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José Da Silva : « la musique africaine est la mère de toutes les musiques… »

Nous allons tout d’abord nous pencher sur la place de la musique africaine dans le marché international, car le thème de ce symposium s’y prête ; donnez nous votre point de vue de prime à bord…

Déjà, je tiens à souligner que la musique africaine est la mère de toutes les musiques et aujourd’hui plus que jamais elle demeure très importante car elle inspire beaucoup de gens dans le monde. Mais moi par exemple qui vis à Paris et qui observe la façon dont les musiciens du monde utilisent notre culture, je me rends compte que nous-mêmes africains, on ne se rend pas compte de la force de notre culture, encore moins nos dirigeants. Ce qui fait que notre continent est complètement désorganisé, il a en main une mine d’or mais que d’autres gens exploitent, ce qui explique qu’en matière de commercialisation  et de professionnalisation de musique, l’Afrique vient en dernière position. Seulement les majors ont compris qu’il y a de l’argent en Afrique et ils vont arriver en force ; aux dernières nouvelles on parle des géants comme Itunes qui seront là en décembre prochain, ils vont chambouler l’économie.

Cela augure-t-il un lendemain meilleur pour l’économie africaine ?

Bien sûr que non ; on ne va pas y gagner, si ce n’est de l’exposition, mais financièrement et économiquement ce n’est pas le continent qui va en profiter.

Quelle solution alors, à votre avis ?

Beh, la solution est que les Etas financent ou mettent en place des lois qui favorisent l’expansion de l’industrie musicale, avec bien sûr des moyens pour produire ces jeunes qui aujourd’hui ont du talent et sont professionnels, afin qu’ils puissent rivaliser ceux des autres pays comme les Etats Unis, la France, l’Angleterre… car ils peuvent avoir même un talent au dessus de celui d’un américain mais pas les moyens pour promouvoir son travail.

Puisque la musique dans certains pays africains (pour ne pas dire tous) n’est pas une priorité, n’y aurait il pas un moyen de rassembler nos artistes qui ont réussi ailleurs pour qu’ils puissent penser des stratégies et ce avec l’appui matériel et financier de nos Etats, afin de faire décoller cette industrie ?

Vous faites sans doute allusion aux géants comme Youssou Ndour, Manu Dibango, Richard Bona et autres (rire), vous savez il sera très difficile pour que cela arrive, chacun de ces artistes ayant sa propre carrière à gérer, ce qui n’est pas du tout facile, car dans ces pays capitalistes où ils vivent de leur art, c’est la bataille permanente pour se maintenir, il y a aussi qu’ils travaillent énormément et donc du coup n’ont pas beaucoup de temps pour pouvoir se voir ; je sais de quoi je parle là.

Mais puisque les gouvernements ne répondent pas toujours à vos demandes…

Non, je voudrai préciser que nous ne sommes pas entrain de quémander quoi que ce soit aux Etats ; on leurs demande juste de mettre en place des infrastructures et des lois et laisser-nous nous occuper de reste, vous verrez.

Vous avez intervenu ces 02 jours qu’à duré le symposium ; est-ce que vous pouvez revenir sur vos exposés de façon brève ?

J’ai beaucoup plus parlé de mes expériences de producteur africain car je suis dans le circuit depuis longtemps, une moitié de l’année je la passe en Afrique et l’autre moitié en Europe, ce qui fait que je travaille avec les 02 systèmes, donc pour vous dire que je les maitrises d’une certaine façon. Alors, j’ai partagé mon expérience, en disant par exemple comment je vois l’avenir, non sans donner quelques conseils et surtout faire comprendre aux gouvernements que les acteurs culturels ne veulent pas de leur argent non, ce qu’ils veulent c’est des lois, des structures et à partir de là tout ira bien. En Europe ce ne sont pas les gouvernements  qui ont donné de l’argent aux producteurs, ils ont juste crée des lois qui protègent les artistes et les autres acteurs du secteur ; c’est les privées comme nous qui ont (à partir de ces lois et infrastructures) su trouver les outils pour valoriser et professionnaliser l’industrie car la demande est réelle.

  

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