés nés dans les prisons.

D’où part cette initiative ?

Pour la petite histoire, j’avais rencontré deux enfants à des moments différents et ces enfants avaient leurs parents en prison, ce qui m’a profondément ému ; alors j’ai décidé de les accompagner du mieux que je pouvais. Le premier cherchait à voler des livres dans l’unique but de se faire arrêter afin de rejoindre sa mère en prison et le second je l’ai vu naître à la prison centrale de Yaoundé. C’est des expériences qui vous maquent profondément. C’est ainsi que j’ai commencé à aider 2, puis 10, puis 16 et aujourd’hui beaucoup d’enfants et de parents. C’est de là que naît le REPCAM et aujourd’hui nous sommes à 552 enfants pour 3 prisons à savoir celle de Mfou, celle de Nkondengui et la prison centrale aussi.

Et comment sont organisées vos activités ?

En fait chaque année nos activités tournent autour de 5 prétextes d’accompagnement : 2 descentes pour l’anniversaire groupé qui permet à chaque parent détenu d’être proche de son enfant et fêter son anniversaire. Ici nous avons deux vagues, celle des enfants nés entre Janvier et Juin et celle de Juillet-Décembre. Nous avons la fête des mères, la fête des pères en Juin, la journée de l’enfant Africain et la rentrée scolaire en septembre. En Décembre la fête de Noël.

Quels sont vos rapports avec d’autres associations qui œuvrent aussi dans ce sens ?

Je dirais de bon rapports. Quelques associations et fondations nous approchent pour qu’on puisse aussi leur ouvrir les portes des prisons, parce que nous, nous avons l’autorisation et non eux. Nous sommes un peu la courroie. La fondation Eto’o, par exemple à travers nous à pu offrir des ordinateurs à la prison centrale de Yaoundé, ainsi que de la nourriture, des cahiers et plein d’autres choses encore. On a également travaillé avec la fondation Achille Emana.

Etes-vous soutenus comme il se devait dans votre association, je veux dire est-ce que vous êtes assistés par l’Etat, les particuliers ?

Vous savez au Cameroun les gens ont tendance à douter des associations qui œuvrent dans l’humanitaire ; donc pour vous dire que ce n’est pas facile notre travail, il a fallu qu’on mette nos propres moyens et à mesure que nous avancions quelques accompagnements nous parvenaient. Il est important de rappeler que le soutien nous vient beaucoup plus des particuliers, qui donnent des sacs de riz, un carton de savons, bon, il est arrivé que le Ministère des affaires sociales nous envoie une enveloppe de 100.000frs et nous prenons cela comme une reconnaissance de l’Etat, le fait d’aller décharger un 100.000frs dans un Ministère et nous sommes conscients qu’avec le temps, cela ira grandissant.

Alors depuis 2006 quel bilan faites-vous des activités de votre association ?

Il est positif, déjà parce que chaque année l’effectif augmente et je pense que bientôt par l’autorisation du Ministère de la Justice, nous couvrirons toutes les prisons du pays.

Quel Message adressez-vous à tous nos lecteurs ?

On leurs demande de nous suivre, c’est une action qui a toute sa place parce Que le besoin est réel, les enfants souffrent énormément et puis arrêtez de stigmatiser les enfants des détenus, ils ne sont pas coupables de erreurs de leurs parents, soutenez-les plutôt ou aidez-nous à le faire, car nul ne sait de quoi sera demain. Nous répondons au 99 32 10 38 / 77 75 74 72 ou sur notre site internet www.lerepcam.org et le mail c’est info@lerepcam.org.

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