Clarice Alima : « La femme est la Tour de contrôle »

Clarice Alima, partie il ya plus de 10 ans en Europe, une formation de secrétaire dans la tête mais préfère la voie de la musique ; pourquoi ?

Coucou tout d’abord à tous ceux qui me liront sur www.culturebene.com (rire). Alors, pourquoi la musique ? Je dirai tout simplement que quand vous avez la culture dans les veines, c’est assez évident comme choix ; voyez-vous, je suis de père Emombo et de mère MVELE, et chez les MVELE la musique est une caractéristique. Donc pour vous dire que je suis une passionnée de musique, j’ai dû faire d’autres formations professionnelles parce qu’en quittant le Cameroun je n’avais pas un niveau assez élevé aux études, et il fallait bien aussi que j’aie un boulot.

Vous amorcez votre carrière musicale à 36 ans, avec deux singles sortis successivement en 2010 et 2011, dans lesquels vous rendiez un hommage au Président Paul Biya ; pourquoi déjà, chanter pour le Président ?

Pour être honnête, c’était pas seulement pour rendre hommage au Président, mais beaucoup plus au peuple camerounais. Vous savez, on a l’habitude de raconter qu’il n’y a qu’au pays que le Président est aimé or c’est faut, la diaspora camerounaise l’aime beaucoup aussi ; et puis l’on pense qu’il n’y a que le lui qui est le gage de la stabilité et la paix dans notre pays or c’est en partie grâce à tout le peuple camerounais qui est très pacifique et réfléchi. Il faut tout simplement dire que c’était ma modeste participation dans le sens de l’encouragement de la paix au Cameroun.

N’empêche que cela vous a valu l’invitation de la 1^ère Dame Chantal Biya lors de la célébration du 8 Mars 2012 au Yaoundé Hilton Hôtel…

Ce fut avec une émotion indescriptible que j’avais accueilli cette nouvelle ; vous savez, je chante avec beaucoup de passion, et quand je reçois cette invitation, je venais de sortir mon tout 1^er album « Commandant de bord ». J’ai 39 ans aujourd’hui et j’ai eu pas mal de soucis quand j’ai décidé de faire de la musique. Personne ne l’a souhaité, voilà ce qui explique la sortie tardive de mes œuvres. Donc, d’être invitée par Mme Chantal Biya et Mme Cathérine Abena, vraiment c’est comme une consécration, là vous vous dites j’ai pas travaillé pour rien, c’est une récompense en fait.

Pourquoi « Commandant de bord » n’est-il pas connu du public camerounais ?

Pour dire vrai, cet album est sorti en 2012 mais ça a été très compliqué lorsque j’ai entamé sa promo ; il y avait aussi un certain nombre de choses qu’il fallait résoudre au sein de ma famille et de mon foyer, donc j’ai d’abord mis le pied sur le frein. Mais là j’ai relancé la promo, c’est d’ailleurs la raison de ma venue au pays.

Pourquoi Commandant de bord ? Aviez-vous vécu une situation en couple qui vous ait poussé à dire aux femmes qu’elles sont « Le » capitaine du bateau ?

(Rire) Je ne sais pas si je dois répondre par un Oui ou par un Non ; mais le fait est qu’en tant artiste, il est tout à fait normal que je m’inspire des gens autour de moi et de mes propres expériences. Il faut être réaliste, la femme donne vie, c’est elle qui est au centre d’un foyer, elle sécurise le monde, voilà pourquoi elle est la tour de contrôle. L’homme a sa place c’est indiscutable, mais que l’on reconnaisse aussi la valeur de femme qui je pense, est très importante dans la construction et le développement d’un pays.

Avez-vous rencontré des problèmes dans votre carrière ?

Enormément…

Vous vous autoproduisez ?

Oui, c’est très difficile, le milieu de la musique et ses réalités. J’ai eu le malheur d’être mal entourée avant, mais ça commence à aller, déjà je suis très contente d’être à culturebene.com, un site professionnel que j’ai connu au hasard mais que je me suis empressée de contacter car tout le monde voit le travail de diable que vous abattez. Aujourd’hui vous m’interviewez, vraiment c’est comme un rêve, car vu de l’extérieur, il serait vraiment difficile de croire que c’est un portail africain. Merci encore.