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Mimi Diabha, une sirène sur les berges de la Bénoué.

Mimi Diabha est une fleure musicale qui vient enrichir l’univers de la musique camerounaise. Depuis une quinzaine d’année en effet, Mimi Diabha explore divers univers musicaux et culturels dans lesquels elle puise la force et la fraîcheur de sa musique, un mélange de rythmes traditionnels africains qu’elle a ensuite fusionné avec certains rythmes contemporains.

Mireille Soukontoua alias Mimi Diabha est née le 30 avril 1972 à Bafang dans la région du Nord Ouest. Le virus de la musique lui est inoculé par son père, promoteur culturel et ingénieur de son dans une chorale de la ville de Garoua. « Nous allions chanter tous les vendredis soir et les dimanches », se rappelle encore Mimi Diabha. A l’âge de 15 ans alors qu’elle est au cours moyen 2, elle prend de court son entourage en décidant de mettre un terme à son parcours scolaire car elle veut ardemment apprendre la musique, pas juste comme une simple passion, mais plutôt comme un véritable métier. Fédéral Bar (situé au quartier Yelwa, ndlr) ce lieu mythique où Messi Martin donna naissance au bikutsi moderne, a été plutôt un conservatoire pour la petite Mimi. Très vite elle développe un potentiel artistique qui séduit et convainc non seulement son père mais également des artistes confirmés tels que Tom Yoms, Emile Kangué, Dina Bell, et bien d’autres artistes qui ont insisté pour la voir chanter lors de leur spectacle à Garoua. « Mon père était aussi promoteur de spectacle à chaque fois qu’il faisait venir des artistes ceux-ci insistaient pour que je joue en première partie de leur spectacle », précise Mimi Diabha qui avait pour modèles à ses débuts Anne Marie Zié, Cromwell et plus tard Nguea Laroute. D’ailleurs, son timbre vocal qui ressemble à s’y méprendre à celui de Nguea Laroute, lui vaudra pendant de nombreuses années le surnom de « Mama Nguea ».

Si à Garoua le talent de Mimi ne souffre d’aucune contestation, elle décide pourtant en 1999 de partir s’installer à Ngaoundéré afin d’y poursuivre sa carrière au sein de l’orchestre du Marabha et du Temple d’or. Durant cinq années consécutives elle fera le bonheur des aficionados de ces deux cabarets qui seront subjugués par la puissance de son vocal, sa parfaite maitrise des techniques de chant et sa polyvalence à travers divers styles musicaux qu’elle exécute. Elle revient à Garoua en 2005 et pose ses valises à l’hôtel Bénoué. Mais comme un intermède, ce retour dans la capitale du Nord ne durera que le temps d’une note car après tout juste un an elle retourne dans l’Adamaoua rejoindre à nouveau l’orchestre du Marabha. « Je pars à nouveau de Garoua pour rentrer sur Ngaoundé parce que mon salaire était minable à l’hôtel Bénoué et que je ne pouvais pas joindre les deux bouts » avouera-t-elle plus tard. En 2003, elle est sollicitée pour une tournée à Moundou avec le groupe tchadien Tibesti. Entre tous ses va et vients, en 2007 Mimi Diabha est finalement attirée par le chant des sirènes du fleuve Bénoué qui l’appellent à revenir chanter sur les berges du fleuve, au sein de l’orchestre des Brasseries du Cameroun. L’appel est trop fort et l’artiste n’y résiste pas, le temps de rentrer à nouveau sur Ngaoundéré pour revenir enfin à Garoua où elle intègre l’orchestre des Brasseries du Cameroun.

Mais comme une femme qui rêve de donner la vie, Mimi Diabha caresse secrètement  de sortir un album, fruit de ses longues années de quête et d’apprentissage. En 2012, celle qui a fait ses débuts dans la région du Nord sort sur le marché discographique son premier album de 12 titres qui s’intitule « Optimisme » et qui a connu la participation de pas mal d’artistes à l’instar de Alpha Barry, Kaissa Pakito, Princesse Kadidja, Aimé L’amour et bien d’autres. Les arrangements et le mixage ont été assurés par  Walter Hamadjouldé et Chegué Blaise. Produit par Diabha Production, la réalisation a été assurée par Kaissa Pakito. Cet album est le reflet de la diversité de l’artiste. On y retrouve du style sahélien, et des chansons chantée dans la langue maternelle de l’artiste qui est allée jusqu’à faire une reprise du titre «Dikom la moto » de Emile Kangué.

Après toutes ces années de pratique musicale, c’est pourtant lors de la soirée dédicace de son album le 1er août 2012 que Mimi Diabha s’estime être enfin devenue une artiste, à l’image d’Abdou Bénito son parrain. Hélas, ce dernier ne sera pas là pour voir le succès de l’album qu’il a préparé avec sa fille spirituelle.

Aujourd’hui chef de l’orchestre des Brasseries, Mimi Diabha consacre également son temps à l’encadrement des jeunes artistes et parallèlement s’attèle à la réédition de son premier album avec le concours de certains partenaires basés en France. Par ailleurs, cette mère de quatre enfants rêve d’enregistrer un second album essentiellement sahélien au niveau du rythme car même si elle est d’origine Bamiléké elle ne se sent pas moins nordiste tout comme son père qui a fait plus de 40 à Garoua. Bon vent l’artiste.

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