Un curieux festival de danse patrimoine Kudumbar se prépare pour le mois de décembre prochain.
C’est une manifestation dont il n’existe pas d’équivalent dans le Septentrion du Cameroun. Son nom niais champ de bataille littéralement traduit Kudumbar (ancien nom de Tokombéré)en la langue Zulgo, une des langues parlées dans l’arrondissement de Tokombéré dans le département du Mayo Sava dans l’Extrême-Nord, est davantage un festival de la célébration de la vie, des savoir-faire et des cultures ancestrales des filles et fils de cette localité. C’est aussi montrer l’attachement à cette danse qui symbolisa autre fois, leur localité. Il est question pour cette grande manifestation culturelle qui se prépare, de ressusciter autour de la danse, le patrimoine de ce peuple. Ce sera une fenêtre ouverte au monde sur l’authenticité des peuples de cet arrondissement et leur mosaïque parfois peu perceptible sur le reste du territoire camerounais. Les élites s’activent ainsi à positionner cette culture entre les générations.
Le champ de danse, en langue d’art
« Le champ de bataille » en forme de festival, est juste une sauvegarde d’une danse patrimoniale, chantre du grand champ culturel de Tokombéré. Les Zulgo ne sont pas en reste dans la défense de leur génie humain. Ils tiennent en manifester au creux de cette danse à la fois initiatique et thérapeutique le Kudumbar, l’essence de leurs richesses ancestrales. Ce n’est point un repli identitaire. Mais dans ce glossaire sensible de l’interculturalité au Cameroun, il faut être présent. Alain Mazda, journaliste et membre du comité d’organisation « Il est question de mobiliser tous les ressortissants de cette localité autour des valeurs culturelles pour mieux en assurer la perpétuation. Il faut militer pour le Kudumbar, exprimer ses codes et exhumer les savoirs anciens ». C’est sur cette danse qu’ils ont choisi se reposer. Car, elle indique toute la construction du champ social, les enjeux de l’interculturalité actuellement en débat au Cameroun.
Compétition, artefacts
Le Kudumbar sera aussi une compétition de danse. Les participants devraient rivaliser d’adresse autour de leur créativité. Cuir, argent, bronze, paille, perles en pierre, godon et d’autres costumes pour la danse et puisés dans l’artisanat local. Ces sortes d’artefacts enfouis dans les tréfonds de l’histoire et menacés par la modernité carnivore, seront la particularité de la compétition des groupes de danses retenus. Les initiateurs du festival veulent des parures édifiantes et des couleurs authentiques de leur société en plein reconstruction et sauvegarde patrimoniale.
Chants solennels des femmes, pionnières et mémoires, musiques magnifiques, mais fort émouvantes, échanges autour des mythes et autres, à cela se met une mise en chorégraphie spectaculaire, ingénieuse et fouillée, des rivalités saines et fraternelles ressuscités sur la place de Tokombéré et ses environs, juste pour partager avec un public demandeur, l’art et la culture de ce peuple. Les chercheurs seront servis. Le public aussi. Parmi les grandes découvertes, on aura la multiplicité des langues locales et les contingences de leurs originalités. Ce voyage au cœur des cultures se veut une autre dimension de cette fenêtre sur la culture, non pas pour exaspérer le public, mais pour vivre de pleine émotion, les richesses qu’elles expriment.
Le festival Kudumbar prévu dans la période du mois de décembre 2020 se construira au fil des mois par une organisation progressive . C’est d’ailleurs le champ d’activité qu’explore le journaliste Alain Mazda, depuis quelques semaines.
Martial E. Nguea
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