Née en 1931 à Bibia, toute petite elle se faisait appelée « Mama Lehmann ». Plutard surnommée la « Maman du bikutsi », il est bel et bien clair pour tous qu’elle est la « voix d’or du Cameroun ».
Anne-Marie NZIE, de son vrai nom Anne-Marie Mvunga NZIE est incontestablement la plus grande voix féminine du Cameroun.
Fille d’un Pasteur et joueur de Mvet (Instrument à cordes retrouvé majoritairement dans la région de centre au Cameroun), elle grandit dans le chant et intègre la chorale à l’âge de 8 ans. Son prénom Anne-Marie lui vient de la femme d’un docteur missionnaire Américain qui a payé la dote de la maman de Anne-Marie NZIE afin qu’elle puisse retrouver son Mari pour qu’ils vivent ensemble leur amour.
Débutant par la chorale, Anne-Marie va remporter un concours de chant à l’âge de 10 ans mais malheureusement, 2 ans plutard elle va se trouver dans l’obligation d’abandonner les classes suite à un accident. Anne-Marie voulant cueillir des mangues trébuche du haut du manguier et c’est ainsi qu’elle va passer un peu plus de 10 années de sa vie à l’hôpital, sans trouver de remède à la blessure avec laquelle elle sort de cet accident (Notons qu’il y’a plusieurs histoires cachées derrières cet accident; tantôt sa maladie est de provenance mystique, tantôt elle est naturelle, les avis viennent de partout et sont bien divergents).
Notre petite Anne-Marie va vivre un long moment de solitude jusqu’à ce qu’elle se fasse découvrir par AKOA Abomo, pasteur d’église presbytérienne pendant qu’elle chantait en cachette une chanson qu’elle avait elle même composé depuis l’âge de 12 ans. Notre pasteur va tout faire pour entretenir l’esprit de choriste en Anne-Marie, car il voit en elle un immense don de chanteuse.
Dans la même lancée Cromwell NZIE, frère aîné de Anne-Marie est guitariste et c’est avec son instrument qu’il veille sur sa sœur couchée sur son lit d’hôpital. Il initie Anne-Marie à la guitare et c’est par là que notre future voix d’or va s’améliorer en composition musicale, et par la même occasion faire grandir son répertoire en composition. Pendant cette époque, Anne-Marie jure qu’elle ne se séparera plus jamais de la musique jusqu’à sa mort!
En 1954, Notre voix d’or sort enfin de l’hôpital et s’installe avec son frère pour vivre tous deux leur passion. Chose curieuse, leur aventure ensemble sera de courte durée car Cromwell se fait un peu plus d’argent dans le dos de sa sœur qui le constate et décide de prendre la poudre d’escampette.
A la suite de cette séparation Anne-Marie s’était déjà faite repérée par les Brasseries puisque aux côtes de son frère Cromwell, elle chantait et la plupart du temps elle s’accompagnait elle même à la guitare.
Étant donné qu’à cette période la majorité des musiciennes s’exprimaient beaucoup plus au chant, Anne-Marie arrive donc à se démarquer en présentant quelques fois sur scène avec une guitare entre les mains.
Anne-Marie épouse un musicien et tout change pour elle, car se mariage va jouer un rôle important dans sa carrière et permettre à ce qu’elle se fasse enregistrer dans le studio le plus compétitif d’Afrique centrale basé au Congo en cette période là. La chanson « Ma lundi » enregistrée est bien accueillie par les mélomanes. C’est parti pour Anne-Marie qui enchaîne avec le titre « Ma ba nze », cette fois ci au Cameroun en 1954. Cette chanson est un classique camerounais qui fait vibrer des cœurs jusqu’à nos jours. En 1958, elle preste à l’Olympia grâce à son duo avec un chanteur français, et comme une chose n’arrive jamais seule, elle participe à la campagne mondiale contre la faim sous l’invitation de l’ONU (Organisation des Nations Unies) en 1962.
Anne-Marie NZIE reviendra au devant de la scène en 1965, avec à ses côtés Sebastien Ndi qui va réaliser son album « Eponyme ». Les tournées sur le continent africain vont s’ensuivre:
En 1969 en Algérie, pour le PANAF (Premier Festival Panafricain d’Alger) là ou elle partage la scène avec Miriam Makeba, icône de la musique africaine
En 1975 au Sénégal, pour la semaine de la culture camerounaise à Dakar
En 1977 au Nigeria, pour la 2e édition du Festival des arts et de la culture nègres (FESTAC).
En 1979, elle intègre l’Orchestre National du Cameroun et elle y donne des cours de chant.
En 1984, elle frappe un grand coup en sortant la chanson « liberté » arrangée par EKO Roosevelt, autre monument de la chanson camerounaise.
« Liberté » connait un succès retentissant et est la chanson phare aux élections présidentielles de 1992; cette chanson gagne plus de terrain lorsque Anne-Marie interdit aux partis d’opposition d’exécuter cette chanson pendant ces élections, même si elle prône les libertés de l’Homme en rapport avec les réalité du pays.
Anne-Marie NZIE fête ses 40 ans de carrière en 1995 et après elle continue encore sa vie de star malgré son âge qui ne lui pose apparemment aucun problème. En 1998, elle sort deux chansons, « Beza ba dzo » et « Sarah ». Le titre « Sarah » est dédié à sa grande sœur qui a fait beaucoup de sacrifices en restant à ses côtés pendant sa maladie.
SA FIN ET SES DISTINCTIONS
Notre maman Anne-Marie NZIE décède suite à une longue maladie le 24 mai 2016 à l’hôpital central de Yaoundé.
Maman Anne-Marie Nzie est partie en laissant une longue file de récompenses et distinctions, ceux là même qui ont contribué à ce qu’elle soit « La Voix d’or du Cameroun ». Voici entre autre les titres qu’elle a eu à recevoir:
En 2001, elle est faite chevalier de la Légion d’honneur par le gouvernement français (Elle rejoint Manu Dibango qui l’avait reçu avant elle).
En 2008, pour avoir porté haut les couleurs du berceau de nos ancêtres, le président de la République et le ministère des arts et de la culture lui rendent un hommage national qui s’étend sur une semaine, avec un grand concert et des expositions photos de son grand parcours élogieux. Toujours pendant cette semaine elle reçoit deux domiciles, don des autorités camerounaises: un domicile à Yaoundé, et un autre dans son village natal et une voiture du président de la république dont la plaque d’immatriculation porte la fameuse inscription « La voix d’or du Cameroun ».
Voilà ramassis ramassé le parcours de notre vedette internationale qui depuis son adolescence s’est jurée de cheminer avec la musique jusqu’à la mort. Elle n’est sans doute pas l’artiste parfaite, mais elle reste un monument et une légende que les jeunes de la génération actuelle et des générations à venir devraient suivre, afin de continuer à maintenir l’image de notre pays au plus haut niveau à travers l’art musical.
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