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5 héroïnes qui ont marqué l’histoire de l’Afrique !

Elles se sont impliquées dans la lutte anticoloniale après les tout premiers contacts entre Européens et Africains. Elles sont connues ou inconnues. Elles sont Africaines. Voici cinq héroïnes de la lutte contre le colonialisme à découvrir ou à redécouvrir.

  1. la prophétesse Kimpa Vita (Kongo)

Kimpa Vita, de son nom chrétien Dona Beatriz, utilise la même arme que celle de ses ennemis : la religion. Les missionnaires, « ces sorciers » comme les nomme Kimpa Vita, tirent profit de la traite négrière dans les provinces. Que des fidèles de Dieu puissent également être leurs oppresseurs apparaît impensable pour la jeune femme. « La vérité est que Jésus-Christ n’est pas Blanc, mais Noir. Les pères de l’Église sont africains et le Kongo est la Terre Sainte », prêche-t-elle alors dans les villages. Dona Beatriz appelle à la reconstruction du royaume et l’émancipation du peuple du Kongo face au colon portugais. Elle lance une guérilla politico-religieuse.

Jugée comme hérétique et ennemie du roi, elle est envoyée sur le bûcher le 4 juillet 1706 par les capucins. Elle est brûlée vive à l’âge de 24 ans, dans la ville d’Evolulu, près de Mbanza Kongo, avec son compagnon Barro, et son bébé sur ordre des moines capucins. Kimpa Vita inspira plusieurs mouvements nationalistes dans le pays et au-delà des frontières du Kongo. Elle est aujourd’hui encore très considérée chez plusieurs peuples Kongo (Congo RDC, Congo-Brazzaville ou encore Angola), notamment dans certaines religions locales comme le kimbanguisme.

  1. Sarraounia Mangou, Niger

Sarraounia (reine en langue haoussa) a été chef politique et religieuse présidant depuis Lougou, la capitale aux destinées du royaume Azna, dans le sud-ouest du Niger. En 1899, elle organise la résistance contre la colonne d’exploration Voulet-Chanoine, réputée l’une des missions les plus meurtrières de la colonisation française en Afrique de l’Ouest.

 

La Mission Afrique centrale, créée en 1898 et dirigée par les capitaines Paul Voulet et Julien Chanoine, partie de Saint-Louis du Sénégal devait rejoindre le Tchad. Sur son passage, la mission pille et détruit de nombreux de villages dans les régions traversées. Mais à Lougou, ils rencontrent l’opposition des soldats de la Sarraounia Mangou. «  Dès qu’elle eût quitté Matankari, la Mission se heurta à l’hostilité des villages de Lougou et Tongana, situés à une vingtaine de kilomètres au nord-est de cette ville. Leur résistance acharnée coûta à la Mission 7 000 cartouches, 4 tués et 6 blessés », témoignent les archives de la colonne Voulet-Chanoine.

  1. Lalla Fatma N’Soumer, Algérie

Femme éduquée née dans une famille de lettrés, elle rejoint la résistance kabyle à l’âge de 20 ans. Prophétesse et stratège, elle est très respectée parmi les combattants. En 1854, elle succède au chef de la résistance Chérif Boubaghla. Cette même année, elle remporte la bataille du Haut Sebaou, sa première victoire contre les français. Capturée au combat par l’armée française en 1857, elle meurt en prison à l’âge de 33 ans.

  1. Anne Zingha, Angolais

Anne Zingha était une femme instruite et cultivée. En plus de sa langue maternelle, elle parlait portugais, atout de taille pour traiter avec ses adversaires. Elle connaissait également l’histoire et les populations portugaises, ce qui lui permettait de s’adapter aux situations de négociation avec une connaissance parfaite des enjeux.

Redoutable stratège et diplomate, l’ensemble de son règne a consisté à préserver l’intégrité territoriale de son royaume, par la négociation avec les Portugais. Anna Zingha envoyait régulièrement des espions à Luanda étudié l’entraînement des troupes portugaises, afin de préparer son armée aux combats. Les enjeux religieux et commerciaux n’avaient aucun secret pour elle, et elle s’en servait pour négocier avec les Portugais. Son souvenir a inspiré de grandes figures de la résistance du parti Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), comme : Deolinda Rodrigues, Iena Engracia ou encore Vastok Inga. Son exemple a également marqué la société angolaise, où les femmes sont relativement bien représentées dans l’armée, la police, au gouvernement, et dans les secteurs publics et privés angolais. Aujourd’hui, elle reste un repère culturel, et une figure historique essentielle afin de comprendre la construction de l’identité angolaise.

  1. Taytu Betul, Éthiopie

Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie et siège de l’UA, a été fondée par une femme : Taytu Betul. La même qui avait joué un rôle fondamental dans la victoire éthiopienne face à l’invasion italienne, en 1896. Avant-dernière impératrice d’Éthiopie, Taytu Betul est célèbre pour son intelligence, son intransigeance et sa résistance à l’égard des visées impérialistes étrangères.

En 1889, son cinquième (et dernier) époux, Ménélik II, Roi du Shoa, accède au pouvoir avec le statut de « Roi des rois » – c’est à dire d’empereur. Devenue impératrice, Taytu Betul est alors la femme la plus puissante du pays. Elle s’implique activement dans la vie politique éthiopienne et pousse notamment son mari à se méfier des ambitions impérialistes italiennes. Sur le terrain, lors de la célèbre bataille d’Adoua en 1896, elle se révèle être un redoutable chef de guerre. À Makalle, c’est elle qui conçoit le plan qui offrira la victoire à l’armée éthiopienne.

La victoire éthiopienne marque un tournant et envoie un message clair au monde moderne : un État africain peut battre une armée occidentale. Vainqueur et fier, le pays s’attire l’admiration des anti-impérialistes partout dans le monde, et surtout des activistes et intellectuels de la diaspora africaine, dont certains feront le voyage jusqu’à Addis-Abeba. Une chose est sûre : l’Éthiopie est le premier pays africain à avoir vaincu une armée coloniale européenne. Et grâce au rôle déterminant qu’elle eut à cette époque charnière, Taytu Betul continue d’être acclamée comme « la Lumière de l’Éthiopie ».

 

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