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L’ACMS et la communauté internationale ont célébré l’international AIDS Candlelight Memorial

Depuis 1983, la communauté internationale célèbre le 3e dimanche du mois de Mai l’international AIDS Candlelight Memorial, une cérémonie commémorative pour les personnes vivants avec le VIH et celles affectées par cette pandémie. C’est également une occasion d’honorer ceux qui ont consacré leur vie à aider ces personnes et poursuivre la mobilisation des communautés dans la solidarité.

Le week-end dernier (14 et 15 Mai) à Ebolowa, chef-lieu de la région du sud Cameroun, plusieurs activités ont été organisées par l’ACMS (Association Camerounaise pour le Marketing Social) à savoir : les sensibilisations et dépistage gratuits du VIH/Sida, animations diverses, jeux concours…

Dimanche 15 Mai a eu lieu au Bengo Hôtel la cérémonie de clôture de l’international AIDS Candlelight Memorial, elle a été présidée par le Secrétaire General de la région du Sud en présence des autorités administratives et religieuses, des personnes vivants avec le VIH et leur famille, des experts dans le domaine de la santé…

Ville hospitalière et accueillante, Ebolowa par la voix du deuxième adjoint au Maire a souhaité la bienvenue aux nombreux experts de la santé et invités de marque. « La ville d’Ebolowa a connu et continue de connaitre de nombreux cas des personnes infectées au VIH et nombreuses autres qui en décèdent. Il y a quelques années, nous étions classés comme l’une des villes  avec le plus fort taux de contamination dans le pays…» a reconnu madame le maire. « Heureusement, avec les efforts de nos personnels de santé et surtout des autorités et du gouvernement, la tendance s’est nettement améliorée au cours  de ces dernières années. Nous devons continuer à nous mobiliser autant que nous le pouvons pour le réduire à sa moindre expression » dira-t-elle.

Le Président du réseau des personnes vivants avec le VIH Sida dans la région du sud Cameroun quant à lui, a transmis sa gratitude au gouvernement camerounais, au fond mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, aux autres partenaires au développement et la société civile pour leur appui multiforme qui a permis la réduction notable des nouvelles infections chez les adultes, la réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, la réduction de la mortalité liée au VIH. Selon lui, grâce à la gratuité instaurée par le gouvernement depuis 2007 et la disponibilité permanente des antirétroviraux, la décentralisation de la prise en charge et l’implication communautaire, le nombre de décès lié au VIH a reculé considérablement.

Aujourd’hui, le SIDA est considéré comme une maladie normale, quand on suit son traitement, on peut le vaincre. Une malade a fait un témoignage dans ce sens. « Je devais me marier en 2008, mon conjoint a souhaité qu’on fasse le test du VIH avant. Nous sommes allés à l’hôpital, mon test était positif, je suis rentrée le dire à ma mère, cette dernière m’a conseillé de prendre mes médicaments, j’ai fui Ebolowa, je suis allée rester à Yaoundé chez ma sœur ainée, cette dernière m’a amené dans son église en me disant qu’il y a des personnes qui guérissaient avec la prière. Pendant un an, rien a changé, je suis tombée gravement malade. J’ai fait appel à ma tante qui était en service à l’hôpital militaire de Yaoundé, elle m’a parlé, elle m’a remonté et m’a amené à l’hôpital Jamot pour la prise en charge, je me suis bien rétablie, je suis rentrée à Ebolowa chez ma mère. J’ai repris ma vie de jeune et abandonner mon traitement. La suite a été très compliquée, j’ai repris conscience et j’ai repris mon traitement. Après le bon suivi à l’hôpital, j’ai fait l’examen de charge virale, je suis revenue une semaine après prendre les résultats, quand le médecin m’annonce mon résultat, il me dit que ma charge virale est supprimée et indétectable. Elle me dit que le virus est faible dans mon corps, que je ne peux plus contaminer, que je peux avoir des rapports sexuels non protégés, que je peux faire des enfants et les allaités aux seins. J’ai rencontré mon époux, aujourd’hui je suis mère de deux ans qui sont négatifs. ».

Lors de sa prise de parole, la Directrice Executive de l’ACMS est revenue sur la symbolique de cette journée et le pourquoi célébrer les personnes décédées du VIH alors qu’il existe des maladies plus sévères et qui font des nombreuses victimes sans bénéficier des journées de commémoration. « Il est facile pour un malade atteint de cancer de bénéficier de la sympathie de ses proches. Mais être porteur du VIH, cela ne se disait pas et continue à ne pas se dire dans certains milieux. Il ne faut même pas y penser de peur d’être rejeté, humilié ou pointer du doigt à chaque coin de rue. En d’autres termes, être porteur du VIH, c’est faire l’objet de la stigmatisation et de la discrimination. Aujourd’hui, le VIH doit être considéré comme une maladie chronique. Grâce à la Science, lorsque la bonne observance du traitement est pratiquée, couplé avec le suivi de la charge virale, la personne qui vit avec le VIH ne transmet plus le virus, si sa charge virale devient indétectable. » Expliquera Diarra CAMARA.

Le Secrétaire General de la région du Sud qui a présidé l’évènement en lieu et place du gouverneur empêché a déclaré que les organisateurs ont le soutien du patron de la région.

Après le dévoilement du Patchwork des noms des personnes disparues, une minute de silence a été observée, des bougies allumées en hommage aux disparus. Les dignitaires religieux ont prononcé des prières à l’endroit des malades et du corps médical. Les autorités présentes ont pris des engagements écrits pour lutter contre la stigmatisation et de la discrimination. L’artiste Maahlox invité à prester à la cérémonie a également pris l’engagement « arrêtons de stigmatiser et rejeter les malades du Sida » a-t-il lancé. Il a profité pour partager sa propre expérience. « Quand je me suis lancé dans la musique, ma famille était contre, je pouvais me retrouver comme ça à prendre la drogue. J’ai insisté, j’ai résisté, aujourd’hui voici le résultat. ».

Toutefois, on utilisera les termes « Indétectable = intransmissible » ou I=I, ce qui veut dire qu’une personne séropositive qui a une charge virale indétectable grâce à son traitement peut avoir des relations sexuelles avec son ou sa partenaire sans préservatif. Sans aucun risque de transmettre le VIH, quelles que soient les pratiques (rapports vaginaux, anaux, oraux). Elle peut donc aussi avoir des enfants séronégatifs de manière naturelle (sans assistance médicale) et donner naissance à des enfants séronégatifs.

Le Gouverneur de la région du sud et le personnel médical (le plus méritant) ont reçu des prix pour le travail abattu au quotidien aux côtés des personnes vivants  avec le VIH.

Une photo de famille suivie d’un cocktail ont clôturé la 39e édition de l’international AIDS Candlelight Memorial. Vivement 2023 pour célébrer le 40e anniversaire de ce mouvement lancé en 83.

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