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Ndedi Eyango : « Mon titre LES HEROS n’est pas qu’un coup de gueule, mais un message fort »

Le roi Mouan Nkum vient de signer Merci Seigneur, son nouvel album ; parmi les titres qu’il porte, Les héros, chanson qui a attiré notre attention car au relent coup de gueule, renvoyant alors à la fameuse histoire Ndédi Eyango-SOCAM de Novembre 2013. L’artiste revient également  sur le rôle capital des icônes comme Samuel Eto’o, Manu Dibango, ou encore Roger Milla dans l’identité culturelle d’un pays comme le Cameroun, mais aussi sur sa maison de production PREYA Music…

Vous êtes à près de 35 ans de carrière, pour un peu plus d’une douzaine d’albums et vous demeurez insatiable en termes de productions musicales ; sauf qu’à un moment vous avez pris opté pour une orientation coup de gueule, si l’on s’en tient à On tourne la page, et tout récemment, Les Héros, qui pourrait se traduire comme une réponse à vos détracteurs du 02 novembre 2013… Pourquoi déjà, avoir mis en avant Les Héros, avant le titre phare de votre nouvel album : Merci Seigneur ?

(Il éclate de rire et se calme quelques secondes) Bah, ça n’a pas été tout à fait ça ; c’est vrai, le titre de l’album c’est Merci Seigneur, et j’ai toujours voulu tourner le clip au Cameroun. Le seul souci était que, moi, étant encore en étranger, il fallait tourner un autre clip et c’est Les héros qui a été choisi pour la circonstance. Mais effectivement, c’est Merci Seigneur qui aurait dû être le lancement. Maintenant, vous évoquez la situation de Novembre 2013, si c’est ce qui m’a inspiré la chanson Les Héros au relent coup de gueule –pour reprendre votre propos-… Vous savez, un artiste dans ses œuvres, s’inspire de son vécu, mais aussi du vécu des autres autour de lui. On ne saurait chanter ce qui n’existe pas. Alors, il arrive qu’on s’inspire d’une situation vécue, mais tout dépendra aussi de l’état d’esprit dans lequel on se trouve. Boon, il faut avouer qu’après tous ces problèmes que j’ai rencontrés, je me retrouve dans cet état d’esprit qui m’emmène à écrire ladite chanson.

Donc Les héros est un coup de gueule ?

Je ne dirai pas ça comme ça ; mais surement, cette situation a influencé mon inspiration.

Honnêtement, n’était-ce pas un risque ? Surtout quand on connait votre répertoire riche en messages et parfois en parodies du quotidien à l’instar de You must calculer sorti en 1987 ?

Justement, lorsqu’on écoute Les héros –puisque c’est de ça dont vous parlez-, il y a un message clair ; il faut tout d’abord reconnaitre qu’aujourd’hui la jeunesse manque de repère. Elle a besoin de modèles, et ce qui est dommage c’est que le pays tout entier en regorge, sauf qu’ils sont ignorés et bafoués au lieu d’être portés comme ils le méritent. Des hommes d’honneur qui ont porté très haut le drapeau du pays et qui incarnent des valeurs…  Manu Dibango, Eto’o, Roger Milla, ou encore Ndedi Eyango, ce sont des gens qui au-delà du fait qu’ils représentent le pays à l’échelle mondiale, contribuent aussi à l’emploi des jeunes dans le pays. La culture et le sport sont des éléments indispensables dans l’identité d’un pays, mais où en sommes-nous ? C’est ce message que porte le titre Les Héros. Chacun est héros dans son domaine ; il y a des héros Benskineurs, des héros pousseurs, des héros politiques, bref, ceux qui travaillent avec beaucoup de passion et contribuent au développement (économique, social ou culturel) de son pays.

Est-ce qu’on peut être un artiste très talentueux et adulé, et être un héros ?

Bien sûr ! Un Héros est celui qui travaille dur et est censé servir de modèle…

Mais quand on est un modèle, comment expliquer que l’on se laisse aller dans des abus ? On vous a récemment vu rappeler aux meilleurs sentiments, vos collègues artistes Longuè Longuè et Petit Pays… Décidément qui est l’exemple à suivre ?

