Slim Pezin : « la Musique camerounaise a vraiment évolué… »

Lors de son escale dans un cabaret de la place, nous en avons profité pour lui dire bonsoir, et lui avons tendu notre micro en vue de lui soutirer quelques mots.

Monsieur Pezin, qu’est-ce qui justifierait votre présence au pays ?

Merci à vous ; je dois dire que je suis là pour Papa Noël (Noël Ekwabi Ndlr) avant tout. C’était un ami, un excellent musicien avec qui j’ai joué pendant des années dans l’orchestre de Manu Dibango, et je pense que ma présence ici tient lieu de petit hommage relativement à son départ.

Ça va faire plusieurs années que vous travaillez avec des artistes camerounais, selon vous, quel regard pourrait-on porter sur la musique camerounaise d’aujourd’hui, a-t-elle évolué ?

Oui énormément ; Elle a vraiment évolué. Ces quarante dernières années il y a eu une très grande évolution à tous les niveaux, les bassistes sont excellents, les batteurs le sont également, j’ai eu le privilège d’entendre les choristes qui pourtant très jeunes mais chantent très très bien…, je pense vraiment que la musique camerounaise est en bonne voie, qu’elle franchira les frontières et qu’on la reconnaitra dans le monde.

Pour des légendes comme vous qui avez atteint une certaine dimension dans le domaine, serait-il possible que vous serviez de guide à cette génération certes naissante mais déjà pétrie de talent, en venant pourquoi pas, au pays et leur tendre la main ?

Je pense personnellement que c’est une affaire de persévérance… Moi j’ai démarré tout seul, il a fallu persévérer pendant des années avant d’arriver à mon but. Donc il ne faut pas qu’ils perdent espoir quoiqu’il arrive, la musique c’est très difficile ; c’est une remise en question éternelle, la musique. Alors il faut être patient, il ne faut pas s’enflammer d’un seul coup et se mettre à rouler tout seul, surtout rester très vigilant, et enfin croire en soi. Vraiment croire en soi et imposer son style, ses convictions…, ça c’est important.