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Claude Ndam : « le Ministère des arts et la culture devrait fermer les portes »

L’homme dont les artistes de haute sphère se bousculent pour reprendre les tubes, fort de ses 30 ans d’expérience, nous a accordé alors un entretien ; le père de « U Ngoua Ya » nous parle du mal être de l’artiste camerounais.

L’association ME MI KE où vous êtes membre s’apprête à vivre sa toute première cérémonie de récompense ; un mot à ce sujet ?

Déjà comme vous venez de le dire, je suis membre du ME MI KE et il serait anormal qu’un évènement de telle envergure soit organisé et que je sois absent. Je suis donc très honoré d’avoir un rôle à jouer dans le cadre de ces festivités, et mon plaisir va plus loin, parce que laissant cet héritage à la postérité.

On va bien évidemment vibrer des spectacles en marge des activités prévues pour ce 1er Memik’Award ; est-ce que vous monterez sur la scène vous aussi ?

Dans le cadre des activités artistique, oui je confirme, je vais chanter, le public aura non seulement l’occasion d’écouter mes tubes à succès mais aussi de nouvelles chansons. Il y aura pas mal d’artistes très connus et inconnus, tant de l’ancienne que de la nouvelle génération que j’ai d’ailleurs l’honneur d’encadrer. La présence des anciennes dans ces festivités est d’autant plus importante qu’il faut montrer aux gens que nous pouvons faire mieux que ce que la vitrine d’aujourd’hui vous montre. Et je dois dire que nous autres anciens, méritons plus d’attention et de considération que ce qu’on nous porte aujourd’hui.

Alors que devient Claude Ndam, parce qu’il y en a qui ne sont plus très au courant de votre actualité ?

Si vous n’êtes pas trop au courant c’est parce que vous êtes dans un pays où… je n’ose pas dire ce que je pense en tout cas… C’est quand-même assez terrible que l’on soit dans un pays qui n’a pas de salle de spectacle ; je vous assure que ça c’est de la magie quoi, et ce n’est qu’au Cameroun qu’on voit ça, et j’ai tellement honte de mon pays, je suis indigné. Et là, nous sommes obligés, nous, d’aller faire ce que l’on devrait faire ici ailleurs, dans d’autres pays où nous sommes plus considérés. J’étais à Douala l’autre jour et c’était la catastrophe. Vraiment, il est préférable que, si le ministère des arts et de la culture n’a rien à faire, qu’il ferme les portes.

Votre message est passé Claude Ndam ; parlons à présent d’un de vos succès « Mona », repris par l’artiste Sergeo Polo, comment cette collaboration a-t-elle muri ?

J’ai été tout d’abord très content de la démarche qu’a entrepris mon jeune frère Sergeo Polo, qui est venu et m’a dit « grand-frère j’aimerais reprendre ton titre qu’est-ce que tu en penses ? ». Et je lui ai rétorqué que si tu veux reprendre la chanson, il faudrait qu’au moins il soit au même niveau, sinon un peu plus au dessus. Et aujourd’hui, quand je demande aux gens qu’est-ce que vous en pensez, ils me disent c’est du bon, alors je suis content du résultat parce que la musique de Claude Ndam a certes gagné quelque chose, mais le plus important c’est la reconnaissance des jeunes frères, et la valorisation de la culture Bamoun. J’irai même plus loin en disant que c’est les mamans du village qui ont gagné parce que c’est leurs chants.

Est-ce qu’il a compté sur votre coaching ?

Bien sûr, parce que vous savez, la langue Bamoun n’est pas si facile que ça, mais il s’est bien battu, je lui ai appris les paroles…, on a eu des séances de travail etc. Nous quand on parle musique, on parle de l’ART et non de machins ; alors avec le résultat que vous avez aujourd’hui en écoutant la reprise, vous entez au fond de vos oreilles qu’il y a eu un réel travail en amont. On a fait du travail sérieux et propre, je n’appartiens pas à la bande des agités.

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