J’avais même déjà réagi face à un problème similaire par le passé… Nous sommes des hommes publics et on a une influence sur le peuple, donc il y a des comportements que l’on ne se devrait pas d’afficher « au-devant de la scène médiatique, à plus forte raison, sur les réseaux sociaux ». Lorsqu’on est un homme public, on ne s’appartient plus. Alors de là à porter des propos susceptibles de nous discréditer et choquer le public, j’estime que c’est indigne et de bas étage. Ce qui me chagrine le plus c’est que quand vous avez de l’amour et du respect pour le métier que vous faites, particulièrement la musique, il y a des choses que vous ne devriez pas affirmer. Nous sommes une famille artistique et nous servons un esprit commun qui est la « musique » ; donc il faut respecter cet esprit. Quand les artistes se rendent dans des médias pour s’insulter, bah on peut dire que dans toute famille il y a des mauvais enfants, mais cela n’excuse en rien de tels comportements.

Ndedi Eyango, véritable maitre à tubes, si l’on s’en tient à ces quelques titres : Salut les mariés (1986), You Must calculer (1987), Soul Botingo (1989), Les problèmes (1991), sans oublier Si tu me mens (1997), et Ecole d’amour (2010)… Des armes qui ont contribué à la consolidation de votre écurie PREYA Music qui nous a livré d’autres faiseurs de tubes ; que devient-elle ?

Vous oubliez de mentionner que je suis moi-même un produit PREYA music (rires)…  Disons, il faut l’avouer, que la piraterie ne nous facilite pas la tâche ; du coup nos maisons de productions ont pris un coup. Aujourd’hui on est face à un dilemme : on a envie d’aider, mais en même temps on a peur de perdre de l’argent. Investir sans retour, c’est carrément se mettre la corde au cou. En même temps, je dirais que j’ai pris un temps de repos pour me consacrer à la production car il faut prendre du temps pour bien faire les choses, c’est pour cela que j’avais arrêté de sortir mes albums, mais je produisais d’autres : Tanus Foé, Longuè Longuè, Junior Eyango, ils sont nobreux. Sauf que j’ai aussi pris un coup par rapport à ça et il fallait que je revienne satisfaire mes fans, parce qu’après tout, ce qu’on retiendra, ce sont mes œuvres.

Alors que dites-vous aux jeunes artistes qui cherchent incessamment à vous rencontrer ? Est-ce qu’ils attendent un peu, ou bien les portes leurs restent ouvertes ?

Déjà, beaucoup d’artistes devraient se mettre en tête que le combat que nous menons aujourd’hui, c’est d’assainir le milieu. Nous souhaitons ramener « la vie » dans ce milieu car les artistes vivent une misère sans précédent. C’est simple, si on ne produit plus, c’est parce qu’il y a la piraterie ; or si on pouvait produire en toute quiétude, il y aura consommation et conséquemment des retombées. En même temps, les artistes doivent comprendre qu’il est important voire crucial de se battre aussi tout seul. Beaucoup le font ; chacun doit se battre pour se faire son nom, nous nous ne sommes là pour le moment qu’en appui. Je prends l’exemple de l’ACAFEHMI (association camerounaise des femmes et hommes musiciens intègres), où nous avons déjà produit des volumes d’albums avec au moins 25 chansons. Il a toujours été question de ça, même quand nous briguions la tête de la SOCAM : Mettre les artistes au travail, et continuer à produire. Chers jeunes, je vous encourage à entrer dans l’ACAFEHMI, on vous y ouvrira des portes et on réfléchira ensemble sur ce qu’on pourra pour vos carrières.

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2 commentaires

  1. Bonsoir Mr et merci pour le conseil je m’inscrit DIRECTEMENT je suis jeune artiste camerounais faisant du RnB ET L’afro et titulaire de 4 chanson déja et argéé de 23 ans déeja fait plein de spectacle tèl douala bercy pour l’emission kamer master miss,au biblos+,air force one et baucoup solicité dans les anniversaires de jeunes filles et fête de fin d’année dans les etablissements et présentement je suis invité a la fete de fin d’année de l’insttitut insam de douala .Mon tout premier clip qui doit etre tourné par le grand roger makanda,mais par manque de sponsor et de soutient financiere j’e n’est pas encor tourner car je recherche de l’aide car je ne dispose asser de moyen pour m’enssorti tout seule et demende votre aide de me donner une chance de pouvoir ecouter mes chansons mon tel:67699882/656045818 et mo email vivaldi.rosselin@yahoo.com je vous pris de bien vouloir m’accorder une chance et merci d’avance

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