Mbéni sa kono, ou le retour aux sources de Balthasar Edipissi

C’est un expert financier dont l’amour des chiffres n’a su atténuer celui des belles lettres, au contraire, il y a trouvé une adéquation parfaite. Balthasar Edipissi, auteur dans l’âme, vient alors de faire parler sa plume. Pour signer officiellement son entrée dans l’univers presqu’hermétique des écrivains, il nous propose, mieux, nous offre un recueil de poèmes d’une richesse et d’une originalité stupéfiantes.

Samedi 13 décembre après-midi ; la Fondation Solomon Tandeng Muna sert d’abri à une conférence de presse bien chargée en contenu et surtout, très courue. Sieur Benjamin Onanena Oloummé, qui a opté pour nom d’auteur Balthasar Edipissi, saisissait ainsi l’occasion pour présenter sa toute première livraison littéraire : Un recueil de poèmes intitulé Mbéni sa kono (Les premières origines). Pour s’atteler à cette tâche, il se ferra accompagner par son éditeur Jean-Claude AWONO des éditions Ifrikiya, Amassoko Mwenye Wilfried critique littéraire et préfacier du livre, et Marie-Rose Maurin, auteure et chercheur. Moment intense tant en émotion qu’en ambiance ponctuée d’intermèdes de musiques et de déclamations qu’ont su magnifier le musicien Germain Djel avec à ses côtés Ursulle Djogoué, par ailleurs professeur d’Espagnol d’un lycée de la place.

Plutôt édifiant, pour un premier acte –qui d’ailleurs en appelle déjà d’autres-, Mbéni sa kono est un creuset de dix poèmes certainement sujets à diverses perceptions, mais d’une beauté rare, tant ses réalités sont frappantes et ses sources authentiques. De la Promesse à la Mort en passant par des Souvenirs saisissantes (de son enfance), ce qu’il a tiré de la nature dans laquelle il a évolué, puis la Pensée de l’auteur orientée vers des thématiques brutes entre Mensonge, Amour et Confrontation entre genre Masculin et Féminin, il y a tout lieu de saluer le génie esthétique et lexique de notre poète qui nous plonge dans son Ombessa natal (département du Mbam et Inoubou, Région du Centre-Cameroun). Incroyable ! Diront certains, car entre les lignes, il n’est point possible d’y déceler l’écriture d’un agréé en qualité d’expert judiciaire en Comptabilité et Finance près des Cours d’appel du Centre et du Sud et désormais à la tête d’un cabinet d’études (dont il est le fondateur), après avoir occupé de hautes fonctions dans de grandes entreprises au Cameroun et en France.

Des chiffres aux lettres donc, pour une adéquation parfaite, nous glisse-t-il : « l’écriture est pour moi un lieu de repos et me permet d’être plus performant dans les chiffres ». Avant d’ajouter en citant Baudelaire : « l’inspiration poétique est un don de la nature ». L’homme nous confie avoir dans son coffre fort trois romans (recueil de nouvelles et recueil de contes) qui probablement seront édités très prochainement.